Créer un site internet

Le District de village

Le District de village, ambigu en un acte, en prose, avec des vaudevilles, de M. des Fontaines, 15 mars 1790.

Théâtre Italien.

Titre :

District de village (le)

Genre

ambigu

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

15 mars 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. des Fontaines

Compositeur(s) : Dalayrac et/ou Monsigny

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 14 du samedi 3 avril 1790, p. 46 :

[La place manque, et les comptes rendus deviennent bien courts... Celui du District de village est favorable, même si la pièce est peu importante.]

L’Abondance des matières & le défaut d'espace nous ont forcé de passer sous silence deux Ouvrages dramatiques ; mais l'un est peu important, & l'autre a eu fort peu de succès.

Le premier est le District de Village, petite Pièce de circonstance, jouée sur le Théatre Italien, & que des détails gais, des couplets bien faits, & des tableaux agréables ont fait applaudir.

Le second, donné au Théatre de Monsieur, est intitulé, les Esclaves par amour. Le Poëme n'a pas réussi, la Musique, qui est de Paisiello, a été justement applaudie.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome V (mai 1790), p. 334-336 :

[La pièce est très politique, très liée aux circonstances : elle chante les vertus de Louis XVI à travers un personnage qui incarne ses qualités de générosité, de sensibilité, de douceur. Certains, trompés par le titre, avaient cru que la pièce serait satirique et qu’on y critiquerait le fonctionnement des districts, mais le public a finalement compris qu’il ne s’agissait pas de cela, et il est entré dans les vues de l’auteur. Il s’est enthousiasmé à la vue de ce marquis près de ses gens, et de ces braves gens prêtant le serment civique. Les couplets du vaudeville ont plu, et l’acteur principal est venu nommer l’auteur : la pièce a réussi.]

THÉATRE ITALIEN.

Le District de village, joué pour la premiere fois le 15 mars, est une allégorie ingénieuse qui, sous la représentation d'un marquis généreux, bon, sensible, doux, ami & pere de ses vassaux, dont il désire toujours le bonheur, offre l'image des vertus de Louis XVI , de ses privations, de ses bienfaits, des sacrifices qu'il a accumulés pour la tranquilité, la restauration de la patrie, & pour la régénération des finances. Quelques esprits trompés par le titre de l'ouvrage, s'étoient imaginés [sic] que cette bagatelle patriotique, qui ne pouvoit sortir que de l'ame d'un bon citoyen, étoit une critique de ce qui se passe dans les districts ; il en est résulté que le public s'est d'abord montré, sinon sévere, au moins très-sérieux, très-froid, & qu'il a eu bien de la peine à se déterminer à rire de quelques plaisanteries simples qui sont gayes sans être méchantes, & dont doivent rire tous les premiers, les présidens, vices-présidens & secrétaires de nos districts. Mais, à mésure que l'intention de l'auteur s'est développée ; quand on a eu reconnu, dans les discours du marquis, quelques phrases de celui que le roi a prononcé à l’assemblée nationale, les spectateurs sont revenus sur eux-mêmes ; ils se sont livrés à l’enthousiasme ; & cet enthousiasme a été porté à son comble, à l'instant où la garde nationale du village, le marquis, sa femme, ses enfans & ses vassaux, quittant l'allégorie pour devenir des perſonnages simples, ont fait le serment civique, à la levée d'un rideau qui a découvert dans un pavillon très-bien décoré, la statue de Louis XVI avec cette inscription sur le piedestal : Pere & roi d'un peuple libre. Nous ne donnerons par [sic] l'analyse de la marche de cette petite piece, que l'auteur a eu la modestie de nommer Ambigu, & dans laquelle il a fait plutôt usage de son cœur que de son esprit. Si quelqu'un prenoit cette observation pour une épigramme, il seroit bien éloigné de nous entendre, il y a dans cette piece de jolis couplets sur des airs bien choisis, & qui ne pouvoient manquer de réussir On a demandé l'auteur à la fin de la piece : M. Clairval, qui a fort noblement joué le rôle du marquis, est venu nommer M. des Fontaines.

André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome I (1992), p. 28, note 14, rapporte l’enthousiasme que suscite, d’après les Petites Affiches du 17 mars 1790, la fin de la pièce : « A la fin du District de village, de Desfontaines (Théâtre-Italien, 15 mars 1790), « le fond du théâtre s’ouvre, et l’on voit, au milieu d’une décoration brillante, la statue du roi » : soldats, jeunes garçons et jeunes filles l’entourent de guirlandes de fleurs ; tous prêtent le serment civique, jurant d’être fidèles « à la Loi, à la parie et au Roi » ; et la salle retentit d’applaudissements en criant à son tour : Vive le Roi, vive la Loi ! » (Petites Affiches du 17 mars 1790 et édition). »

D’après la base César, la pièce de Desfontaines a été créée au Théâtre Italien le 15 mars 1790 et elle y a été jouée 16 fois jusqu’au 15 juillet de la même année.

Emmet Kennedy, Theatre, Opera, and Audiences in Revolutionary Paris : Analysis and Repertory, p. 140, attribue 15 représentations à la pièce. Mais surtout, il donne Dalayrac comme auteur de la musique.

Pour leur part, Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 224, indiquent seulement que la pièce comporte comme musique « airs parodiés, vaudevilles et « un air nouveau » ». Et ils ajoutent que le compositeur parodié est Monsigny.

Ajouter un commentaire

Anti-spam