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Le Duel impossible

 

Le Duel impossible, comédie en un acte et en prose, de Martainville, 5 ventôse an 11 [26 février 1803].

Théâtre Louvois.

Titre :

Duel impossible (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose

Musique :

non

Date de création :

7 ventôse an 11 [28 février 1803]

Théâtre :

Théâtre Louvois

Auteur(s) des paroles :

Martainville

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an XI (1803) :

Le Duel impossible, comédie en un acte et en prose, Par M. A. Martainville ; Représentée, pour la première fois, sur le théâtre Louvois, le 7 ventose an 11.

La date de la brochure n’est pas la bonne : la pièce a été créée le 5 ventôse, d’après le Courrier des spectacles.

Courrier des spectacles, n° 2184 du 6 ventôse an 11 [27 février 1803], p. 2 :

[La comédie de Martainville présente une rareté sans guère d'autre exemple : une comédie sans mariage (le jeune premier est déjà marié, mais secrètement, et on ne verra pas sa femme, au grand dépit du public). Sinon, l’intrigue est remplie des éléments indispensables à une comédie : un oncle à héritage et un neveu qui s’est marié sans son assentiment, un valet au rôle trouble, puisqu’il est responsable d’une bonne part des ennuis de son maître, jusqu’à ce qu’il avoue ses mensonges et dénoue la situation, une hôtesse (on aime les auberges dans ce genre de théâtre) dont les interventions ne sont pas non plus très heureuses. Mais tout finit heureusement. Un regret donc : ne pas voir l’épouse secrète de Frédéric. Sinon, la pièce, qui « n’est point sans mérite », est bien joué, y compris dans le rôle de l’hôtesse, dont le personnage est jugé nul.

Théâtre Louvois.

Première représentation du Duel impossible.

Il peut paroitre difficile de faire sous ce titre un ouvrage agréable et intéressant ; M. Martinville vient de prouver que cela n’est pas impossible. Il a surmonté une autre difficulté dont nous ne connoissons que très-peu d’exemples au théâtre, c’est de n’avoir point fait paroitre de jeune amoureuse, et d’avoir démenti l’adage : Il n'y a point de comédie sans mariage.

Frédéric Dortigny s’est marié sans avoir demandé le consentement de M. Dortigny son oncle, riche marin qui 1’a comblé de bienfaits, et qui revenant des Indes , lui écrivoit avoir fait pour lui un choix avantageux. Frédéric n’a pas plutôt reçu la lettre de son oncle, qu'il veut fuir de l’auberge où il loge et qui est sur la route du château de Dortigny. Son valet qui se trouve fort bien dans la maison de Mad. Thibault (c est le nom de l’Aubergiste) combat son dessein et se charge de le réconcilier avec son oncle. Ce marin arrive ; le valet qui l’a entendu se nommer l’aborde, lui parle de son neveu, et lui avoue qu’il s’est marié. La colère que cette nouvelle excite dans l’ame du vieux militaire engage le malencontreux conciliateur à feindre que Frédéric ayant eu à combattre un rival, est tombé sous ses coups. Ce récit réveille la tendresse de l’oncle ; mais bientôt n’écoutant plus que le désir de la vengeance, il veut connoître quel est l’assassin : le valet désigne son maître. Le jeune Dortigny ne peut être reconnu par le marin qui ne l’a point vu depuis l’âge d ehuit ans. Ce dernier le provoque à un duel qui, comme on le voit, est impossible ; ne sachant comment l’éviter, Frédéric veut de nouveau fuir. On demande à Mad. Thibault de faire avancer sa chaise de poste jusqu’à une petite porte du jardin. Mais la bonne hôtesse est curieuse, il faut lui révéler le secret ; à peine sait-elle que ce jeune homme veut fuir parce qu’il a tué le neveu du Marin, qu’elle crie; appelle la garde et court même la chercher. Sur ces entrefaites, le vieux militaire rencontre Frédéric et veut le forcer à se battre. Mad. Thibault amène la garde : l’officier ordonne à Frédéric de le suivre. La situatione st embarrassante ; le valet passe du côté du Marin et lui dit que sa générosité et sa vengeance exigent qu’il tire ce jeune homme des mains d ela justice, et qu’il n’est pas d’autre moyen que de feindre de reconnoître en lui ce même neveu dont il pleure la mort. La garde éconduite, Mad, Thibault éloignée, le vieux Dortigny renouvelle la provocation. Tandis que le jeune homme entre dans sa chambre comme pour y prendre son épée, le valet fait la confession toute entière ; quand Frédéric reparoît, il n’a plus qu’à se jeter aux genoux de son oncle qui lui pardonne.

Pour s’intéresser d’avantage au mariage de Frédéric, le spectateur voudroit voit sa jeune et belle épouse. C’est en général un défaut au théâtre de parler d’un personnage qui ne parît point.

Cette petite pièce n’est point sans mérite. Le rôle du Marin est bien joué par Vigny ; Picard jeune rend fort bien celui du Valet ; Mad. Molé-Légé, couvre la nullité du personnage de l’hôtesse.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1803, tome V, p. 267 :

[Annonce d’un demi succès (mais il semble qu’il y en a eu bien d‘autres à cette époque !). L’auteur a changé de théâtre (et il est passé à un théâtre de rang supérieur). L’intrigue est évidemment assez conventionnelle, oncle et neveu, mariage secret, fin connue d’avance. Mais le reproche fait à la pièce est plus original : le valet sort de son rôle, puisque ses ruses (ce qui est bien la fonction des valets) n’est pas au service de son maître, mais à son propre service. Bonne interprétation.]

Le Duel impossible.

Encore un demi succès. M. Martinville, auteur ordinaire du théâtre Montansier, s'est fait jouer à Louvois, le 7 ventôse. Le jeune Dortigny s'est marié sans le consentement de son oncle. Il apprend que cet oncle arrive dans l'auberge où il loge, et veut fuir ; mais son valet se charge d'une réconciliation. Il commence par avouer que son maître est marié ; mais il suppose que son rival l'a appelé en duel, qu'il s'est battu et qu'il a péri. L'oncle s'attendrit, veut venger sa mort, et le valet lui indique, au lieu du prétendu assassin, son neveu qu'il ne peut reconnoître, attendu qu'il ne l'a pas vu depuis son enfance. L'oncle provoque son neveu à un duel, qui, comme on le voit, est impossible. Pour l'éviter, Dortigny veut fuir; mais l'aubergiste , au lieu de protéger sa fuite, veut le faire arrêter. Il est alors obligé de se découvrir ; on lui pardonne, et la comédie finit.

Ce qu'il y a d'assez mal-adroit dans cette comédie, c'est que le valet n'invente des ruses que pour couvrir les gaucheries qu'il fait lui-même.

Les acteurs ont bien joué, surtout Vigny et Picard jeune.

D'après l'Opinion du parterre, ou Revue de tous les théâtres de Paris, neuvième année (1812), p. 404-405, le Duel impossible a reparu sur le Théâtre de l'Ambigu Comique le 8 octobre 1811 sous le titre de l’Intrigue à contre-temps, ou moitié faux, moitié vrai.

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