Le Devin du village

Le Devin du village, intermède en un acte, musique et livret de Jean-Jacques Rousseau, orchestration de François-Charlemagne Lefebvre, ballet de Milon, 14 thermidor an 11 [2 août 1803].

Théâtre de l'Opéra.

L'intermède de Rousseau, créé en 1752, est repris à l'Opéra après une longue interruption, d'après le Courrier des spectacles (en fait, il n'a plus été joué à l'Opéra depuis 1798) avec une musique et une chorégraphie nouvelles.

Adolphe Adam, Souvenirs d'un musicien, 1857 :

Le Devin du village fut repris en 1803, mais avec des récitatifs modernes et une instrumentation nouvelle, que l’on devait à M. Lefebvre, bibliothécaire de l’Opéra, et auteur de la musique de quelques ballets. Le joli air de danse de la Sabotière, que beaucoup de gens croient de Rousseau, est de M. Lefebvre.

Repris de Wikisource.          

Courrier des spectacles, n° 2341 du 15 thermidor an 11 [3 août 1803], p. 2 :

Théâtre de l'Opéra.

Malgré l’extrême chaleur qu’il fit hier on s’étoit porté en foule à ce-théâtre. Il est vrai que l’on y avoit réuni tout ce qui pouvoit attirer les amateurs. Dans la Caravanne, que l’on revoit toujours avec plaisir, étoit annoncée une débutante, première danseuse d’Amsterdam : elle devoit exécuter un pas de deux avec M. St.-Amant, qu’une indisposition avoit tenu long-tems éloigné de la scène, où on se plaît à applaudir son zèle et son talent.

Le Devin du Village, charmant ouvrage de l’illustre Jean-Jacques, n’avoit point été joué depuis long-tems, et il devoit être orné d’un nouveau ballet de M. Milon. Que d’attraits ! quel espoir pour un public avide de plaisirs ! Un motif particulier avoit encore dû exciter la curiosité des habitués de ce théâtre ; ils savoient sans doute que cette débutante, Mlle Polly, étoit élèvee de M. Gardel ; c’étoit un sûr garant de ses dispositions ; Mlle Polly a eu le plus grand succès. On ne peut trouver dans une débutante plus d’aplomb réuni à plus de grâces. On dit qu’il n’y a pas fort long-tems que cette élève s’est adonnée à cet art, mais la nature paroît l’y avoir destinée. Un excellent maître la dirige, elle ne peut qu’y faire de très-rapides et de très-grands progrès.

Le ballet de M. Milon a été trouvé charmant, i1 est dessiné avec grâce, offre des tableaux fort agréables, et est exécuté avec toute la gaîté qu’on peut attendre de M. Goyon, avec toute l’agilité, qualité distinctive de Mad. Gardel, toute la force, la souplesse de Vestris, toutes les graces de Mlle Delisle, toute la vivacité de Beaupré. Mesd. Vestris, Milliere, Bigotini, Messieurs St- Amand, Beaulieu, Auguste, en un mot tous les danseurs y ont obtenu les plus vifs applaudissemens. Mad. Branchu dans le Devin du village, et Mlle Cholet dans la Caravanne ont contribué aux charmes de cette représentation mais ce qui y a sur-tout présenté une rare perfection, c’est le pas de quatre exécuté au second acte de la Caravanne par mesd. Vestris , Delille , Milliere et Louise.

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