Le Duel de Bambin, comédie en un acte et en prose, mêlée d’ariettes, du citoyen Dumaniant, musique du citoyen Tomeoni, 3 messidor an 8 [22 juin 1800].
Théâtre Montansier-Variétés
Almanach des Muses 1801
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Tiger, chez Huet, an IX :
Le Duel de Bambin, comédie en un acte et en prose, mêlée d'ariettes. Représentée sur le théâtre Montansier, le 1er messidor an VIII. Paroles du citoyen Dumaniant. Musique du citoyen Tomeoni.
Date de création légèrement inexacte : c’est le 3 messidor que la première a eu lieu, d’après le Courrier des spectacles.
Courrier des spectacles, n° 1206 du 4 messidor an 8 [23 juin 1800], p. 2 :
[Sur ce théâtre illustré par les prestations de Brunet et de Tiercelin, un nouveau succès, avec Brunet dans le rôle du niais. Mais elle ne comporte pas de trivialités : l'ouvrage « est marqué au coin de l’intérêt et de la morale ». Il s'agit d'une rivalité amoureuse qui devrait s'achever par la mort d'un des rivaux dans un duel. Mais Bambin, en bon niais, n'est guère capable de se battre à l'épée, et son rival l'épargne, ce qui fait qu'il va pouvoir épouser celle qui est la cause de leur conflit. Seule la scène du duel est neuve, sinon, rien de neuf, même la musique est riche en réminiscences, quoiqu'elle soit « bien adaptée au poëme ». Les auteurs, texte et musique, sont nommés.]
Théâtre Montansier.
Ce théâtre est presque toujours rempli ; que les pièces soient nouvelles ou non , on s’y porte en foule. Brunet n’est plus seul en possession d’y faire rire le public, il s’est associé Tiercelin, et chaque jour on lit sur les affiches le nom ou de Brunet on de Tiercelin à une place distinguée, et cela attire du monde.
Une pièce nouvelle intitulée : le Duel de Bambin, où le principal personnage étoit confié à Brunet, eut beaucoup de succès. Ce titre feroit presque attendre des trivialités : non, cet ouvrage, égayé par un rôle de Niais jaloux, est marqué au coin de l’intérêt et de la morale.
Le père Thomas , vieux militaire retiré dans son village, s’occupe de l’établissement futur de sa fille Juliette, et regrette un vieil ami que la mort lui a ravi, et dont le fils auroit pu devenir l’époux de sa fille. Parmi ceux qui lui font la cour il a distingué Bambin, son filleul, garçon niais, mais extrêmement jaloux. Juliette ne l’aime guères, et elle se sentiroit disposée à aimer plutôt le fils de Robert (c’est le nom de l’ami que pleure Thomas). Cependant un jeune militaire arrive au village et cherche la demeure du père Thomas : il l’apprend de Juliette elle-même. De là une déclaration, puis un aveu, puis enfin un baiser sur la main. Le jaloux Bambin les sur prend, il se fâche, s’emporte ; Robert lui propose de se battre à l’épée, Bambin refuse ; mais lorsque Thomas apprend cette lâcheté, les reproches dont il l’accable animent son courage, il attend le militaire et accepte le combat proposé. Lui même il va chercher une antique flamberge, et revient sur le champ de bataille, où il ne trouve plus Robert.
Celui-ci voyant le père Thomas emmené pour dettes, l’a délivré en sacrifiant sa bourse, et l’a suivi un instant. A son retour, quel spectacle ! il voit Bambin la lame au vent, s’escrimant, ripostant tout seul, et triomphant dans l’espoir de tuer aisément son ennemi.
Voilà nos champions en présence ; Robert s’appercoit que Bambin n’est pas en garde, et il va lui-même le placer. Celui-ci, qui n’aime guères tant de formalités pour se tuer, propose à son adversaire de se battre l’épée dans le fourreau. Dès la première botte il est touché : Robert lui déclare que si l’épée eût été nue il l’auroit étendu mort.
Bambin stupéfait met bas les armes et renonce à ses prétentions sur Juliette, qui épouse Robert.
La scène du duel est neuve. On ne peut en dire autant du reste de l’ouvrage ; la musique, qui est agréable, offre aussi bien des réminiscences ; mais elle est bien adaptée au poëme.
L’auteur des paroles est le citoyen Dumaniant et celui de la musique le citoyen Toméoni. F. J. B. P. G ***.
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