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L'Enignomanie, ou les Nouveaux Œdipes

L’Enigmomanie, ou les Nouveaux Œdipes, vaudeville, 12 avril 1803.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Enigmomanie (l'), ou les Nouveaux Œdipes

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

 

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

12 avril 1803

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

 

Courrier des spectacles, n° 2229 du 23 Germinal an 11 [13 avril 1803], p. 2 :

[La pièce est censée surfer sur la mode des énigmes, mais le résultat est jugé peu heureux : ni gaîté, ni esprit. Le public a bâillé, et a fini par siffler. Le résumé de l’intrigue en montre bien la faiblesse : encoe une histoire d’amour qui finit comme prévu dès le départ. Ce qui sauve d’ordinaire les vaudevilles, les couplets, n’a ici rien de remarquable, le seul à être bissé étant le couplet d’annonce, finalement prophétique.]

Théâtre du Vaudeville.

Première Représentation de l’Enigmomanie.

La manie des énigmes dure depuis long-tems, et l’on ne voit pas qu’elle soit près de se perdre. La raison paroît en être que ce petit genre de poésie offre souvent de l’esprit, et occupe agréablement l’imagination. L’Enigmomanie au contraire, n'a eu aucun succès, parce que le vaudeville auquel on a donné ce titre, n’est ni spirituel ni agréable. On sait bien que ce genre d'ouvrage n’exige pas une forte intrigue, mais encore faut il y appercevoir quelques intentions dramatiques. S’il est permis d’être joyeux, il faut éviter d’y choquer les oreilles. Le style peut n’y pas être toujours très-élégant, mais il n’y doit jamais être trivial ; la gaité et l’esprit doivent s’y montrer à tout moment : ni l’une ni l’autre ne se rencontrent dans l’ouvrage dont il s’agit. Aussi après avoir fait bâiller pendant toute sa représentation a-t-il été vivement sifflé.

Murville , l’un des plus riches négocions de Montargis, est un grand faiseur d’énigmes ; il en a composé une dont Sophie sa fille est le sujet, ou si l’on veut, le mot ; elle est aussi le prix que doit obtenir l’Œdipe le plus habile. Son père vient de la retirer de la maison où elle a été élevée, et lui a fait-prendre en arrivant le nom et le costume de Lisette. Sophie tremble en apprenant le dessein de son père. Son cœur a choisi Florvel, et cet amant absent ne connoitra point l'énigme : elle se verra donc obligée de donner sa main à un autre. Trois prétendans se présentent : M. Esprit , Armand et Florvel ; celui-ci est amené par Armand, qui ignore son amour pour Sophie. Pendant qu’ils vont rêver dans le jardin, Armand, revient le premier, et est incertain entre plusieurs mots qu’il prononce devant Murville qui par une indiscrétion fait connoître que c’est de sa fille dont il s’agit. Sophie qui s’en est apperçue, réclame la délicatesse d’Armand, lui avoue son amour pour Florvel. Armand en rival généreux court donner le mot à Florvel, et lui fait obtenir le premier prix, se contentant du second : ce sont les Œuvres de Voltaire.

Aucun couplet n’a eu les honneurs du bis, quoiqu’on fût disposé à les accorder légèrement si l’on en juge par la facilité avec laquelle ils ont «été donnés au couplet d’annonce que nous allons transcrire, sauf erreur :

Vous applaudîtes autrefois
La brillante Métromanie,
Vous avez ri ....
A la folle Mélomanie
La Dansomanie eut son tour ;
En voyant l’Enigmomanie,
Ne vous livrez pas en ce jour
      A la Siflomanie.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 8e année, 1803, tome VI, p. 271 :

[Echec apparemment complet : des sifflets du début à la fin.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

L'Enigmomanie, ou les Nouveaux Œdipes.

Les auteurs, dans leur couplet d'annonce, învitoient le public à ne pas se livrer à la sifflomanie. Ils n'ont pas réussi à persuader le parterre, qui n'a fait que siffler depuis le commencement jusqu'à la fin.

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