Les Escamotages, parodie des Abencerrages, parodie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, d'Henri Simon, 26 avril 1813.
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Escamotages (les), parodie des Abencerrages
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Genre
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parodie avec des vaudevilles
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Nombre d'actes :
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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26 avril 1813
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Théâtre :
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Théâtre du vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Henri Simon
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L'Ambigu, ou Variétés littéraires, et politiques, Volume 41, n° CCCLXV du 20 mai 1813, p. 358-359 :
[Les Abencérages de Jouy, musique de Cherubini a été joué à l’Académie Impériale de Musique à partir d’avril 1813 (et le sera une vingtaine de fois jusqu’en 1816). Comme toute grande œuvre, elle a droit à sa parodie au Vaudeville dès la fin d'avril 1813. Le critique choisit de ne pas donner de jugement net : parodie a priori facile d’un opéra prêtant abondamment à la plaisanterie, mais parodie peu amusante, et donc peut-être difficile à réussir. Le résumé de l’intrigue montre comment l’auteur de la parodie s’y est pris pour transformer le combat épique de l’opéra en querelle entre commerçants. Le critique reconnaît finalement que certaines plaisanteries ont fait rire, mais ce qui rend la parodie peu efficace, c’est qu’elle est faite sur « un mauvais ouvrage ». Et il concède que la pièce comporte « de l'esprit, de la gaieté et de jolis couplets » (ce n’est pas si mal !) Et les perturbations à la fin de la représentations ne sont que les réactions de « quelques amis des Abencerrages ».]
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Les Escamotages, Parodie des Abencerrages.
Il y a dans le nouvel opéra tant d'incidents qui prêtent à la plaisanterie, qu'il semble que la parodie était facile à faire, et d'un autre côté les travestissements burlesques imaginés par l'auteur, ont produit si peu d'effet, qu'il faut en conclure que cette parodie était fort difficile.
L'inimitié des deux tribus des Abencerrages et des Zégris n'a pu être parodiée ; celle des Zégris a été transformée en vinaigriers, qu'on appelle les Aigris. La guerre de religion entre les Espagnols et les Sarrasins, est changée en un procès entre des aubergistes, pour deux pieces d'esprit-de-vin ; à la place du drapeau perdu, c'est une femme qui s'appelle Mad. Létendart, hôtesse dans l'île de la Grenade; Almanzor, chef des Abencerrages, s'appelle Ilmendort. Lorsqu'il va plaider dans le procès des deux pieces d'esprit-de-vin, M. Létendart lui confie sa femme, à la charge de la ramener telle qu'il la lui donne. Ilmendort perd la femme en chemin, il est condamné à jeûner jusqu'à ce qu'elle soit retrouvée. La bonne amie d'Ilmendort lui apporte des gâteaux qu'il mange de bon appétit. Surpris en contravention : par ses ennemis, on va peut-être le pendre, lorsque Mad. Létendart se retrouve dans un tonneau. Quelques-unes de ces bouffonneries ont fait rire ; d'autres ont eu un succès moins heureux. J’en reviens toujours à dire qu'on ne fait pas une bonne parodie d'un mauvais ouvrage : il y a quelque mérite à trouver le côté ridicule d'une situation pathétique ; il y en a peu à tourner en ridicule ce qui est ridicule en effet. La piece est de M. Henri Simon : il y a de l'esprit, de la gaieté et de jolis couplets ; mais quelques amis des Abencerrages en ont troublé la fin.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome III, p. 172 :
[Sous l’autorité d’un de ses collègues (je ne sais pas qui), le rédacteur du Magasin encyclopédique dit qu’il ne veut pas partager la honte de celui qui analyserait une telle pièce, et de celui qui l’a écrit (honte ou courage ?). Une telle prise de position est plutôt rare !
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Les Escamotages, parodie des Abencerrages, jouée le 26 avril.
Le Rédacteur d'un de nos journaux dit, à la fin de son article sur cette pièce: « Je suis presque honteux d'avoir pris la peine de faire l'analyse d'un semblable ouvrage. » Je ne m'exposerai point à cette honte. Je la laisserai toute à M. Henry Simon qui a eu le courage de se faire nommer au milieu des sifflets.
Mémorial dramatique: ou Almanach théâtral pour l'année 1814, VIIIe année, p. 130-131 :
LES ESCAMOTAGES, parodie des Abencérages, par M. H. Simon. (26 avril.)
Nous dispenserons nos lecteurs de l'analyse de cette pièce, dans laquelle ceux qui ont vu les Abencérages, n'ont trouvé qu'une énigme longue, ennuyeuse et difficile à deviner. La musique des chûtes a prouvé à l'auteur qu'il ne pouvait escamoter un succès.
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