La Fausse Isaure, ou le Château des Alpes

La Fausse Isaure, ou le Château des Alpes, drame en trois actes, à spectacle, de Louis Ponet, 24 nivôse an 11 [14 janvier 1803].

Théâtre Molière.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 11 (1803) :

La Fausse Isaure, ou le, Château des Alpes, drame, En Trois Actes, en Prose et à Spectacle ; Par Louis Ponet. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de Molière, le 21 Nivôse an XI.

Liste des personnages :

PERSONNAGES.

ACTEURS.

LE COMTE DE S.-LÉONDI.

M. Richard.

MATERRAN, Seigneur du Canton d'Orsi.

M. Dugy.

FRAMEUIL, Ecuyer De S.-Léondi.

M. Moessard.

PAURET, Valet de S.-Léondi.

M. Saint-Marc.

RAMUR, Confident de Materran.

M. Villard.

ZARSA, Nègre au service de Materran.

M. Meunier.

THOMAS, Bûcheron.

M. Armand.

UN CAPITAINE.

M. Joly.

ROBERT, Ecuyer de Materran.

M. ***

ARMENTINĘ, Epouse de Saint-Léondi.

Me. Belavoine.

ERNESTE, fille de Thomas et amante de Frameuil.

Mlle. Mélise.

Soldats de Materran,

 

Vassaux.

 

Soldats du parti de Saint-Léondi.

 

La Scène se passe en Dauphiné, vers la fin du 16e Siècle.

Décor :

Acte 1 : Le Théâtre représente une vaste forêt, à gauche le château de Materran, fermé par un pont-le vis ; dans le fond une tour enfermée par les murs du château ; à droite au second plan la cabane de Thomas.

Acte 2 : Le théâtre représente un jardin fermé par un mur et une grille au fond.

Acte 3 : pas d'indication de décor : la forêt de l'acte 1 ? le jardin de l'acte 2 ? En tout cas, on utilise la cabane de Thomas. Et il faut de l'espace pour la baille finale, « à outrance ».

Le Courrier des spectacles donne comme date de création le 24 nivôse an 11 [14 janvier 1803], et non le 21 nivôse [11 janvier (ce jour-là, le Théâtre Molière affichait relâche).

Courrier des spectacles, n° 2142 du 26 nivôse an 11 [16 janvier 1803, p. 3-4 :

[La pièce nouvelle est un mélodrame, comme toutes les pièces qui réussissent à ce théâtre : « l'auteur a été demandé et nommé ». Après ce préambule, le critique entreprend un résumé de l'intrigue, fait sans véritable conviction. On retrouve le cercle de personnages : un homme jaloux de la fortune d'un autre, et qu'il retient prisonnier dans une tour de son château ; un serviteur fidèle qui retrouve où son maître est enfermé et qui se déguise pour pénétrer jusqu'à lui ; l'épouse du malheureux prisonnier qui s'égare dans la forêt et qui rencontre Matheron, le geôlier de son mari ; le serviteur fidèle l'engage à se faire passer pour Isaure, que doit épouser Matheron. Au prix de maintes péripéties, la vérité finit pas éclater, et c'est grâce à un nègre au service de Matheron que la femme du prisonnier échappe à la mort, et que « les époux sont réunis ». Jugement : ce qu'il y a de meilleur dans l'ouvrage, par ailleurs plein d'invraisemblances, c'est le rôle de ce nègre, qui est pourtant un rôle décisif, mais secondaire. S'y ajoutent des « incorrections dans le style », mais c'est sans importance, puisqu'elles échappent à « la multitude avide de combats d'évolutions et de feux d'artifices » dont la pièce l'a sans doute rassasiée... Un peu de mépris envers le public, peut-être.]

Théâtre des Variétés Nationales et Etrangères, Salle de Molière.

Les pièces à effets sont celles qui ont toujours obtenu le plus de succès à ce théâtre ; c’est encore ce qui a assuré celui de la Fausse Isaure, mélodrame joué avant hier pour la première fois. L'auteur a été demandé et nommé, c’est le cit. Ponnet.

L’ambitieux Comte de Matheron a vu avec les yeux de l’envie la puissance du comte d» Léondy l’un de ses voisins. Sa haine ne paroit point avoir eu d’autre motif ; il a suffi pout le déterminer à surprendre son ennemi, et à l’enfermer dans une tour du château qu’il habite : Farmeuil, écuyer du comte prisonnier, est parvenu à force de recherches, à découvrir l’endroit où son maître est détenu. Le desir de se rapprocher de lui et l’espoir de lui être utile ont engagé ce serviteur fidèle à prendre l’habit d’un bûcheron et le nom de Jacques sous lesquels il travaille chez un vieux paysan qui a pour fille Erneste, bien capable de récompenser le zele du généreux écuyer. Tandis que celui-ci est occupé à déplorer le sort de son maitre, Armantine, comtesse de Léondi, s’égare dans la foret en cherchant à savoir des nouvelles de son époux. Elle a été rencontrée de Matheron qui ne la connoit point, mais qui ne manquera pas de chercher à revoir l’étrangère qu’il a apperçue dans le bois. Le danger de la Comtesse inspire une idée au prétendu Jacques,

Matheron attend Isaure, fille d’un seigneur fort riche qu’il a demandée en mariage. Farmeuil engage sa maîtresse à se faire passer pour Isaure afin d’être admise dans le château où elle poura [sic] voir son époux. D’après ce projet, le faux Jacques dit à Matheron qui l’interroge sur l’étrangère que celle-ci est la belle Isaure dont les gens ont été attaqués et qu’il a délivrée des mains d’une troupe de brigands. Ramur écuyer de Matheron, découvre la ruse ; mais il est lui même victime de son zèle. Jacques se sert pour le perdre d’une lettre de Léondy qui a été remise à son épouse par Yarsa, negre de Matheron.

Fidèle, mais sensible au sort des malheureux, Jacques soutient qu’elle a été apportée à la Comtesse par Ramur. En feignant ainsi de livrer à Matheron l’épouse de son ennemi, il acquiert un grand crédit sur l’esprit du tyran, et est chargé de surveiller lui-même cette prisonnière ; Il se sert de son pouvoir pour faciliter l’attaque du château par un corps de troupe d’un seigneur dont il a sollicité le secours. Le Comte est délivré ; la Comtesse va périr sous le poignard de Matheron, lorsque le bon Negre s’oppose à ce crime. Un combat a lieu ; Matheron est vaincu et les deux époux sont réunis.

Le rôle du Nègre est le meilleur de l’ouvrage, plein d’ailleurs d’invraisemblances, comme la plûpart de ceux de ce genre, et dont les incorrections dans le style ne frappent point la multitude avide de combats, d'évolutions et de faux d'artifice.

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