Figaro, ou Tel père, tel fils

Figaro, ou Tel père, tel fils, comédie en trois actes, en prose, de Hyacinthe Dorvo, 15 floréal an 8 [5 mai 1800].

Théâtre des Jeunes Élèves.

Dans les journaux, on trouve généralement la pièce désignée sous le titre du Petit Figaro. Une recherche non exhaustive des représentations de la pièce, entre l'an 8 et l'an 12, fait apparaître plusieurs dizaines de représentations au Théâtre des Jeunes Élèves.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hugelet, an 9 :

Figaro, ou Tel père tel fils, comédie en trois actes en prose ; Par le Citoyen Hthe Dorvo. Représenté pour la première fois, sur le Théâtre des Jeunes Elèves, rue de Thionville, Le 13Floréal an 8.

Courrier des spectacles, n° 1158 du 16 floréal an 8 [6 mai 1800], p. 2-3 :

[Le compte rendu s'ouvre par le résumé d'une intrigue plutôt convenue, une de ces éternelles variations autour du mariage : une jeune fille qu'on veut marier à quelqu'un qu'on ne connaît pas, et qui aime un jeune homme que « le petit Figaro » favorise : on verra à la fin que c'est son cousin. On écarte l'importun, qui se faisait passer pour qui il n'est pas, et le mariage qui se fait satisfait tout le monde. Ensuite, de façon tout à fait surprenante, le critique se lance dans une étrange justification de la faiblesse de la pièce : on attendait mieux de l'auteur, qui a tout de même écrit l'Envieux (une référence pour le critique), mais cette pièce est juste «  un délassement qu’il se permet après des ouvrages plus importans ». Il fera mieux à condition d'éviter les trivialités (il y en aurait dans la pièce ?). Succès donc : l'auteur a paru, et un des jeunes acteurs est chaudement félicité.]

Théâtre des Jeunes-Élèves , rue de Thionville.

Paginès a destiné pour époux de Natalie, sa nièce, Pelago, qu’il n’a jamais vu. Natalie a fait un autre choix dans la personne d'Alvar ; mais Marotte, duègne continuellement attachée à ses pas, n’est pas d’humeur à laisser approcher un amant, heureusement pour les jeunes-gens que le petit Figaro a les dispositions et les talens héréditaires dans sa famille. Il se trouve par hasard à l’arrivée de Pelago, gagne ses bonnes graces, lui donne d’abord les moyens d’entrer dans la maison, mais contribue bientôt à l’en faire chasser en le faisant passer pour son cousin intrigant qui a voulu se faire donner la main de Natalie. Alvar, au contraire, qui est le véritable cousin de Figaro, se présente, et reconnu pour le vrai Pelago, obtient la main de sa maîtresse, ayant eu l’adresse de faire signer le contrat de leur union avant que Pelago ait eu le tems de se faire reconnoître.

Tel est le sujet du Petit Figaro, comédie donnée avec succès hier à ce théâtre. L’auteur est le citoyen Dorvo, auteur de l'Envieux, ouvrage qui a dû donner des espérances aux amateurs-de la bonne comédie. On regretteroit qu’il se fût livré à un ouvrage aussi peu important que celui dont il s’agit, si l’on ignoroit que cette petite comédie, quoique bien faite, n’est qu’un délassement qu’il se permet après des ouvrages plus importans. Nous le répétons avec plaisir, le talent que le citoyen Dorvo a montré dans l’Envieux, est le germe des succès qu’il doit avoir un jour sur la scène comique. Nous l’engageons seulement à se tenir en garde contre toute espèce de trivialité. Il a été demandé et a paru au milieu des jeunes enfans qui ont bien joué son ouvrage, sur-tout un, qui dans le rôle de Figaro a dû étonner par son aplomb et ses dispositions, qu’on oseroit presque appeler talent si ce sujet avoit plus de 14 ans.

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