Le Déjeuner anglais, ou le Bombardement d'Ostende, folie en un acte, mêlée de vaudevilles, de Boullault, 15 prairial an 6 [3 juin 1798].
Théâtre de la Cité-Variétés.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Glisau, an 6 :
Le Déjeuner anglais, ou le Bombardement d'Ostende, folie en un acte, mêlée de vaudevilles, Par le Citoyen Boullault. Représentée sur le Théâtre de la Cité-Variétés, le 15 prairial, an 6 de la République française.
Louis-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris, le Théâtre de la Cité, 1792-1807, p. 163-165 :
[La pièce est une œuvre de circonstance : Ostende a été attaqué par les Anglais, mais ils ont été mis en déroute par les troupes républicaines le 1er prairial an 6 [20 mai 1798], et Boullault célèbre ironiquement cette victoire française, qui montre la faiblesse anglaise. La pièce con tient naturellement l'indispensable intrigue amoureuse : au théâtre, tout finit par un mariage. Lecomte n'oublie pas de citer la phrase qui montre la légitimité des prétentions militaires de la France, que même un officier anglais sait reconnaître.]
15 prairial (3 juin) : Le Déjeuner anglais, ou le Bombardement d'Ostende, folie en 1 acte, mêlée de vaudevilles, par M.-J. Boullault.
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Le Commandant français
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CC.
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Tautin.
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Un officier anglais
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Saint-Martin..
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Un général anglais
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Chevalier.
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Sir William
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Clozel.
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Sir Lowis
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Valcourt.
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Vandergille
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Fahr (début).
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Julien
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Boicheresse.
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Mme Vandervieux
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Cnes
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Hainault.
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Louison Julie
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Pariset.
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4.000 Anglais viennent de débarquer à Blakemberg, avec mission de s'emparer de la ville d'Ostende. Ils sont reçus à merveille par l'antique baronne Vandervieux qui s'évanouit au seul mot de Révolution, et par son neveu Vandergille que les événements ont privé d'un canonicat. En revanche Louison, gouvernante de la baronne, n'a que de la haine pour les insulaires et une admiration sincère pour les soldats français. Ces deux sentiments sont partagés par Julien, amoureux de Louison, qu'ils incitent à aller secrètement prévenir la garnison de Bruges du débarquement effectué. Cependant, sur les ordres de Mme Vandervieux, Louison a préparé pour les Anglais un déjeuner où figure une excellente omelette au lard. Ils vont se mettre à table quand on entend battre la générale, et ils se rendent à cet appel, laissant leur hôtesse déconfite. Sommé de rendre Ostende, le commandant français déclare qu'il s'ensevelira plutôt sous les ruines de la ville ; on se bat et les insulaires sont vaincus. — « Je ne me plaindrais point de ma défaite si elle pouvait servir à cimenter la paix entre nos deux nations », dit un des officiers anglais. Julien, félicité de son heureuse initiative, épousera Louison dotée par le commandant vainqueur ; l'amour triomphe avec la République, et l'on constate, dans ce couplet, la déconvenue des ennemis de la France
Vous qui voulez de ma patrie
Troubler sans cesse le repos,
Votre haine, votre furie
Vous y préparent des tombeaux.
Vous paraissez devant Ostende,
Mais c'est pour vous en retourner,
Qu'avez-vous fait, je le demande ?
Pas même un pauvre déjeuner.
Cette pièce, que répétaient les Variétés Amusantes de Lazzari quand le feu détruisit ce théâtre, avait, en raison de son sujet, été recueillie et montée sans délai par la Cité. Elle a fort peu de consistance; des détails gais lui valurent toutefois une demi-réussite.
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