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La Double méprise (Chazet)

La Double méprise, comédie en un acte, par M. Chazet ; 8 janvier 1810.

Théâtre de l'Impératrice.

Titre :

Double méprise (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

8 janvier 1810

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice

Auteur(s) des paroles :

Chazet

Almanach des Muses 1811.

Dorval est épris de Julie, qu'il a vue dans un bal, et ne sait comment lui déclarer son amour. Il a recours à son valet qui se charge de remettre une lettre à Julie ; mais c'est à Lisette, qu'il la porte. Celle-ci fait la réponse sous le nom de sa maîtresse ; elle donne rendez-vous à Dorval, qui paye généreusement les bonnes nouvelles qu'on lui apporte. Il se croit aimé et peu s'enfaut qu'il ne soit entièrement la dupe de la double fourberie de Lisette, lorsque le hasard lui fait rencontrer la véritable Julie. Un hasard plus heureux encore amene un oncle de Dorval, qui avait déja formé le projet d'unir les deux amants. Tout se découvre, se pardonne, et la piece finit.

Fonds extrêmement léger. Détails agréables. Du succès.

Sur la page de titre de la brocchure, Paris, chez Mlle Lecouvreur, 1810 :

La double Méprise, comédie en un acte, en prose, par R. de Chazet ; représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre de S. M. l'impératrice et reine, le 8 janvier 1810.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1810, tome I, p. 204 :

ODÉON. THÉATRE DE L'IMPÉRATRICE.

La Double Méprise, comédie en un acte et en prose, représentée le 8 janvier 1810.

Fonds léger, canevas brodé très-agréablement. C'est encore Le Sage qui a fourni le sujet de ce petit acte dans un des chapitres du Diable Boiteux. Un valet fait croire à son maître que, grâce à son adresse, il lui obtient des lettres de celle qu'il adore ; bientôt il en vient même aux rendez-vous : une certaine Lisette écrit les lettres, et se montre à travers une jalousie ; mais le Hasard, dieu des amans et des auteurs, et qui arrange toujours tout pour le mieux, fait que le père de la demoiselle a jeté les yeux sur notre amoureux, et que le stratagême des valets amène le bonheur des maîtres.

Cette petite pièce est de M. Chazet.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome II, février 1810, p. 288-290 :

[Le cas de cette pièce n’embarrasse pas le critique : elle n’est que la dernière version d’un type d’intrigue usé jusqu’à la corde (on en a vu des exemples « mille fois sur la scène »), utile aux auteurs sans idée de sujet. Le résumé de l’intrigue est tout-à-fait éclairant sur ce plan. « Tout cela est, comme on le voit, bien décousu, bien mal amené, bien commun. » Le critique ne trouve à sauver que des « mots pour rire », qui ont beaucoup amusé le public, et beaucoup moins le critique. Et l’auteur a été nommé et a paru (signe que la pièce n’est pas tombée, loin de là).]

La Double Méprise, comédie en un acte et en prose.

Si nous n'avons jamais vu de comédie qui s'appelle précisément la Double Méprise, nous sommes sûrs au moins d'avoir vu mille fois sur la scène des intrigues qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau à l'intrigue de la Double Méprise, sans pouvoir dire exactement dans quelles pièces ni dans quelles circonstances. C'est un de ces canevas qui sont là, pour ainsi dire, en magasin, pour le service des auteurs de comédies et de drames qui sont embarrassés d'en tirer un de leur propre fonds. On sera bientôt à portée d'en juger.

Derval, jeune officier étourdi et dissipateur, a pour oncle un ancien officier de marine, qui, pour mettre un terme aux folies de son neveu, arrive brusquement à Charleville, où Derval est en garnison, dans le dessein de le marier à une Julie de Verneuil, fille de mérite, dont il a déjà à-peu-près obtenu la main pour son neveu. Ce parti, annoncé d'une manière si séduisante pour un jeune homme, ne tente pourtant point Derval, qui est amoureux d'une jeune personne dont il a lieu de se croire aimé. Julie, de son côté, ne. montre pas moins d'éloignement pour le mariage qu'on lui propose, et déclare positivement qu'elle ne se mariera pas qu'elle ne trouve un époux de vingt-cinq à trente ans , bien fait et beau, d'agréable manière, assez jaloux pour lui montrer qu'il l'aime, et pas assez pour lui donner du tourment. Mais cette Julie si difficile et si peu pressée de se marier, est la même personne qui est devenue amoureuse de Derval, seulement pour l'avoir rencontré une fois au concert de Charleville ,:et sans l'avoir presque apperçu depuis ce moment-là. Enfin, les deux amans et les parent se trouvent en présence ; le mystère s'éclaircit ; il semble après cela que toutes les difficultés vont être levées et que le mariage va suivre., Eh bien ! Point du tout. Un valet et une soubrette, soit maladresse, soit malice, ont failli tout gâter. Frontin, sans trop expliquer pourquoi, conseille â Lisette d'écrire à Derval au nom de sa maîtresse, et de lui promettre une entrevue. Derval se rend sous la fenêtre de Julie, et fait sa déclaration à Lisette qu'il prend pour elle. Mais on découvre que la lettre est de la main de la soubrette ; et Lisette, pour se tirer d'embarras, déclare que Derval lui a écrit à elle-même. Julie se croit trahie ; seconde méprise dont on sort par une seconde explication.

Tout cela est, comme on le voit, bien décousu, bien mal amené, bien commun. J'ai entendu assurer pourtant qu'il y avait de la gaffe dans cette pièce. Il y avait au moins assez de mots pour rire, pour montrer que l'auteur avait eu l'intention de faire rire. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on y a beaucoup ri et beaucoup applaudi ; apparemment que la majorité des spectateurs s'y est plus divertie que moi. On a demandé tumultueusement l'auteur ; Firmin s'est présenté et a nommé M. Chazet.

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