Le Duc de Craon ou le Ministre français

Le Duc de Craon, ou le Ministre français, mélodrame en 3 actes, en prose, à grand spectacle, de Duperche, Bilderbeck et Jean-Baptiste Dubois, musique de Henry, ballets de Hullin, 11 janvier 1814.

Théâtre de la Gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1814 :

Le Duc de Craon, ou le Ministre français, mélodrame en trois actes, en prose, à grand spectacle, Par Mrs. Duperche, Louis et *** Musique de M. Henry, Ballets de M. Hullin. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le onze janvier 1814.

Louis est le pseudonyme de Bilderbeck.

Les principaux personnages sont « Anne de France, dame de Beaujeu, reine de France », « Henri de la Trimouille, duc de Craon, son Général et son ministre », Constance; sa sœur, Ferdinand, le fils de celle-ci.

Indication sur le lieu et la date :

La scène se passe dans le XVe siècle, le premier acte dans un château du comte de la Marche, aux portes de Paris : le second dans le palais du duc, le troisième devant l'hôtel de ville de Paris.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l'an 1815, neuvième année, p. 198-199 :

[Pour l'essentiel, le compte rendu résume une intrigue compliquée, dans laquelle la volonté de la reine d'imposer la clémence envers les rebelles finit par s'imposer, contre ce qu'elle avait promis. Un bref jugement final souligne les qualités de la pièce : « un grand intérêt », « les scènes et le caractères sont bien tracés ».]

THÉATRE DE LA GAITÉ.

Le Duc de Craon, ou le Ministre français, mélodrame en 3 actes, par MM. Duperche et *** (11 janvier 1814.)

On prépare une fête en réjouissance de la victoire remportée à Saint-Aubin, sur le duc de Bretagne, qui avait entraîné dans sa révolte plusieurs seigneurs Francais. Le comte de La marche, un des principaux rebelles, parait rentré dans le devoir, et le mariage de sa fille Gabrielle avec le comte Ferdinand, neveu du duc de Craon, doit être le gage d'une paix durable. L'inflexible Craon qui croit que la terreur et les supplices sont les meilleurs moyens d'étouffer les révoltes, a fait signer à la reine une dèclaration [sic] par laquelle elle s'interdit le droit de faire grâce à aucun coupable, fut-il du sang royal.

Pendant la fête même, le comte de La marche trame un nouveau complot, Craon en est instruit ; les coupables sont saisis après une vigoureuse résistance, et parmi eux se trouve le jeune Ferdinand, étranger à la conspiration, mais qui a été pris les armes à la main en défendant le père de son amante. La loi est formelle ; il est condamné à la mort comme les autres, et Craon gémit de son impitoyable rigueur qui ne lui permet pas de sauver son neveu chéri , l'espoir de sa maison. Sa situation est la même que celle d'Enguerrand, de Marigny dans la tragédie des Templiers. La reine est disposée à écouter la voix de la clémence, mais elle veut que la grâce lui soit demandée par le ministre qui lui a fait promettre d'être inexorable. Un mot de Craon peut sauver Ferdinand; mais peut-il, doit-il le prononcer ? Nouveau Brutus, il laissera périr ce jeune infortuné, qui de son côtè [sic] refuse de se soustraire à la mort par la fuite.

Un ange, un dieu, une femme enfin, change en un jour de fête ce jour d'horreur et de deuil ; Gabrielle parvient à faire signer à Craon une lettre où il implore la grâce des coupables ; et qu'elle a eu l'adresse d'écrire sous les yeux même du ministre, pendant qu'il lui en dictait une autre. Déguisée en page du duc, elle remet cette lettre à la reine, qui pardonne à tous les conjurés. Craon paraît : « Tombez, leur dit cette princesse aux genoux du duc. » Craon reste interdit et apprend enfin qu'il a été cause, malgré lui, d'un acte de clémence.

Ce mélodrame, qui offre un grand intérêt et dont les scènes et les caractères sont bien tracés, a obtenu un succès mérité.

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