Les Deux vizirs, opéra en trois actes, de Desforges, musique de Mengozzi, 10 mars 1792.
Théâtre de Montansier.
Mercure universel, tome 13, n° 376 du dimanche 11 mars 1792, p. 175 :
[Le nouvel opéra a « justement réussi », et le résumé de son intrigue conduit au constat du caractère estimable de l'ouvrage. « Le poëme » n'est pas dénigré, il « offre des beautés », mais c'est que son auteur est l'estimable Desforges (et qu'il est français). Quant à la musique, bien que d'un Italien (le critique est nationaliste), elle a des qualités : richesse des accompagnements, énergie : « un étranger » est donc jugé capable de « traiter des sujets de la scène française ». Et c'est tout le spectacle qui a réussi, grâce au jeu des acteurs, la richesse et l'exactitude du costume (les personnages sont bien vêtus à la turque, sans doute, ou tel qu'on imagine le costume turc...), la pompe du spectacle : trois composantes pour arriver à un spectacle réussi.
Théatre de mademoiselle Montensier.
On a donné hier à ce spectacle la première représentation des deux Visirs, opéra en trois actes, avec un prologue. Sélim, visir chéri du sultan et du peuple pour ses vertus, est calomnié par Mutalib son collègue, et accusé de n’aspirer à l’hymen d’Atalide, sœur du sultan, que pour usurper le trône de ce dernier : Sélim jetté dans les prisons en sort victorieux, et rentre dans tous ses droits auprès du sultan, dont il épouse la sœur. Tel est a peu-près le fond de cet ouvrage estimable, qui a justement réussi.
Le poëme offre des beautés dont on n’a pas été surpris lorsqu’on a nommé M. Desforges. M. Mengozzi, auteur de la musique, a prouvé qu’avec du talent et du travail, un étranger pouvoit parvenir à traiter des sujets de la scène française : il a déployé une grande richesse dans ses accompagnemens, et beaucoup d’énergie, dans les diverses situations qu’offre le poème. En général tout a concourru au succès de cet ouvrage intéressant. Le jeu des acteurs, la richesse et l’exactitude du costume, la pompe du spectacle, rien n’a été négligé.
D'après la base César, les Deux vizirs sont un opéra en trois actes, de Desforges pour les paroles et de Mengozzi pour la musique. Il a été joué 11 fois sur le Théâtre Montansier du 10 mars au 6 juillet 1792.
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