Élize dans les bois, fait historique du 14 thermidor, comédie en un acte, en prose, de Ségur jeune, 10 thermidor an 3 [28 juillet 1795]
Théâtre de la Cité.
Le Journal de Paris du 10 thermidor an 3 [28 juillet 1795] signale bien la représentation d'Élise dans les bois, mais sans dire que c'est la première.
On trouve aussi le titre sous la forme Élise dans les bois.
Titre complet : Élise dans les bois ou l'Heureuse révolution du 9 thermidor.
Les théâtres de province ont eu bien des soucis avec la pièce : sa représentation à Rouen, le 8 floréal an 5 [27 avril 1797] « a été le prétexte de troubles qui ont failli avoir des suites fâcheuses » (Jules-Edouard Bouteiller Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen, tome 1, p. 403), et la représentation de la pièce à Nantes a été interdite par décision du maire le 29 frimaire an 6 (Destranges, Étienne, Le Théâtre à Nantes depuis ses origines jusqu'à nos jours, p. 145-147).
Almanach des Muses 1797.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Huet, an 5, 1797 :
Élize dans les bois, fait historique du 14 thermidor, comédie en un acte, et en prose, Par Ségur le jeune. Représentée à Paris, sur le théâtre de la Citoyenne Montansier, par les Artistes du théâtre de la Cité.
Le 14 thermidor an 2 [1er août 1794] est la date de l’abolition de la loi du 22 prairial an 2 [10 juin 1794] sur le Tribunal révolutionnaire, et qui inaugurait la Grande Terreur.
Louis-Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : le Théâtre de la Cité, 1792-1807 (Paris, 1910), p. 108 :
[Le résumé que Lecomte fait de l’intrigue de la pièce de Ségur jeune en montre de manière un peu confuse le caractère politique : le dénonciateur a profité de la loi sur les suspects pour se débarrasser d’un homme dont il convoite les biens, et la pièce se déroule au moment où le « changement de régime » permet la révélation de la vérité. C’est la fin du règne des « terroristes »... La pièce a réussi, et elle a été effectivement jouée jusqu’en 1797.]
10 thermidor (28 juillet) : Elize dans les bois, fait historique du 14 thermidor, comédie en 1 acte, par Ségur jeune.
Dénoncé par Landri, son ancien domestique, Dervil a été emprisonné, puis envoyé dans une ville où on l'a massacré avec beaucoup d'autres innocents. C'est du moins ce que croit sa femme Elize, que l'événement rend folle et qui s'enfuit avec leur jeune fils Alexis dans les bois. Là Picard, qui fut jadis au service des époux dont il a reçu mille bienfaits, veille sur la pauvre femme dont l'occupation principale est de pleurer sur une pierre qu'on lui a dit couvrir les restes de Dervil. Cependant Landri, qui est devenu un personnage politique, reçoit de Paris des nouvelles annonçant un changement de régime. Il rencontre sur ces entrefaites Picard et soupçonne la présence d'Elize. C'est malheureusement à lui qu'un paysan maladroit remet une lettre écrite par certain Duval au garde-bois Raymond. Cette lettre révèle que, sous la pierre tombale de Dervil, est le trésor de celui-ci, sauvé par ledit Duval. Landri, bien entendu, décide de s'en emparer. Avec deux acolytes, Roger et Denis, il soulève la pierre et descend dans le caveau d'où tout-à-coup sort une espèce de spectre qui n'est autre que Dervil, préservé miraculeusement par Duval. A l'aspect de sa victime, Landri, pris de rage, veut l'entraîner, mais Raymond, renseigné par Picard, apparaît soudain à la tête d'hommes armés. On s'empare des terroristes que la justice attend, et Dervil presse avec bonheur dans ses bras le jeune Alexis et Elize à qui le bonheur rend la raison.
Plus sentimentale que les précédents à-propos, cette pièce, exceptionnellement créée au Théâtre Montansier par les artistes de la Cité, passa ensuite sur la scène ultrapontaine, où sa carrière fut brillante.
André Tissier, Les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome II, p. 155 : la pièce a connu en 1795 9 représentations au Théâtre des Variétés-Egalité (plus 1 au Palais des Variétés).
Dans la base César, 22 représentations : 12 en 1795, du 28 juillet au 23 août (4 au Palais des Variétés, 8 à la Maison Egalité), puis 10 en 1796-1797, du 8 septembre 1796 au 14 avril 1797, au Théâtre de la Cité). Le titre est « Élize dans les bois ».
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