Forioso à Bourges, ou l'Amant funambule, comédie-vaudeville en un acte, de Bonel et Villiers, 27 germinal an 9 [17 avril 1801].
Théâtre de la Cité-Variétés.
Pierre Forioso (1772-1846) est un danseur de corde célèbre sous le Directoire et le Premier Empire. Il a deux sœurs, également danseuses de corde, et un frère surnommé Mustapha, qui manie le sabre coiffé d'un turban, ce qui explique son surnom. Tout ce petit monde est représenté sur une gravure de Georges-Jacques Gatine, Forioso, ou la Contredanse sur quatre cordes, appartenant à une série intitulée le Bon genre, où elle porte le numéro 25 (visible sur le site de la BNF).
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au Théâtre de la Cité-Variétés, an 9 :
Forioso à Bourges, ou l'Amant funambule, comédie vaudeville en un acte, par les citoyens M. P. J. A. Bonel et P. Villiers, ex-capitaine au 3e rég. de dragons, Représenté au théâtre de laCitié-Variétés, le 27 germinal an 9.
Liste des personnages :
Personnages.
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ROBERT, directeur de spectacle à Bourges.
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Bosset.
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FLORELLE, sa fille.
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Me Ribié.
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SAINVILLE, militaire, amant de Florelle.
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Thénard.
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GERMAIN, valet de Sainville.
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Dufresne.
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Un domestique garçon de théâtre.
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La Scène se passe à Bourges.
Courrier des spectacles, n° 1510 du 28 germinal an 9 [18 avril 1801], p. 2 :
[Le compte rendu, légèrement ironique ne laisse guère d'illusion sur la valeur de la pièce : après avoir raconté « une intrigue usée » le critique, qui s'interroge sur la présence de Forioso dans le titre, seulement destiné à révéler la supercherie du prétendant de la fille de M. Robert, le directeur du Théâtre de Bourges qui a invité Forioso à, venir dans son théâtre. Le public s'est bien sûr laissé prendre à l'annonce de ce « Forioso à Bourges », mais l'acrobate n'a pas quitté Paris. La pièce est vite jugée : des couplets faibles (mais c'est pourtant l'attrait principal de ce genre de pièce !), et des rimes imparfaites. Il ne reste plus qu'à citer les auteurs, qui ont déjà mieux fait.
Théâtre de la Cité.
M. Robert, directeur du spectacle de Bourges, attend un jeune homme qu’il destine pour époux à sa fille. C’est fort bien. La demoiselle a fait un autre choix, c’est l’ordinaire, et l’objet de ce choix est un jeune officier nommé Sainville ; ce n’est pas étonnant. Jusqu’ici l’intrigue, s’il y en a une, ressemble à tout. Mais-il faut du nouveau, et Forioso a un nom qui dans une pièce peut piquer la curiosité. Vite on lie comme on peut Forioso à une intrigue usée. M. Robert, qui a joué toutes les pièces des Troubadours de Paris (on pense bien qu’il y a une revue des pièces de ce théâtre). Et pourquoi troubler le repos des morts ?) et qui s’est ruiné, espère que Forioso qu’il attend le dédommagera en attirant la foule.
Sainville avec son valet profitent de la crédulité du père et se donnent l’un pour le célèbre Forioso et l’autre pour Mustapha.
Pendant qu’ils sont à examiner le théâtre avec la demoiselle, le papa lit les journaux et y voit que Paul Ier. est mort. On ne s'attendoit guères à trouver Paul Ier dans cette affaire ! L’annonce du spectacle du célèbre danseur de corde, qui est encore à Paris, lui fait appercevoir la supercherie de Sainville et du Valet. Il se fâche , mais bientôt il fait comme tous les pères de comédie.
Beaucoup de personnes s’attendoient à voir la corde tendue et un acteur le balancier en main, etc., etc. : rien de tout cela ; la pièce n’est pas plus Forioso à Bourges, que tout autre homme célèbre à toute autre ville possible.
Nous ne citerons pas de couplets. En général ils sont foibles, à l’exception de deux ou trois. Nous rappellerons seulement aux auteurs que décadi ne rime pas avec Paris, ni appui avec ami.
Les auteurs sont les citoyens Bonnel et Villiers. Ils ont mieux fait quelquefois.
F. J. B. P. G***.
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