Les Deux charbonniers, ou les Contrastes, comédie en prose et en deux actes, mêlée d’ariettes, paroles et musique du Cousin Jacques [Beffroy de Reigny], 7 fructidor an 7 [24 août 1799].
Théâtre du Palais Égalité, dit Montansier.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Moutardier, an 8 :
Les Deux charbonniers, ou les Contrastes, comédie en prose et en deux actes, mêlée d’ariettes. Représentée, pour les premières fois, les 7, 9, 13, 15, 17, 19, 21, 23, 27 et 30 fructidor a VII, par les Comédiens du Théâtre du Palais Égalité, dit Montansier. Paroles et Musique du Cousin-Jacques.
« On n’se juge mal les uns les autres qu’faute d’s’entendre et i’ n’est rien tel que de s’rapprocher pour guérir les prévention ». Les deux Charbonniers, rôle de Gervais, acte II, scène dernière.
La première de la pièce est signalée dans le Courrier des spectacles, n° 914 du 7 fructidor an 7 [24 août 1799] :
la première représ. des Deux Charbonniers, opéra en deux actes, dans lequel le citoyen Brunet remplira le rôle de Claude, et la citoyenne Caroline celui de Manon.
Courrier des spectacles, n° 915 du 8 fructidor an 7 [25 août 1799], p. 2-3 :
[La pièce vaut par ses détails et surtout « la morale la plus pure ». Elle a d’abord été très applaudie, avant d’ennuyer par des longueurs faciles à supprimer. L’intrigue montre comment la générosité désintéressée d’un voisin peut changer les relations entre les gens : les deux charbonniers sont fâchés, et Philbert, au bord de la faillite, refuse la main de sa fille à un jeune homme sans fortune. Gervais, son voisin et collègue, arrange les affaires de Philbert et permet ainsi le mariage des deux amoureux. Il ne reste plus qu’à parler des interprètes, pour mettre en avant deux d’entre eux, mademoiselle Caroline pour son champ, Brunet dans un rôle de niais (comme d’habitude), et pour souligner l’ensemble avec lequel tout le monde a joué. L’auteur a été nommé.]
Théâtre Montansier.
De très-jolis détails, la morale la plus pure, voilà ce qui distingue l'opéra en deux actes donné hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre des Deux Charbonniers. Le premier acte a été souvent interrompu par les plus vifs applaudissemens. Le second a, par ses longueurs, un peu indisposé le public ; mais il est aisé de les faire disparoitre.
Philbert, charbonnier, voisin de son confrère Gervais, est presque ruiné. Il s’imagine que son voisin lui nuit beaucoup : de-là sa haine contre Gervais.
Il avoit promis sa fille à Armand,jeune homme sans fortune, mais l’adversité le rend insensible, et il reprend sa parole. Armand vient se plaindre au bon Gervais, qui , pour se venger de Philbert, se fait apporter du papier et forme un paquet qu’il charge Armand de porter à son adresse. Lui-même fait demander à la femme de Philbert s’il peut avoir un entretien avec elle. Philbert en est instruit : il se cache dans un coffre, et Gervais, qui le sait, après avoir donné à la femme tous les avis nécessaires pour réprimer la brusque humeur de son mari, attend le moment d’accomplir sa vengeance. D’abord Claude, garçon niais, suivi d'autres ouvriers, vient souhaiter la fête à Philbert. Celui-ci est étonné, mais sa surprise redouble, lorsqu’il voit arriver Armand avec tous ses créanciers, qui viennent le remercier de leur avoir payé leur dette. Envain le modeste Gervais se cache, Philbert découvre la main qui lui fait tant de bien, et confus de son premier emportement, il consent au mariage de sa fille avec Armand.
Tel est â-peu-près le fonds de cet ouvrage. Nous n'avons pas parlé dans l’analyse de la citoyenne Caroline qui joue le rôle de la sœur cadette, et qui le chante avec toute la pureté et la flexibilité qu'on lui connoît. Le cit. Brunet a fait infiniment de plaisir dans celui de Claude. Les citovens Amiel, Dulois et Xavier, et la citovenne Mengozzi n’ont pas peu contribué au succès par l’ensemble qu’ils ont mis chacun dans son emploi.
L’auteur a été vivement demandé , on est venu nommer le Cousin Jacques comme auteur des paroles et de la musique.
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