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Le Double stratagême

Le Double stratagême, com. vaud. ; 23 juillet 1811.

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Almanach des Muses 1812.

 

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, 1813 :

Le double Stratagême, comédie en un acte et en prose, représentée, pour la première fois, à paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 23 juillet 1811.

 

Journal du soir, n° 4747, VIIe année, jeudi 25 Juillet 1811, p. 4 :

[Dans le temple du mélodrame, on joue parfois de petites comédies qui ont « de 1'esprit, du naturel, et souvent une action bien conduite ». Celle dont il s’agit est pleine de mérite elle aussi, et le résumé de l’intrigue en montre le caractère prévisible. Pas grand reproche à faire à une telle pièce : elle est bien écrite et assez bien jouée. Le critique trouve juste à critiquer l’abus d’un accessoire, le mouchoir que les interprètes tiennent à la main. Dernière particularité : l’auteur, qui n’a pourtant pas échoué, n’a pas voulu qu’on le nomme.]

THÉÂTRE DE L'AMBIGU-COMIQUE.

Première représentation du Double Stratagème, comédie en un acte.

Quoique le Mélodrame ait établi à ce théâtre le siège de son empire, il veut bien déroger de temps en temps à sa dignité, et permettre à l'aimable Thalie quelques excursions dans son domaine. C'est ainsi que la représentation des pièces à grand fracas y est égayée par de petites comédies où l'on trouve de 1'esprit, du naturel, et souvent une action bien conduite. Cette piquante variété que l'on se plaît à remarquer dans le répertoire de l'Ambigu-Comique n'est sans doute pas une des moindres causes de sa vogue et du constant empressement que met le public à le fréquenter.

Le brillant succès de Richardini ou les Aqueducs de Cosenza est encore dans toute sa force, et il y a toujours foule pour voir ce nouveau mélodrame. Ce succès ne doit cependant pas empêcher de remarquer le mérite de la comédie en un acte jouée hier sous le titre du Double Stratagème. Il y a dans cette pièce deux amoureux ; l'un adore la tante et se voit obligé d'épouser la nièce ; l'autre aime .la nièce et n'épousera personne si le mariage de son rival se conclut. Pour rompre cet hymen, ils ont recours chacun à un stratagème. L'un feint qu'une banqueroute vient de lui enlever toute sa fortune, afin que la nièce renonce à l'épouser ; mais précisément ce malheur est ce qui engage celle-ci à se sacrifier par un beau trait de désintéressement. L'autre amoureux, pour parer ce coup, fait parvenir à son rival une lettre par laquelle.on lui annonce que son voleur est retrouvé et que sa fortune est déposée chez un notaire. Cette générosité amène une explication, et un double mariage se fait à la satisfaction des deux parties.

Cette comédie est écrite d'une manière agréable ; elle a été assez bien jouée. Seulement j'inviterai les acteurs et les actrices à ne pas tenir chacun à la main un mouchoir, comme s'ils jouaient un drame ; il y a eu des scènes où tous les interlocuteurs en étaient munis ; on aurait pu appeler cette pièce la pièce de mouchoirs, comme une dame de province appela un jour ingénuement une pièce de Batiste une comédie du Théâtre-Français, dans laquelle tous les rôles étaient remplis par Baptiste aîné, Baptiste cadet, Mme Baptiste mère, Mlle Baptiste, etc., enfin par toute la famille de ce nom, alors très-nombreuse au théâtre.

L'auteur du Double Stratagèmes été demandé : Grevin est venu dire qu'il était anonyme. Plusieurs amateurs du parterre et des amphithéâtres, croyant sans doute qu'anonyme était le nom de cet auteur, ont vivement insisté pour qu'il parût ; quand nous avons quitté la salle, M. Anonyme ne s'était pas encore rendu à leur désir.

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