Frère Jean, ou le Pont de Coupe-Gorge, pantomime à grand spectacle, du citoyen Le Bel, 26 messidor an 5 (14 juillet 1797).
28 Messidor an 7 [16 juillet 1799].
Théâtre de l’Ambigu Comique.
La pièce est présentée (sans son sous-titre) comme une nouveauté jouée au Théâtre de la Gaîté dans le Courrier des spectacles, n°875.
Almanach des Muses 1800
Courrier des spectacles, n° 190 du 27 messidor an 5 (15 juillet 1797), p. 2 :
[Après les informations pratiques et l'annonce du succès, on passe à l’analyse de la pièce, une histoire un peu compliquée d’agression contre un moine, puis d’enlèvement d’une jeune fille : encore des brigands dans une retraite secrète. L’affaire finit bien, puisque les brigands sont capturés. Mais le résumé ne précise pas s’il y a un mariage à la fin. Que dire d’une telle pièce ? Qu’elle ressemble (au point de faire songer à du plagiat, peut-être) et qu’on s’y ennuie, puisqu’il y a « de grandes longueurs qui cohabitent avec « de jolis endroits et quelques situations qui ont fait plaisir ». Comme on connaît le nom de l’auteur, c’est qu’il a été demandé.]
Théâtre de l'Ambigu Comique.
On donna hier à ce théâtre la première représentation de Frère Jean ou le pont de Coupe-Gorge, pantomime en trois actes. Cette pièce a eu du succès. En voici l’analyse :
Frère Jean, cordélier, est attaqué par des voleurs, qui le dépouillent entièrement, et l’attachent à un arbre ; des voyageurs le voient, le délient, le couvrent de leurs manteaux, et mettent en fuite les voleurs. Deux volontaires prennent les voyageurcs pour des brigands, et veulent défendre la vie de Frère Jean ; mais celui-ci leur fait connoitre que ce sont ses libérateurs. On conduit le Cordélier au village voisin, chez un meunier. Un des deux militaires est amant de la fille du meunier ; on se réjouit fort de son arrivée ; on va pour souper, Frère Jean reconnaît dans le garçon Meûnier qui apporte le vin, un de ceux qui l’ont dépouillé ; il se trouve mal ; revenu à lui, il instruit le Meûnier de cette avanture, en lui recommandant le secret. Le Garçon meûnier a fait cacher les voleurs dans la cave ; la fille du Meûnier est prise par ces brigands ; ils la descendent dans leur retraite. Une vieille gouvernante ne la voyant pas revenir, conçoit quelques soupçons, et en allant à la porte de la cave, elle déclare que les brigands ont enlevé la fille du Meûnier ; elle appelle du secours ; on sonne le tocsin ; les habitans du village arrivent au secours du Meûnier ; et malgré la résistance des brigands, qui se sont barricadés, ils les font prisonniers.
Tel est le sujet de cette pantomime, qui a beaucoup de ressemblance avec le second acte de la Maison isolée de la rue Favart, avec la Caverne, pantomime, du théâtre des Délassemens, etc. Il y a de fortes invraisemblances et de grandes longueurs. Il y a aussi de jolis endroits et quelques situations qui ont fait plaisir. L’auteur est M. le Bel, acteur de l’Ambigu-Comique.
D. S.
Pour la Caverne, il y a beaucoup de pièces qui utilisent ce genre de lieu pour y cacher une pauvre enlevée : je suggère L'Enlèvement ou la Caverne dans les Pyrénées, pantomime, de Cuvelier de Trie.
Courrier des spectacles, n° 876 du 29 messidor an 7 [17 juillet 199], p. 2 :
[La veille, le Courrier des spectacles parlait de première représentation, ici, il s’agit bien d'une reprise : le Théâtre de la Gaieté utilise le répertoire de l’Ambigu-Comique avec lequel sa troupe vient de fusionner.]
Théâtre de la Gaité.
Depuis que ce théâtre s’est attaché les artistes de celui de l’Ambigu comique, il donne plusieurs des pièces qui ne contribuaient pas peu à la prospérité de celui-ci. Hier encore, il a donné le Frère Jean, ou le Pont du Coupe-gorge, pantomime, et les Mœurs et l’Amitié, petite comédie. Cette dernière pièce est jouée avec beaucoup d’ensemble par les citoyennes Picard et Talon. la pantomime y a été exécutée avec le plus grand soin.
Dans la base César : le titre complet, Frère Jean, ou le Pont de coupe-gorge. Auteur inconnu.
22 représentations au Théâtre de l'Ambigu-Comique, du 14 juillet au 23 septembre 1797, puis 20 représentations au Théâtre des Grands Danseurs (Gaîté), du 16 juillet au 29 octobre 1799.
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