L'Esprit des prêtres, ou la Persécution des français en Espagne

L'esprit des prêtres, ou la persécution des français en Espagne, drame en 3 actes, en vers. Par le c. Prévost-Montfort, 9 Nivôse an 2 [29 décembre 1793].

Cité-Variétés

Almanach des Muses 1795 [qui baptise l’auteur Provot-Montfort].

La brochure, publiée en 1794 « vieux style » chez Cailleau, indique sur la page de titre :

L'Esprit des prêtres ou la persécution des Français en Espagne, drame en trois actes et en vers, avec la procession de l'Auto-da-fé ! par le Citoyen Prevost-Montfort, officier d'Administration des Colonies, présenté à Paris sur le Théâtre de la Cité-Variété, le 9 de Nivose.

En épigraphe :

Le Ciel qui du limon a créé tous les êtres,
Le trempa dans le fiel pour en former les Prétres.

Jennabos.

Le texte de la pièce est précédé d'une courte épitre adressée aux Membres de la Société Républicaine de Rochefort à laquelle l'auteur appartient.

ÉPITRE

Aux Membres de la Société Républicaine de Rochefort.

FRÈRES ET AMIS,

Si faibles qu'elles soient, chacun doit à sa Patrie le tribut des lumières que le ciel lui a données en partage : c'est dans cette persuasion que j'ai composé cet Ouvrage ; daignez en agréer l'hommage. C'est un enfant de Rochefort, c'est au sein de votre société que j'ai puisé les principes qu'il renferme. S'il peut vous être agréable & servir à l'inftruction de mon pays, je ferai trop récompensé de l'avoir entrepris.

Je suis avec cordialité, frères & amis, votre Concitoyen.

Prevost Montfort.          

Louis Henry Lecomte, Histoire des théâtres de Paris : le Théâtre de la Cité, 1792-1807 (Paris, 1910), p. 59-60 :

[Après avoir cité les interprètes et avoir résumé l'intrigue, Lecomte se contente d'un jugement laconique : trois défauts majeurs (structure, effets forcés, style médiocre), et malgré tout, le succès...]

9 nivôse (29 décembre) : L'Esprit des prêtres, ou la Persécution des Français en Espagne, drame en 3 actes, en vers, par Prévost-Montfort.

Rhum père.

CC.

Chevalier.

Rhum fils.

 

Saint-Clair.

Don Carlos.

 

Varennes.

Dom Luce.

 

Roseval.

Dom Gerle.

 

Duval

Ponsin.

 

Delaporte.

Un geôlier.

 

Pélicier.

Un sergent.

 

Bisson.

Un Espagnol

 

Hippolyte.

Un confesseur.

 

Lemaire.

Roselle

Cnes

Saint-Clair.

Belis

 

Pélicier.

La scène est à Cadix. Dom Luce, grand inquisiteur, a éloigné de la maison de Rhum fils, Français d'origine, Don Carlos, ami sûr dont il redoute la vigilance, car il a sur Roselle, femme de Rhum, des projets coupables. Roselle, à qui il se déclare, le repousse avec indignation, et Don Carlos remet à Rhum une preuve écrite de l'infamie du moine. On chasse ce dernier qui, par vengeance, dénonce Rhum à l'Inquisition. Plongé dans un affreux cachot, Rhum a la douloureuse surprise d'entendre d'une cellule voisine la voix de son père, venu de France pour l'embrasser, et que depuis dix mois les moines privent de la lumière du jour. Rhum père parvient à déplacer une pierre du mur qui le sépare de son fils, et tous deux s'encouragent à résister jusqu'à la mort. Cette mort atteindrait bientôt Rhum fils, si son père n'écartait le poignard que Dom Luce lève sur lui. Leur perte n'est pas moins certaine, car l'Inquisition condamne au bûcher les deux Français, convaincus d'avoir propagé en Espagne les principes révolutionnaires. Ils marchent au supplice sous la surveillance de Dom Gerle, quand Don Carlos appelle le peuple à la révolte. Ses efforts sont vains, on le désarme et le cortège lugubre d'un autodafé se déroule. L'apparition de Roselle échevelée retarde le supplice et émeut le cœur des Espagnols. Don Carlos alors les adjure à nouveau d'affranchir leur pays de la tyrannie des moines ; ils l'écoutent enfin, brisent les fers des condamnés, et en chargent les inquisiteurs. — « Amis, leur dit Carlos,

Vous étiez sous le joug, vous venez d'en sortir ;
Plutôt que d'y rentrer jurons tous de mourir.
Que le premier de nous qui parlera de maître,
De mort au même instant soit puni comme un traître.
Frappons d'un bras vengeur ces moines inhumains
Et qu'eux et tous les rois périssent de nos mains ! »

Trame inhabile, effets forcés et style médiocre : réussite malgré tout.

Dans la base César : l'auteur s'appelle Prévost-Montfort. La pièce a connu 7 représentations au Palais des Variétés, du 29 décembre 1793 au 5 février 1794.

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