Le Déménagement du salon, ou le Portrait de Gilles

Le Déménagement du salon, ou le Portrait de Gilles, comédie-parade en un acte et en vaudevilles, de Desfougerais, Chazet, Dupaty et Léger, 25 vendémiaire an 7 [16 octobre 1798].

Théâtre du Vaudeville.

Dans l’article consacré à Alissan de Chazet, le Dictionnaire universel du Théâtre en France et du théâtre français à l’étranger, tome 2 (Paris), p. 28, donne le nom des coauteurs et dit que la pièce a été imprimée.

Titre :

Le Déménagement du salon, ou le Portrait de Gilles

Genre

comédie-parade

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

25 vendémiaire an 7 [16 octobre 1798]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Desfougerais, Chazet, Dupaty et Léger

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez le Libraire au Théâtre du Vaudeville, an 7 :

Le Déménagement du sallon, ou le Portrait de Gilles, comédie-parade en un acte et en vaudevilles, par les CC. Leger, Chazet, Em. Dupaty et Desfougerais. Représentée, pour la prmeière fois, sur le Théâtre du Vaudeville, le 25 Vendémiaire an 7.

Courrier des spectacles, n° 603 du 26 vendémiaire an 7 [17 octobre 1798], p. 3-4 :

[Pas de « succès décidé » pour une pièce qui ne mérite pas une analyse, en raison d'un plan « de la plus grande foiblesse », de scènes « décousues et sans motif ». Quelques couplets « sur les tableaux du Muséum et sur quelques bons ouvrages comiques » ont été applaudis, mais il y a peu de « traits saillans », et les pensées se répètent. Enfin, trop de recherche du calembour, avec des résultats inégaux. Le seul moment vraiment drôle a apparemment eu lieu lors de la fausse annonce du nom des auteurs.]

Théâtre du Vaudeville.

La comédie-parade donnée hier à ce théâtre, sous le titre du Déménagement du sallon, ou le Portrait de Gilles, n’a pas obtenu un succès décidé. Nous croyons pouvoir nous dispenser de donner l’analyse de cet ouvrage, dont le plan est de la plus grande foiblesse, et dont les scènes sont toutes décousues et sans motif. On a applaudi avec raison à plusieurs couplets sur les tableaux du Muséum et sur quelques bons ouvrages comiques, mais il faut avouer qu’il n'y a pas beaucoup de traits saillans, et que cette pièce a généralement trop d’uniformité et de monotonie. Ce défaut tient sans doute au genre de cet ouvrage qui prêtoit peu à l’épigramme, à moins que de répéter souvent les mêmes pensées. On pourroit aussi reprocher aux auteurs d’avoir trop courru après les calembourgs ; il y en a beaucoup, mais peu de bons.

En un mot, cet ouvrage est très-inférieur à la réputation de quelques uns de ses auteurs; cependant le public les a demandés ; le citoyen Delaporte est venu annoncer que cette pièce étoit de quelques auteurs du Vaudeville. Une voix a demandé, leurs noms ! à quoi le cit. Delaporte a répondu d’une manière très-ingénieuse : Je ne crois pas qu'ils me l'aient dit ; ce qui a excité les éclats de rire.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 4e année, 1798, tome III, p. 555-556 :

[Œuvre collective des « auteurs ingénieux du Vaudeville », la pièce est présentée comme une critique du Salon de peinture. Les personnages de lu Vaudeville y jouent leur propre rôle, et jugent des tableaux (deux sont cités, et analysés). Les couplets sont à chaque fois jugés « très agréables ». Puis une facétie de Gilles sert à discréditer les « faux connoisseurs », si faciles à tromper. La pièce a connu un succès que le critique trouve mérité (mais elle semble n'aoir eu que deux représentations).]

Les auteurs ingénieux du Vaudeville viennent de donner une preuve nouvelle de leur esprit, dans la pièce intitulée le Déménagement du Salon ou le Portrait de Gilles, jouée à ce théâtre le 25 vendémiaire dernier. Une critique fine et spirituelle est ce qui caractérise cette jolie critique ; car c'est le nom qui convient à cet ouvrage.

On a vu avec plaisir passer en revue tous les ouvrages remarqués à l'exposition des tableaux, tant ceux que l'on a critiques', que ceux qui ont été admirés. Un des endroits les plus saillans, et qui a été le plus applaudi, est l'instant où Colombine, qui ne connoît pas Arlequin, et qui veut faire connoissance avec lui, se rappelle d'une certaine Psyché qui ne voyoit pas son amant, et qui se contentoit de l'entendre et de partager ses caresses ; elle veut employer le même moyen à cause de l'extrême laideur qu'on lui a dit être le partage d'Arlequin ; elle l'entend venir, et s'assied dans la position de la Psyché du tableau de Gérard. Arlequin qui survient,se met dans la posture de l'Amour. On a beaucoup applaudi ce groupe, et les saillies spirituelles des couplets qui ont été chantés dans ce moment à la louange de l'auteur du tableau, et pour en critiquer les défauts. Le tableau représentant la réunion des artistes a
occasioné des couplets très-agréables sur chacun de ceux qui y sont placés.. On en a remarqué aussi beaucoup d'allégoriques sur la manière dont le salon aurait dû être arrangé, et auxquels semble avoir donné lieu la quantité de portraits dont il a été rempli cette année.

Enfin, ce qui a fait joindre à cette pièce le second titre de Portrait de Gilles, c'est la ruse de Gilles, qui dit avoir fait son portrait en pied. Cette statue n'est autre chose que lui-même, monté sur un piédestal ; elle est critiquée par de faux connoisseurs qu'il déconcerte en se faisant connaître.

Cette pièce méritait son succès; elle est digne des auteurs du Vaudeville, qui y ont travaillé en commun, comme ils ont fait à la plupart de leurs pièces de circonstance.

D'après la base César, qui ne donne pas Desfougerais comme auteur, la pièce n'aurait eu que deux représentations, les 16 et 18 octobre 1798.

Dans le Courrier des spectacles, les 17, 19, 20, 22, 23, 24 vendémiaire an 7 [8, 10, 11, 13, 14, 15 octobre 1798], « incessamment la première repr. du Déménagement du Sallon ou le Portrait de Gillles, com. Parade en un acte ». La première est signalée le 25 vendémiaire an 7 [16 octobre 1798]. Deuxième représentation le 26 vendémiaire an 7 [18 octobre 1798]. Troisième le 29 vendémiaire an 7 [20 octobre 1798], quatrième le 1er brumaire an 7 [22 octobre 1798], cinquième le 3 brumaire an 7 [24 octobre 1798], sixième le 6 brumaire an 7 [27 octobre 1798], septième le 18 brumaire an 7 [8 novembre 1798]. Puis plus rien en 1798.

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