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Élisa, ou le Triomphe des femmes

Élisa, ou le Triomphe des femmes, mélodrame en trois actes, de Coffin-Rony, musique de Leblanc, 28 prairial an 10 [17 juin 1802].

Théâtre de la Gaîté.

Le nom du chorégraphe n'est pas donné.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 10 [1802] 

Le Triomphe des femmes, mélo-drame, e, trois acets ; A grand Spectacle, mêlé de Chants, Danses et Combats. Par Coffin-Rony. Musique de Leblanc. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaieté, le 28 Prairial, an X de la République Française.

Courrier des spectacles, n° 1930 du 29 prairial an 10 [18 juin 1802], p. 2-3 :

[L'article commence par un rapprochement un peu laborieux : la pièce nouvelle reprendrait une histoire du temps de François 1er dans laquelle une femme se défigure volontairement pour échapper aux poursuite « de ce roi galant ». Histoire transposée en Allemagne. L'empereur venu assiéger Munich s'éprend de la belle qui lui présente les clefs de la ville. L'intrigue tourne autour des efforts de cette charmante Élisa pour échapper aux entreprises des hommes de l'empereur. Pour cela, elle recourt à la magie d'une bohémienne qui la défigure, mais de façon réversible. Élisa peut épouser son bien aimé, avec l'aval de l'empereur. L'article s'achève rapidement : succès incomplet, nom des auteurs, paroles et musique, sans aucun jugement.]

Théâtre de la Gaîté.

Les mémoires du tems de François Premier citent le trait de vertu d’une fille de la ville de Manosque, qui pour ne pas être mise au nombre des maitresses de ce roi galant, se priva elle-même de ses attraits en mutilant son visage. Il paroît que c’est ce trait qui a fourni le sujet de la pièce en 3 actes représentée hier pour la première fois sur ce théâtre sous le titre de Elisa, ou le Triomphe des Femmes. L’auteur a mis la scène en Allemagne. L’Empereur est venu assiéger Munich, capitale de la Bavière, et cette ville rebelle s’est enfin soumise à la loi du vainqueur. La belle Elisa promise au jeune Frédéric est chargée de lui en présenter les clefs. L’Empereur, à la vue de cette jeune personne, éprouve l’amour le plus violent ; et malgré les avis du vieux Chambellan Munster, il ordonne à son confident Fitcher de lui amener Elisa dans son palais. Celui-ci se place avec des soldats près de la maison où repose Elisa : elle est bientôt réveillée par la voix de Frédéric que Munster vient d’avertir qu’il se trame un complot pour lui enlever son amante. Elisa suivie de sa mère sort de sa maison, jure de nouveau d’être fidèle à Frédéric, et lui demande et en obtient un serment semblable en cas qu’elle perde ces attraits qui font son malheur.

Tandis qu’il rassemble quelques amis, Elisa est allée trouver une Bohémienne qui a le secret de changer les traits. A son retour elle est enlevée par Fitcher, malgré la bravoure de Frédéric. Cependant on voit commencer une fête en l’honneur de l’Empereur, des combattans se disputent le prix de la force et de l’adresse. Après ces jeux Frédéric paroît demandant justice, et il appelle au combat celui qui a osé lui ravir son épouse. Fitcher accepte le combat : mais en ce moment Elisa accourt et les sépare  ; elle déclare à l'Empereur qu’elle ne peut plus lui appartenir, et levant son voile, elle ne présente plus qu’une figure hideuse. La Bohémienne cependant rassure tout le monde sur cet accident, et elle promet à Elisa. le retour de sa beauté, qu’elle n’a pas perdue entièrement. L’Empereur consent ensuite au mariage des deux amans.

Ce mélodrame n’a pas eu un succès complet.

L’auteur des paroles est le cit. Coffin-Rosny , et celui de la musique le cit. Leblanc.

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