L’Enfant du bonheur, mélodrame-féerie en quatre actes de Gabiot et Ribié, musique de Leblanc, ballets de Hus le jeune, combats et tournois de Lafitte, 27 prairial an 5 [15 juin 1797].
Théâtre de l’Emulation (1797), Théâtre de la Gaîté (1803).
La pièce a été créée en 1797, et reprise en 1803 sur le Théâtre de la Gaîté.
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Titre :
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Enfant du bonheur (l’)
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Genre
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mélodrame-féerie
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Nombre d'actes :
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4
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Vers / prose
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en prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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27 prairial an 5 [15 juin 1797], reprise en 1803
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Théâtre :
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Théâtre de l’Emulation (1797), de la Gaîté (1803)
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Auteur(s) des paroles :
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Gabiot et Ribié
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Compositeur(s) :
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Leblanc
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Chorégraphe(s) :
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Hus le jeune
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Combats et tournois :
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Lafitte
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an XIII (1804) :
L’Enfant du bonheur, mélodrame féerie en quatre actes, A grand Spectacle, orné de Chants, danses, Combats, Pantomime, Evolutions militaires, Tournois, etc. Par MM. Gabiot et Ribié. Musique de M. Leblanc ; Ballets de M. Hus le jeune, Combats et Tournois de M. Lafitte, Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté.
Courrier des spectacles, n° 161 du 28 prairial an 5 (16 juin 1797), p. 2-3 :
[Pièce très attendue : le public est venu très nombreux. L’article se réduit à résumer l’intrigue, très riche, pleine de magie, de rebondissements et d’action. Prison, génie, fée, magie en tout genre. Comme dans toute bonne pantomime, un méchant veut empêcher l’amour des héros et faire mourir leur enfant, mais le dénouement est celui qu’on attend : le méchant permet le mariage de sa fille et de son chevalier servant. Succès donc, sur lequel le journal reviendra le lendemain.
Théâtre d'Emulation.
Depuis long-temps le public attendoit la pantomime de l’Enfant du bonheur. Cette pièce parut hier, et attira une grande quantité de monde si considérable, que beaucoup de personnes ne purent avoir de billets.
Voici quelle est l’analyse de cette pantomime :
Alonzo, général de l’armée de Gonzalve, a remporté une victoire complette sur l’ennemi ; il demande à Gonzalve une seule grâce pour prix de ses services, c’est de lui donner sa fille Léonore en mariage ; le roi, indigné, la lui refuse, et le menace de punir une si grande témérité ; il est encore bien plus furieux, quand il voit un enfant, fruit de l’amour de sa fille et d’Alonzo. Il fait séparer l'enfant de sa mère ; ordonne qu’on conduise celle-ci dans une tour, et que son fils soit exposé dans la forêt voisine : ses ordres sont exécutés. La fée Diamentine est aimée d’un génie nommé Azor ; pour l’éprouver, elle a pris les traits d’une autre fée, sous le nom de Mirza, et a condamné Azor à vivre sous la figure d’un tigre, jusqu’à ce qu’un mortel généreux l’ait délivre de cet état, en s’exposant pour lui. Azor sauve la v:e à l’enfant, prêt d’être dévoré par des bêtes féroces. Alonzo, en cherchant par-tout son fils, passe sur la caverne sous laquelle dort son enfant ; i1 entend parler ; il écoute ; il interroge Azor, qui lui conte ses avantures, et le prie de le délivrer de l’état où il est. Alonzo n’hésite pas ; bientôt Azor est désenchanté, et paroit sous son ancienne forme de génie. Le père voit son fils, il l’embrasse. Azor, reconnoissant le service d’Alonzo, le met à la tête d’une armée ; ce dernier part pour délivrer Léonore : voilà le premier acte.
Gonzalve essaye envain de persuader à sa fille d’oublier Alonzo ; elle persiste dans son amour ; le génie l’en récompense, en lui rendant son fils par le moyen d’un nuage. Alonzo envoie défier Gonzalve, qui accepte le combat, et est vaincu : tel est le second acte.
Gonzalve est décidé à risquer un second combat ; et pendant qu’Alonzo, Léonore et leur fils sont au milieu des danses et des plaisirs, il attaque le camp, et devient à son tour le vainqueur ; le trio infortuné fuit la colère de Gonzalve, et, pour échapper à ses poursuites, ils montent tous les trois sur un arbre ; Gonzalve les suit de près, les apperçoit, fait abattre l’arbre ; le génie les sauve dans un nuage. (Troi sième acte).
Les soldats d’Alonzo ont de nouveau battu ceux de Gonzalve. Léonore laisse reposer son fils sur un gazon ; Gonzalve arrive, le voit, va pour le tuer ; mais le génie veille sur l'enfant ; il sort de dessous terre un arbre qui porte l’enfant assez haut pour qu’il n’ait rien à risquer. Alonzo et Léonore, revenant, ne voient plus leur enfant ; ils sont fort inquiets ; quand ils l’apperçoivent au haut de l’arbre , celui-ci se baisse : ils prennent leur fils. Gonzalve arrive de nouveau avec ses troupes et Mirza ; il menace de nouveau. Le génie Azor paroit ; Mirza se fait reconnoitre pour être Diamentine ; et, à sa prière, unit Léonore à Alonzo.
Cette pantomime a eu beaucoup de succès. Nous reviendrons demain sur les détails et le jugement, n’ayant pas assez d’espace pour en parler plus longuement aujourd’hui.
D. S.
Courrier des spectacles, n° 162 du 29 prairial an 5 (17 juin 1797), p. 3 :
[Le deuxième article promis, qui porte un jugement sévère sur « le poëme », rempli d’intérêt, mais répétitif et invraisemblable (mais c’est après tout une pièce fantastique) et nous donne les détails sur la magnificence des décors (douze décors, avec changements à vue !). Jugement positif aussi sur les ballets, les combats, les machines employées. Parmi les interprètes, on distingue une danseuse de 12 ans (on aime les enfants prodiges) aux qualités extraordinaires, et un danseur débutant, lui aussi remarquable. De beaux costumes, une actrice qui joue bien, mais chante moins bien. Une belle musique, mais « mal chantée ». Fin de l’inventaire. Il ne manque plus que le noms des auteurs de la pantomime, Ribié et Gabiot.]
Théâtre d'Emulation.
La pantomime de l’Enfant du bonheur, dont nous avons donné l’analyse, eut hier encore plus de succès qu’à la première représentation. Le poëme est par lui-même très-foible, quoique intéressant ; les situations sont quelquefois trop répétées, et il y a de fortes invraisemblances ; malgré ces défauts , cette pantomime ne peut avoir que le succès le plus brillant. Douze changemens de décorations à vue ; danses, combats, nouveaux costumes, etc., tout annonce le goût le plus délicat et la plus grande magnificence. Voici quelles sont les décorations de cette pantomime :
La première représente un fort beau salon, d’un excellent style.
La seconde, une forêt avec une caverne.
La troisième, un superbe camp.
La quatrième, une tour avec tout ce qui peut inspirer l’horreur ; les oubliettes n’ont point été oubliées.
La cinquième, l’extérieur du palais de Gonzalve.
La sixième, vue extérieure de la tour.
La septième, magnifique palais de Gonzalve.
La huitième, camp de la plus grande beauté, et absolument différend du premier.
La neuvième, superbe forêt.
La dixième , vue de rochers très-escarpés.
La onzième, forêt ordinaire.
La douzième, vue pittoresque d’une chute de torrens.
Les ballets sont faits avec le plus grand goût, et exécutés avec beaucoup de précision : ils sont de M. Beaupré.
Les combats sont fort beaux ; il y en a de pointe, de sabre et de hache ; ensuite vient un grand combat au sabre et exécuté par six soldats, aux sons harmonieux de l’ouverture d’Iphygénie en Aulide, ce qui fait un très-bel effet ; ce dernier combat a été applaudi universellement. On doit les plus grands éloges au machiniste de ce théâtre ; dans toutes ses décorations régnent un style vraiment précieux, un goût infini. Nous aurions désiré qu’on l’eût demandé à la première représentation ; il se nomme M Auguste. Mademoiselle Poly, enfant de douze ans, a dansé avec des grâces, une souplesse et un à-plomb inconcevable pour son âge ; elle a été vivement applaudie à beaucoup de reprises. Un débutant, dont nous ignorons le nom, a pareillement fort bien dansé. On a de plus admiré, dans cette pantomime, les nouveaux costumes de Nadé. Madame Ribié a bien joué le rôle de la fille de Gonzalve, mais sa voix ne répond pas à son jeu. En général, la musique de M. Leblanc a été fort goûtée dans beaucoup d’endroits, mais mal chantée. Les auteurs de la pantomime sont MM. Ribié et Gabiot.
D. S.
D'après la base César, l'Enfant du bonheur, de Gabiot de Salins, a eu un grand succès : 85 représentations en 1797 (sur 6 mois et demi !) sur le Théâtre d'Émulation (à une exception près), 17 représentations en 1798, sur le Théâtre des Amis de la Patrie (à une exception près).
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