Les Deux croisées, comédie-vaudeville en un acte, de Plancher-Valcour, publié à Paris, chez les marchands de nouveautés, 1801, 26 pluviôse an 10 [15 février 1802].
Théâtre de la Gaîté.
De façon mystérieuse, une des notices que le Catalogue général de la BNF attribue la pièce à P. J. A. Roussel, le nom de Plancher-Valcour entre crochets étant accolé à celui de Roussel, qui n'a pas de carrière d'auteur dramatique connue.
Courrier des spectacles, n° 1814 du 28 pluviôse an 10 [17 février 1802], p. 2 :
[Le critique commence par le résumé d'une intrigue bien conventionnelle, une histoire de mariage, la rivalité d'un oncle et de ce neveu pour obtenir la main d'une jeune femme. C'est bien sûr le neveu qui l'emporte, comme il se doit. L'imbroglio n'est pas bien neuf non plus (le neveu, caché derrière une fenêtre, la suivante embrassée par le valet de l'amant...). Le jugement porté ensuite est faussement équilibrée : si les couplets sont jolis, c'est « pour les boulevards »la scène essentielle (« la scène des deux croisées » est simplement « assez agréable » et « un peu pantomime » (ce n'est pas un compliment). Et la pièce est jugée froide et monotone. Plutôt de dire ce qu'il en pense, le critique préfère donner un conseil à l'administration du Théâtre de la Gaîté, de mieux choisir les pièces qu'il monte et de choisir « de grandes pièces » vraiment nouvelles, pour rivaliser avec l'Ambigu-Comique. L'auteur n'est pas cité.]
Théâtre de la Gaîté.
Constance, aimée de Dorval neveu de Francœur, est recherchée en mariage par ce dernier. Cependant, comme il ne veut pas contraindre son inclination, il obtient d’elle un aveu qui lui fait voir clairement qu’il a un rival. Dorval de son côté sollicite aussi un tête-à-tête. A onze heures du soir il doit se trouver sous les croisées de Constance. En effet il s’y rend, pénètre dans l’appartement et n’a que le tems de se cacher derrière une autre fenêtre, lorsque la mère de la demoiselle, qui se doute de quelque chose, survient, renvoie sa fille et sa suivante, et reste pour guetter le galant. Cependant elle s’endort, et le valet de Dorval montant par la croisée, lui applique un baiser croyant embrasser Lisette. Elle l’arrête, appelle du monde et veut que le valet soit jeté par la croisée derrière laquelle Dorval est caché. Ce dernier se montre, il est reconnu par Francœur pour son neveu, et tout s’arrange.
Tel est le fonds des Deux Croisées, comédie-vaudeville en un acte. Il y a plusieurs couplets jolis pour les boulevards. La scène des deux croisées est assez agréable , quoiqu’un peu pantomime. L’ouvrage en général est froid et monotone. Ce théâtre a besoin de pièces nouvelles et sur-tout de grandes pièces, qui puissent sinon surpasser, du moins balancer la fortune de son voisin l’Ambigu-Comique. De la sévérité, du discernement dans le choix des ouvrages, avec cela une administration va, se soutient et prospère.
Ajouter un commentaire