Le Désespoir de Jocrisse, comédie en deux actes, en prose, de Dorvigny, 22 novembre 1791.
Théâtre de Mlle Montansier.
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Titre :
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Désespoir de Jocrisse (le)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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22 novembre 1791
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Théâtre :
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Théâtre de Mademoiselle Montansier
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Auteur(s) des paroles :
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M. Dorvigny
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez André, an 10 [1801] :
Le Désespoir de Jocrisse, comédie-folie en deux actes et en prose ; Par le C. Dorvigny. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le théâtre Montansier, en 1792.
Liste des personnages :
DUVAL, commissionnaire en vins.
SOPHIE, sa sille.
JOCRISSE, son valet.
NICETTE, sœur de Jocrisse.
NICOLE, mère de Jocrisse.
COLIN, petit frère de Jocrisse.
NICOLAS, cousin de Jocrisse.
DUPONT père, ami de Duval.
DUPONT fils, amant de Sophie.
La Scène est dans une maison de campagne de Duval, près Paris.
Dans l'exemplaire de la collection Marandet, Université de Warwick, une petite bande de papier a été collé sur la ligne de Nicole, avec cette mention manuscrite : André, père de Jocrisse prend la place de Nicole sa mère. Tout au long de la brochure, une main anonyme a mis André à la place de Nicole, et fait les ajustements nécessaires. De plus, le mot Citoyen est barré et remplacé par Monsieur.
Avant le texte de l'acte 1 :
Le théâtre représente le cabinet de Duval. Il y a d'un côté un bureau et des papiers dessus; de l'autre, sur une petite table, est une cage et un serin dedans (1). Sur une chaise est un panier de six ou huit bouteilles de vin; au fond de côté, est une manière de buffet fermé, sur le haut duquel 'il y a quelques plats ou jattes en évidence.
(1) Le serin doit être postiche et attaché à un fil d'archal, disposé de amnière qu'il puisse, à volonté, sortir de sa cage, et être censé s'envoler.
L'archal est un alliage de cuivre et de zinc dont on peut faire un fil destiné aux usages les plus divers, y compris donc attacher les oiseaux postiches.
Mercure universel, tome 9, n° 267 du mercredi 23 novembre 1791, p. 367 :
[« Une bagatelle » qu'il faut juger avec indulgence. Le résumé de l'intrigue se réduit à une série de bêtises de Jocrisse, avant un dénouement sans surprise : la fille du marchand de vin épouse son amant. Le critique y a tout de même trouvé des éléments comiques, en petit nombre. Rien sur l'interprétation
Theatre de Mademoiselle Montensier.
Le désespoir de Jocrisse, joué hier, est une bagatelle que l’on ne doit point juger à la rigueur. Un marchand-de-vin est servi par des domestiques imbécilles ; pendant son absence, Jocrisse brise sa porcelaine, casse la patte du chat, laisse envoler le serin, sortir le chien, enlever sa fille ; Jocrisse désespéré veut se donner la mort ; il voit des bouteilles avec une étiquette, il croit que c’est du poison ; il en avale ainsi que sa mère et sa sœur ; le maître de retour en sa maison apprend tous ces désastres, et trouve ses domestiques ivres ; il les désabuse sur le poison qu'ils croient,avoir avalé, et consent à pardonner et à unir sa fille à son amant.
Tout le sel de cette folie consiste à notre avis dans l’idée du poison, et dans son analogie avec la profession de marchand-de-vin.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 3 (mars 1792), p. 324-325 :
[Compte rendu très distant : il se contente de raconter la pièce, de dire qu’elle a fait rire. mais pas de jugement !]
On a donné quelques représentations d'une nouveauté en deux actes & en prose, intitulée le désespoir de Jocrisse.
Ce sujet est tiré d'un joli proverbe. Jocrisse, imbécille & étourdi, casse porcelaine, patte dn chat, laisse un serin s'envoler, & un chien s'enfuir. Il aime le vin, il apperçoit un panier chargé de trois bouteilles que son maître a étiquettées poison pour les faire respecter par M. Jocrisse. Celui-ci, dans son désespoir, & sur-tout dans la crainte d'une correction frappante, veut avaler le poison. Sa sœur a laissé sortir sa jeune maîtresse ; sa mere portiere a introduit le ravisseur qui s'est servi d'une ruse pour tromper la mere & la fille. Dans leurs chagrins elles consentent à s'empoisonner avec Jocrisse. Le poison fait son effet, c'est-à-dire, que les désespérés s'énivrent [sic]. Le maître rentre, voit le désordre arrivé pendant son absence, il crie beaucoup, gourmande Jocrisse malgré son ivresse ; & la piece finit par l'arrivée de la fille conduite par le pere du ravisseur ; celle du chien, de l'oiseau. Le chat en est quitte pour sa patte, le maître pour son vin, le mariage se fait, le public a ri, & la piece finit.
D’après la base César, la pièce, qui est de Louis-François Archambault, dit Dorvigny a été représentée pour la première fois le 22 novembre 1791. Elle a connu un grand succès : 15 représentations en 1791, 26 en 1792 (jusqu'au 31 mars) ; reprise en 1794 pour 14 représentations au Théâtre de la Montagne ; 1 représentation en 1795 ; nouvelle reprise en 1796 (26 représentations, surtout au Théâtre de la Cité) ; 22 représentations en 1797 (surtout au Théâtre de la Cité) ; 70 représentations en 1798 (le Théâtre Montansier reprend la pièce) ; 37 encore en 1799, toutes au Théâtre Montansier. soit 221 représentations en 8 ans.
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