La Famille Américaine, comédie en un acte, en prose, mêlée de chants ; par le C. Bouilly, musique du C. d'Aleyrac. 1er ventôse an 4 [20 février 1796].
Opéra-comique National, ci-devant Théâtre italien
Almanach des Muses 1797.
Madame d'Aranville et ses enfans composent cette famille américaine. Ils sont ruinés, et ne vivent que d'une pension qui leur vient par une vois inconnue, et leur est très-régulièrement payée. Un portefeuille oublié fait découvrir l'auteur de ce bienfait : c'est Valsain, jeune artiste, qui aime Constance ; il en est aimé, et la mère les marie.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez les Marchands de Nouveautés, an V de la République :
La Famille américaine, comédie en un acte et en prose, mêlée de chants. Paroles du Citoyen Bouilly. Musique du Citoyen Dalayrac. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de l'Opéra-Comique National, le premeir Ventôse de l'an quatrième de la République Française.
...... Miseris succurrere disco
Virg. Eneid.
La citation provient de l’Enéide, livre 3, vers 630. On la traduit généralement par : « J’ai appris à venir en aide aux malheureux ».
OPÉRA-COMIQUE NATIONAL, RUE FAVART.
Le trait célébré dans le petit opéra, intitulé la Famille américaine, qui vient de réussir à ce théâtre, est historique ; et au plaisir de voir un joli ouvrage agréablement représenté, se joint celui de penser que l'action qu'on admire est vraie, et qu'il est encore des hommes généreux, sensibles et bienfaisants. Le sujet est très simple, mais ce sont surtout les détails pleins de grâce et de sentiment qui en font le mérite et le charme.
Une veuve américaine et ses filles, que les malheurs de son pays ont privée de toute ressource, reçoit, tous les trois mois, de Bordeaux, une pension suffisante pour la faire subsister, sans avoir pu découvrir jusqu'à ce moment la main de qui elle tient ce bienfait. Valsain, jeune peintre, donne des leçons de dessin à sa fille aînée. Ces deux jeunes gens sont devenus amoureux l'un de l'autre, mais sans jamais se le dire : l'une par la modestie naturelle à son sexe, l'autre par un sentiment beaucoup plus noble. C'est lui qui est le bienfaiteur de cette famille malheureuse ; en redoublaut de travail jusqu'à s'en rendre malade, il vient à bout d'épargner une somme qu'il envoie tous les trois mois à un ami de Bordeaux, qui la fait repasser. Prétendre à la main de son élève, ne serait-ce pas exiger le prix de ses bienfaits ? Un vieux M. Ramy, très riche, offre d'épouser la jeune fille et de ramener ainsi l'aisance dans la maison. L'infortunée, par amour pour sa mère, et croyant la rendre plus heureuse, est prête à se sacrifier. Valsain lui-même croit devoir immoler son amour ; mais la mère qui a lu dans le cœur des jeunes gens, préfère leur bonheur au sien propre. C'est elle qui révèle le secret de sa fille. Un portefeuille que Valsain, dans son trouble, a laissé tomber, et dans lequel se trouve une lettre de Bordeaux, qui explique tout, fait connaître Valsain pour le bienfaiteur caché. Ce dénouement est amené avec beaucoup d'adresse. En général, cette petite intrigue est fort bien conduite et écrite avec beaucoup de goût.
La pièce est du citoyen Bouilly, auteur de Pierre-le-Grand, et de J.-J.-Rousseau à ses derniers moments, ouvrages qui, comme celui-ci, honorent son cœur, et font beaucoup espérer de ses talents.
La musique est du citoyen Dalayrac, si bien accoutumé aux éloges.
Dans la base César : pas d'indication de compositeur.
La pièce a été jouée 29 fois au Théâtre Italien (salle Favart) : 21 fois du 17 février 1796 au 31 décembre 1796, puis 8 fois du 21 août 1798 au 28 janvier 1799.
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