La Feinte jardinière

La feinte Jardinière, opéra-bouffe, de Balle, Bralle ou Bulle, parodiée sur la musique d’Anfossi, 5 février1789.

Théâtre de Monsieur.

Le nom de l'auteur ou du traducteur du livret est incertain : Balle, Bralle, voire Bulle selon Brenner.

Titre :

Feinte Jardinière (la)

Genre

opéra bouffe

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

5 février 1789

Théâtre :

Théâtre de Monsieur

Auteur(s) des paroles :

Balle, Bralle, Bulle ?

Compositeur(s) :

Pasquale Anfossi

Journal de Paris, n° 38, samedi 7 février 1789, p. 169 :

[Bilan assez sévère d’une représentation où il n’y avait pas beaucoup d’aspects positifs : intrigue, sujets, style, musique, interprètes, tout laissait à désirer.]

Théâtre de Monsieur.

Le succès de la feinte Jardinière donnée avant-hier à ce théâtre n’a pas été fort heureux, nous dirons peu de chose de l’intrigue.

La marquise Honesti, femme de qualité de Milan, étoit aimée du Comte de Belflore. Une affaire d’honneur oblige celui-ci de fuir sa patrie ; son Amante le suit. Ils sont séparés dans une forêt ; elle se croit abandonnée & se retire dans un Château sous l’habit de Jardinière & le nom d’Hélène. Nous ne parlerons pas de l’amour qu’elle inspire au Maître du Château, parce qu’il ne produit rien. Le Comte qui, de son côté, se croit trahi par la Marquise, est près d’épouser la fille du Seigneur de ce même Château. Il y arrive en conséquence, reconnoît la fausse Jardinière, se justifie & l’épouse.

Cette intrigue un peu nue a paru embarrassée par des détails peu intéressans. On a trouvé le sujet triste & froid, l’action traînante, & le style plus négligé qu’on ne peut le permettre même à une parodie. la Musique, trop monotone, n’a pas offert assez de beautés pour racheter ces défauts. Ce qui a nui encore plus au succès de l’Ouvrage, c’est le début de la plupart des Sujets qui ont paru manquer absolument d’habitude de la Scène. Mme le Sage & M. Fleury, qui avoient déjà réussi dans le Marquis Tulipano, n’ont pas été moins goûtés quoiqu’ils eussent moins d’occasion de briller.

L’intérêt qu’inspire une entreprise naissante nous engage à conseiller aux Administrateurs de ce Théâtre de veiller de plus près, soit par eux-mêmes, soit par les personnes auxquelles ils se confient, sur les Ouvrages qu’ils présentent au Public. Nous n’en sommes pas à croire que tout Opéra-Comique soit bon dès qu’il est parodié, ni que toute Musique soit bonne dès qu’elle est italienne.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1789, tome IV, p. 323 :

THÉATRE DE MONSIEUR.

On a donné à ce théâtre , plusieurs pieces qui n'ont eu aucun succès.

[...]

La feinte Jardiniere, parodiée sur la musique del signor Anfossi n'a pas les mêmes ressources : on y rencontre rarement ces airs, ces duos & ces belles finales qui font le principal ornement des opéras-bouffons & qui aident à les soutenir.

Correspondance littéraire de Grimm et de Diderot, nouvelle édition (Paris, 1831), tome quatorzième, p. 250-251 :

La Feinte Jardinière, musique d'Anfossi, n'eut qu'un succès médiocre lorsque les derniers Bouffons la donnèrent en italien ; cette composition parut manquer de la variété, de l'originalité qui caractérisent les ouvrages des grands maîtres italiens; on trouva que, sans les avoir copiés, Anfossi rappelait au moins la manière de plusieurs de ces maîtres, et n'en avait pas une qui lui appartînt. Les chanteurs français qui viennent d'exécuter cet ouvrage parodié n'étaient guère propres à dissimuler un pareil défaut, et l'on a trouvé le fonds du drame triste et languissant.

D’après la base César, le livret est de Bulle (mais d'autres proposent Balle, ou Bralle, la musique de Pasquale Anfossi. La pièce n’a été jouée qu’une fois, le 5 février 1789.

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