L'Épée et le billet, ou le Moment de conclure

L'Épée et le billet, ou le Moment de conclure, comédie en un acte et en prose, de Sewrin, 10 fructidor an 12 [28 août 1804].

Théâtre de l'Impératrice.

Le Courrier des spectacles n° 2740 du 10 fructidor an 12 [28 août 1804] donne comme titre de la pièce le Moment de conclure, ou l'Épée et le billet.

Courrier des spectacles n° 2740 du 10 fructidor an 12 [28 août 1804], p. 2 :

[Le compte rendu est sans nuances ni indulgence : « Sujet mal choisi et encore plus mal exécuté », fonds stérile; intrigue puérile. Le critique résume ensuite cette intrigue puérile (encore une jeune fille qui ne veut pas épouser celui qu'on lui propose, et à qui le hasard fait rencontrer un bel officier, jeune et beau comme le sont sans doute tous les jeunes officiers, et qu'elle devrait réussir à épouser. En tout cas, elle échappe à celui qu'on lui promettait. Plutôt que de juger la pièce, le critique préfère souligner combien le public a été indulgent en laissant la pièce aller à son terme, et en demandant le nom de l'auteur.]

Théâtre de l'Impératrice,

Première représentation de l'Eépée [sic] et le Billet.

Sujet mal choisi et encore plus mal exécuté. Il est difficile de voir une pièce dont le fonds soit aussi stérile et l’intrigue plus puérile.

Mlle. Rose doit épouser sous trois jours un certain M. Lecoq, ce qui désespère Mlle. Rose, qui n’aime pas du tout M. Lecoq. Le peu de goût qu’elle a pour son futur s’est changé en haine depuis qu’elle a vu au bal un jeune officier. Comment ne pas aimer un militaire jeune, bien fait, galant et qui valse à merveilles ? Mais Rose n’a pas l’espoir de revoir cet officier dont elle ignore le nom, et qui lui-même ne connoît pas la demeure de Rose. Une semblable rencontre ne peut être que l’effet du hazard, et justement le hazard vient au secours de l’amour. Julie, suivante de Rose, a la maladresse de jeter par la fenêtre un pot de rose sur la tête d’un passant, qui monte tout en colère pour avoir raison d’une telle maladresse. Ce passant est le jeune officier, qui se calme dès qu’il reconnoit Rose. Il apprend par la Soubrette que Rose doit épouser sous trois jours M. Lecoq, que le futur est détesté autant que lui-même est aimé, etc.

M. Lecoq arrive, et l’Officier, pressé de s’évader, oublie son épée, qu’il vient redemander bientôt après à la Soubrette. Mais comme il parle à travers la serrure, il ne sait pas qu’il s’adresse à M. Lecoq, qui s’empare de l’épée, et va la montrer à la mère de Rose. Alors l’Officier arrive, et après avoir fait tout haut beaucoup de mensonges pour nuire à M. Lecoq qu’il menace tout bas, il obtient, si non la main de Rose, aumoins l’espoir de l’épouser.

Le public, très-indulgent, a bien voulu écouter la pièce jusqu’à la fin ; il a fait plus, il l’a applaudie et demandé l’auteur ; c’est M. Sewrin.

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