Créer un site internet

Frosine, ou la Dernière venue

Frosine, ou la dernière Venue, comédie nouvelle en un acte, mêlée de vaudevilles, de Radet, 24 frimaire an 9 [15 décembre 1800].

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Frosine ou la Dernière venue

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

24 frimaire an 9 [15 décembre 1800]

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Radet

Almanach des Muses 1802

Erreur de titre dans l'Almanach des Muses ! La pièce devient Frosine ou la dernière veuve (au lieu de venue, erreur qu’on retrouve ailleurs).

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an XI, 1803 :

Frosine, ou la dernière venue, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles ; Par J. B. Radet, Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 24 frimaire, an 9.

Courrier des spectacles, n° 1387 du 25 frimaire an 9 [16 décembre 1800], p. 2-3 :

[Pas de préambule : l’article commence par le résumé d’une action bien peu active, puisqu’elle se réduit au défilé des divers déguisements que l’actrice en quête d’embauche adopte successivement pour tenter de séduire celui qu’elle voudrait avoir comme directeur de théâtre et comme beau-père. Le résumé est interrompu par des couplets chantés par la jeune femme. Après avoir fait défiler tous les personnages qu’elle peut incarner, elle reparaît, refait son petit numéro sans déguisement. Le directeur est convaincu, et l’adopte comme actrice et comme belle-fille. Comme souvent pour les vaudevilles, le fonds n’est jugé ni solide, ni neuf  la pièce vaut par les détails, les couplets, le dialogue. C’est là-dessus que repose son succès, comme sur le remarquable talent de la jeune actrice qui joue le rôle de.. l’actrice. Quelques longueurs, la fin étant moins drôle que le début (la palme du comique : la scène de la « Paysanne ingénue »). Le public a exigé que l’actrice paraisse à la fin de la pièce, et a demandé et obtenu le nom de l’auteur.]

Théâtre du Vaudeville.

Florimon, directeur de Théâtre, a refusé d’admettre dans sa troupe Florise, jeune comédienne, amante de son fils Dorval, sous prétexte qu’il n’a plus besoin de nouveaux Artistes. Il a déclaré cependant qu’il recevroit volontiers quelqu’un qui pût remplir toutes sortes de rôles dans l’occasion, et Florise, d’intelligence avec Dorval, profite de cette bonne volonté pour se présenter successivement à Florimon sous divers déguisemens ; tantôt, c'est une Paysanne ingénue, qui dit à Florimon :

Air du Petit Mot pour rire.

J’sis un peu gauche dans mon maintien,
J’sis un peu bête et je n’sais rien,
        C’est vrai: mais n’vous déplaise,
Au théâtre , à c’qu’on m’a conté
Fille qu’a d’là docilité
Trouve avec sa simplicité
Queuqz’un qui la déniaise.

Florimon lui observe que s’il 1a recevoir , ce seroit sans doute pour jouer les innocentes.

Air : Dans cette maison à quinze ans.

Oh ! q’nenni-dà : d’vant tout chacun
Pisqu’à paroître enfin j’m apprête,
J’veux laisser là c’vêtement commun
Et n'pus avoir l’air d’une grand’ bête.
En changeant d’langage et d’habits
J’deviendrai pus intéressante :
Quand fill’ des champs quitt’ son pays,
Qu’all’ vient fair’ fortune à Paris,
C’nest pas pour rester innocente.

Tantôt, c’est une femme fière, impérieuse, un petit maître gascon, une vieille dévote allemande et un vieillard encore ami de la gaîté. Elle reparoît, enfin, présentée par Dorval sous son costume véritable, et lorsqu’à sa demande nouvelle d’être reçue au théâtre, Florimon répond par un nouveau refus, elle contrefait les voix différentes des personnages dont elle a emprunté les costumes et les caractères. Florimon rend hommage à son talent, et il l’unit à son fils, en disant :

Air de la Piété filiale.

Je vois sans opposition
Qu’a Dorval vous avez sçu plaire ;
Soyez ma fille et ma pensionnaire,
J’y mets pourtant une condition :
        Il faut pour achever l'ouvrage
        Que le parterre soit content ;
C’est lui qui doit sceller l’engagement
        Et le contrat de mariage.

Tel est le sujet de Frosine, ou la Dernière venue, donnée hier sur ce théâtre. L’auteur est le citoyen Radet. Le fond en est bien léger, il n’est pas neuf à la scène; mais de jolis détails, des couplets piquans, un dialogue semé de traits gais et spirituels, et plus que tout cela encore, le jeu de l’actrice chargée des six rôles, ont mérité à cet ouvrage un succès brillant. Mademoiselle Delille a prouvé un talent supérieur dans ses divers travestissemens ; son jeu toujours juste, toujours animé, a sauvé quelques longueurs dans les dernières scènes, qui ne paroissoient pas marquées au même coin de gaité que les premières, et sur-tout que celle de la Paysanne ingénue.

Après la pièce, mademoiselle Delille, demandée généralement par le public, vint sur le théâtre recevoir, au milieu des applaudissemens, le plus flatteur de son zèle et de son talent. F. J. B. P. G***.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, VIe année (an VIII – 1800), tome IV, p. 533 :

[La pièce est ramenée à peu de choses : une pièce de circonstance (imposer une nouvelle actrice), une pièce à travestissements (le personnage se déguise plusieurs fois) et une pièce anecdotique (le personnage se déguise « en paysanne ingénue, en coquette, en gascon, en dévote, en vieillard ». C’est d’ailleurs le jeu de cette actrice qui a « soutenu » la pièce, parce que « la faiblesse des couplets indisposoit un peu le public contre la pièce ». On l’aurait « forcée de paroître après la pièce », et l’auteur a été demandé (l’a-t-on lui aussi forcé à paraître ?).]

Frosine , ou la dernière Venue.

Ce vaudeville à travestissemens, joué le 25 frimaire, avoit pour but de prouver à ce théâtre l'utilité de M.lle Delisle , quoiqu'elle y fût la dernière venue. Le cadre est très-simple. Le fils d'un directeur de spectacle est épris d'une jeune personne qu'il veut faire débuter. Le directeur veut une femme qui puisse remplacer tous les emplois. Frosine se présente tour à tour, en paysanne ingénue, en coquette, en gascon, en dévote, en vieillard. Elle se fait reconnoître, et elle est reçue. La faiblesse des couplets indisposoit un peu le public contre la pièce ; mais le jeu de M.lle Delisle la [sic] soutenue jusqu'à la fin. On l'a forcée de paroître après la pièce. L'auteur a été demandé ; c'est le C. Radet.

Ajouter un commentaire

Anti-spam