L’Enlèvement, ou Léonore de Wolmar, mélodrame en 3 actes, de Joseph Aude et Goldmann musique de Quaisain, 26 août 1809.
Théâtre de l’Ambigu Comique.
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Titre :
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Enlèvement, ou Léonore de Wolmar
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Genre
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mélodrame
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose
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en prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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26 août 1809
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Théâtre :
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Théâtre de l’Ambigu-Comique
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Auteur(s) des paroles :
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Joseph Aude et Goldmann
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Compositeur(s) :
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Quaisain
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au Théâtre de l’Ambigu Comique, 1809 :
L’Enlèvement ou Léonore de Volmar, mélodrame en trois actes, par MM. Aude et Goldmann. Musique de M. Quaisain. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l’Ambigu-Comique, le 26 août 1809.
Le Journal de Paris du 26 août 1809 signale bien que l’Ambigu Comique annonce dans son programme l’Enlèvement, sans autre précision (ni sous-titre, ni indication qu’il s’agirait de la première). Même indication le 28 août ou le 2 septembre.
Mercure de France, tome trente-huitième, n° CCCCXXIV du samedi 2 septembre 1809, p. 49-50 :
[Dans une chronique parisienne largement consacrée à parler des acteurs et de leurs débuts, le mélodrame de l’Ambigu-Comique a le droit d’inaugurer la série de comptes rendus de la vie théâtrale. Celui qui est consacré au mélodrame nouveau s’ouvre par le résumé de l’intrigue, curieusement achevé par une citation de Racine. Puis le jugement ironique tombe : qu’est-ce que ce mélodrame où tout manque de ce qui fait le bon mélodrame ? La série des manques est très instructive, « point de ballets, point de combats, point de marches militaires, nulle pompe dans le spectacle, nul jeu de machines et de décorations ; rien enfin de ce qui fait la gloire et l'appui du mélodrame » et sert aussi de justification implicite à la faible estime qu’un bon critique a envers un genre qui se résume à du bruit et de la fureur.]
Un mélodrame froidement accueilli à l'Ambigu-Comique, une petite comédie écoutée avec beaucoup de patience au Vaudeville, le retour de Talma à Paris, la rentrée de Mme Branchu au Grand-Opéra, celle de Mme Duret à l'Opéra-Comique, le début de deux actrices aux Français et de Mlle Landier à Faydeau ; voilà à peu près ce qui compose nos nouveautés dramatiques.
Le mélodrame a pour titre, l'Enlèvement ou Léonore de Wolmar. Cette Léonore est une jeune et belle Espagnole promise à un comte Léon, qu'elle aime beaucoup. Son père est un homme depuis long-tems retiré de la cour et vivant dans ses terres en philosophe. Un duc de Floresca, gouverneur de Tolède, entend vanter la beauté de Léonore et forme aussitôt le projet d'en faire une duchesse, gouvernante de Tolède; mais le père et la fille refusent obstinément d'entrer dans ses vues. Que faire dans ce cas ? se consoler et chercher une autre femme. C'est assez l'avis de Floresca ; mais les grands ont toujours auprès d'eux quelques conseillers pervers pour dénaturer leurs bonnes intentions et les porter au mal. Un vil flatteur, nommé Don Pèdre, témoin des chagrins de son maître, parvient à lui persuader que Léonore n'aime point Léon, que c'est une victime sacrifiée aux caprices de son père ; qu'elle sera charmée d'être enlevée. Floresca saisit cette idée avec empressement et charge son cher Don Pèdre de tous les détails du rapt. L'entreprise réussit à souhait ; mais Volmar et Léon accourent et réclament, l'un sa fille, l'autre son amante. Floresca reconnaît bientôt qu'on l'a trompé ; et comme il a le cœur naturellement droit et l'âme bonne, il rend Léonore à sa famille et chasse Don Pèdre, en se rappelant ces vers de Racine :
Détestables flatteurs, présent le plus funeste
Que puisse faire aux rois la colère céleste.
L'auteur de cet ouvrage mérite de justes reproches. Il a négligé ou méconnu les beautés principales et les premiers ressorts du genre : point de ballets, point de combats, point de marches militaires, nulle pompe dans le spectacle, nul jeu de machines et de décorations ; rien enfin de ce qui fait la gloire et l'appui du mélodrame. Aussi l'auditoire lui a-t-il donné une bonne leçon en lui témoignant beaucoup d'indifférence.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 14e année, 1809, tome V, p. 137-138 :
[Le compte rendu se réduit à un résumé de l'intrigue, suivi de deux courtes phrases, l'une pour dire que les auteurs n'ont pas donné leur nom (le leur a-t-on demandé ? C'est un signe d'échec, cette absence de nom), l'autre pour donner le nom du compositeur.]
THÉATRE DE L'AMBIGU COMIQUE.
L'Enlèvement ou Léonore de Wolmar, mélodrame en trois actes, joué le 26 août.
Dom Pèdre, l'ennemi d'Alphonse, cherchent les moyens de se venger. Secrétaire chez le duc de Florescos, premier ministre du roi d'Espagne, il profite des foiblesses de son maître. Le Duc, dégoûté de l'amour qu'il avoit eu autrefois pour une femme altière, emportée, jalouse, est amoureux de la jeune Léonore de Wolmar. Il veut avoir la main de cette aimable personne, lorsque Dom Pèdre lui annonce que Léonore doit être unie dans la soirée au comte Alphonse : cette nouvelle est pour le Duc un coup de foudre. Comment s'opposer à cet hymen ? Comment même le retarder ? Il menace, il sollicite, il prie, il s'emporte contre Dom Pèdre, qui, satisfait de voir un moyen de se venger, propose au Duc de lui laisser entière liberté d'agir. Le Duc y consent, persuadé que Léonore contracte un hymen qui lui déplaît.
Dom Pèdre voudrait éloigner le Comte, sous un prétexte honorable ; mais Alphonse refuse de quitter Madrid. La conversation s'échauffe ; Alphonse provoque Dom Pèdre. Cet accident oblige la famille de Wolmar à accélérer l'hymen de Léonore.
Cependant le Duc ose parler d'amour à la fille du major Wolmar dans une église. La jeune personne épouvantée s'est réfugiée auprès de sa mère. La maîtresse délaissée du Duc dévoile les projets de ce ministre passionné. On part ; Léonore est enlevée malgré le courage d'Alphonse et du major. On la conduit au château de plaisance du Duc bientôt accourent à son secours et son époux et son père. Wolmar avoit juré de se venger ; mais sa fille est dans ses bras, le Duc est repentant, il sait que Léonore aime Alphonse, il renonce à son amour, les deux amans sont unis, et Dom Pèdre puni.
Les auteurs ne se sont point nommés. La musique est de M, Quaisin.
Mémorial dramatique ou Almanach théâtral, quatrième année, 1810, p. 174-175 :
[Le compte rendu qui présente le mieux le paradoxe d'une pièce qui a échoué au point qu'à la première on ne pouvait pas entendre la fin, et qui a tout de même eu une assez belle série de représentations. Le critique se limite à faire le résumé de l'intrigue, mais en prenant un malin plaisir de montrer ses invraisemblances.]
L'Enlèvement, ou Léonore de Volmar, mélodrame en 3 actes, par MM. A. et G. musique de M. Quaisin . (26 aout.)
(Chez Barba, libraire.)
Le fond de cette pièce est si peu de chose, qu'il est presqu'impossible d'en donner une analyse exacte ; les trois actes se passent en discours et en petits événemens si futiles, qu'on ne peut les rapporter ici.
Léonore est une jeune et jolie fille qui va épouser un homme qu'elle aime, Alphonse de Léon ; ; mais au moment où ils se rendent à l'autel, Léonore est enlevée par les domestiques du gouverneur de Tolède ; ce gouverneur, duc de Floresca, aime depuis long-tems Léonore, et c'est lui qui a donné l'ordre de l'enlever : elle est conduite dans son palais, où Léon blessé et sanglant vient bientôt la chercher. M. de Volmar, vieux gentilhomme fort brusque, vient aussi avec sa femme dans le palais du gouverneur ; ils y trouvent une certaine comtesse qui, pendant toute la pièce, poursuit le gouverneur et veut absolument qu'il l'épouse malgré lui ; désespérée d'avoir une rivale, elle donne un poignard à M. de Volmar et lui dit de punir l'outrage fait à sa famille. Le vieux gentilhomme se prépare à commettre cet assassinat, lorsque Léonore reparaît ; le duc touché de ses pleurs, de sa vertu, la rend à sa famille, à son époux, et par une générosité, sans exemple, il consent à faire les frais de la noce .
Le bruit des sifflets a empêché d'entendre la fin de la pièce. Cependant, quelques changemens lui ont valu une quinzaine de représentations.
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