Les Deux sous-lieutenans, comédie en un acte, mêlée d'ariettes, texte de M. Favières, musique de M. le Breton, 19 mai 1792.
Théâtre Italien.
Les Deux sous-lieutenants ont été repris le 11 prairial an 10 [31 mai 1802], sous le titre de les Deux sous-lieutenants ou le Concert interrompu, texte de Marsollier et Favières, musique d'Henri-Montan Berton.
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Titre :
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Deux sous-lieutenants (les)
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Genre
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comédie mêlée d’ariettes
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose avec des couplets en evrs
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Musique :
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ariettes
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Date de création :
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19 mai 1792
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Théâtre :
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Théâtre Italien
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Auteur(s) des paroles :
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M. Favières
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Compositeur(s) :
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M; le Berton
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Mercure universel, tome 15, n° 448 du lundi 21 mai 1792, p. 336 :
[La comédie des Deux sous-lieutenans est à la fois « d'une gaîté assez piquante » et porteuse d'une morale, puisqu'elle montre les ravages de la dissipation chez de jeunes sous-lieutenants. Elle montre comment deux jeunes gens dissipent très facilement l'important gain au jeu de l'un d'eux. Le résumé de l'intrigue paraît tronqué : celui qui doit se marier doit y renoncer à cause des poursuites de ses créanciers. Il est obligé de céder son mobilier à deux usuriers – des juifs, bien sûr. La musique est jugée « pleine de gaîté et de fraîcheur, et le nom du compositeur est donné. Deux interprètes sont cités pour leur talent, l'un qui joue de la basse sur scène, l'autre qui « a chanté dans le goût italien ». Quant à l'auteur, son nom est cité, avec un renvoi à une de ses œuvres récentes.]
Théatre Italien.
Les deux Sous-Lieutenans, comédie en 1 acte, mêlée d’ariettes, donnée avant-hier pour la première fois, sont d’une gaîté assez piquante ; elle peut être morale, puisqu’elle offre le tableau funestes des suites de la dissipation.
Deux Sous-Lieutenans vivent ensemble ; l’un d’eux a gagné au jeu 300,000 liv., ils ont un secrétaire commun et puisent à discrétion ; la dépense d’une année a absorbé presque cette somme, ce qui prouve qu’il n’est jamais de trésors assez immenses pour les prodigues et qu’au sein des richesses, ils marchent à une affreuse pauvreté. Bals, concerts, repas somptueux, ils épuisent avec leur santé tous les plaisirs ; l’un doit se marier, mais il se voit contraint d’y renoncer, parce que la foule de créanciers qui l'assiègent vient le réclamer jusques au milieu d’un bal, et l'obliger à prendre la fuite, après avoir, pour les satisfaire, livré tout ce qu’il possède de mobilier à la rapacité de deux juifs.
La musique est pleine de gaîté et de fraîcheur, elle est de M. le Breton. On a vu avec plaisir dans le concert qui se passe sur la scène, M. Chenard exécuter sa partie sur la basse avec beaucoup de talent. On a fort applaudie [sic] Mlle. Richardi ; elle a chanté dans le goût italien.
Le poëme est de M. Faviere, auteur de Paul et Virginie.
Gazette Nationale ou le Moniteur universel, n° 156 du lundi 4 juin 1792, p. 648 :
[Compte rendu d'une chute : un fonds nul, pas d'intrigue, un dénouement peu clair, voilà pour « le poëme ». La musique ne vaut guère mieux, à l'exception d'« air italien » fort bien chanté et accompagné au violoncelle par l'acteur Chenard, à qui on ne connaissait pas ce talent et qui a été très applaudi. Tout cela fait un bilan plutôt mince. Les auteurs ne sont pas nommés, ni pour les paroles, ni pour la musique.]
THÉÂTRE ITALIEN.
Le petit opéra des deux Sous-Lieutenans, donné à ce théâtre le 19 mai, n'a point eu de succès. Le fonds a paru absolument nul, et l'on n'a pas trouvé que cette absence totale d'intrigue fut rachetée par des détails assez spirituels ou assez plaisans. Il est question, tout simplement de deux jeunes officiers qui, après avoir vendu leur patrimoine et en avoir formé une somme de deux cent mille francs, la dépensent, sans compter, en bals, en festins, en folies. A l'instant où l'un d'eux va se marier à une jeune fille qu'il n'aime point, mais qu'il enleve à celui qu'elle aime, ils s'apperçoivent qu'ils font ruinés. Ils prennent le parti de payer leurs dettes avec le mobilier qui leur reste et de s'en aller. L'officier rend la maitresse à son rival dans une scene de bal qu'on n'a pas trop comprise.
La musique a paru à peu près aussi négligé que le poëme. Cependant on a fort goûté un concert qui commence la pièce, où Mlle Richardi chante d'une manière très-brillante et très légère, un air italien auquel il ne manque que la parole ; M. Chenard qui l'accompagne sur le violoncelle, a prouvé sur cet instrument un talent très-distingué que le public ne lui connaissait pas. Il a été applaudi avec un juste enthousiasme.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 8 (août 1792), p. 296-297 :
[Pour le critique, la pièce est mauvaise : elle promettait « de la gaieté, du comique, ou au moins du plaisant (qu'il faut bien distinguer du comique) », elle n’offre rien de tout cela : « C'est bien réellement une pauvreté dramatique qu'une pareille intrigue ; aussi le public l'a-t-il considérée comme telle. Point de bruit, point d'humeur, mais un long ennui, & un silence plus fâcheux que du dépit, même très-prononcé. » Rien sur la musique, presque rien sur l’interprétation (on est content d’apprendre que Chénard joue bien du violoncelle).]
THÉATRE ITALIEN.
Le samedi 19 mai, on a donné la premiers représentation des deux Sous-Lieutenans, comédie en un acte, mêlée d'ariettes.
Cette piece annonçoit de la gaieté, du comique, ou au moins du plaisant (qu'il faut bien distinguer du comique) qu'y a-t-on trouvé ? Rien qui répondît à ce que l'ouvrage sembloit promettre. Un négociant qui balance à consentir au mariage de sa fille, avec un citadin honnête & sensible, se laisse séduire par les prétendues qualités d'un officier auquel il accorderoit volontiers la préférence sur son rival. Mais l'officier a un camarade avec lequel il vit en communauté ; les finances de cette communauté s'épuisent ; les ressources manquent ; les créanciers deviennent difficiles à satisfaire ; ils menacent même. Le sous-lieutenant amoureux, victime des extravagances de son ami, se voit obligé de renoncer à devenir époux ; il vend son mobilier, il noie dans des plaisirs turbulens le chagrin dont il craint d'être accablé par la résolution forcée, qu'il prend de renoncer à ce qu'il aime ; un concert, un souper, un bal absorbent les derniers momens qui précedent sa fuite : enfin, il part, avec son ami, à la faveur du tumulte presqu'indispensablement attaché à tout bal donné par des sous-lieutenans, & le négociant accorde, tout bonnement, sa fille à l'amant estimable dont elle avoit fait le raisonnable choix.
C'est bien réellement une pauvreté dramatique qu'une pareille intrigue ; aussi le public l'a-t-il considérée comme telle. Point de bruit, point d'humeur, mais un long ennui, & un silence plus fâcheux que du dépit, même très-prononcé ; c'est ce que l'on a pu remarquer pendant & à la fin de la représentation de ce petit ouvrage, qui a, au moins, le mérite d'avoir fait briller, dramatiquement, le talent distingué de M. Chenard sur le violoncelle.
D’après la base César, l’auteur est inconnu. La pièce a connu 2 représentations, les 19 et 30 mai 1792.
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