La Fête d’un bon prince, scène lyrique, de Dupin, musique d’Alexandre Piccini, ballet de Rhenon, 24 août 1815.
Théâtre de la Porte Saint-Martin.
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Titre :
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Fête d’un bon prince (la)
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Genre
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scène lyrique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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24 août 1815
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Théâtre :
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Théâtre de la Porte Saint-Martin
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Auteur(s) des paroles :
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H. Dupin
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Compositeur(s) :
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Alexandre Piccini
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Journal de Paris, n° 237 du 25 août 1815, p. 2 :
[Le critique fait son devoir de bon citoyen en célébrant une œuvre tout entière dédiée à célébrer le retour des Bourbons. Inutile de se demander le degré de sincérité, ni de conformité à la réalité, de ce compte rendu d'une représentation d'une pièce flattant tout le monde : le Roi, bien sûr, les auteurs du spectacle, librettiste, compositeur, chorégraphe, interprètes. La pièce est une allégorie comme on les aime encore à cette lointaine époque (une déesse sur un char brillant, un peuple qui aime ce roi revenu depuis quelques mois du bref exil causé par les Cent-Jours, après une année pasée à Paris, après un long exil de près de vingt-cinq ans. Le compte rendu n'oublie d'ailleurs pas de stigmatiser le tyran qui osait fermer les théâtres (en 1807...), mais on ne lui reproche pas d'avoir occupé le trône des rois légitimes. Le public est présenté comme adhérant totalement au spectacle. Certes, ce n'est pas un banal vaudeville, dont il aurait pu reprendre les refrains (le public du Théâtre de la Porte Saint-Martin n'est pas habitué aux grands genres dramatiques, et le théâtre lyrique n'est pas ce à quoi il est sensible), mais il a fait un triomphe à la pièce (c'est du moins ce que nous dit Martainville, le critique royaliste qui a enfin la possibilité de donner libre court à ses opinions monarchistes.]
THÉATRE DE LA PORTE SAINT-MARTIN.
Première représentation de la Fête d'un bon Prince, scène lyrique.
Ce théâtre, arbitrairement fermé par la capricieuse et spoliatrice autorité de l'homme qui ne respectait rien, a dû son rétablissenent à la volonté bienfaisante du prince dont la destinée est de réparer tous les malheurs, de guérir toutes les blessures, de sécher toutes les larmes. Aussi l'administrateur ne laisse-t-il échapper aucune occasion de prouver sa tendre et respectueuse reconnaissance.
Il ne pouvait sans doute en trouver une occasion plus favorable que celle de la fête du Roi, qui est la fête de tous les Français... De tous les Français ? je me trompe peut-être ; mais j'ai tant de plaisir à me tromper , que je ne veux pas retracté [sic] mon erreur.
La scène lyrique, intitulée : la Fête d'un bon Prince, est une allegorie assez ingénieuse. Des bergers et des bergères ont dépouillé tous les parterres, pour composer des bouquets et tresser des couronnes ; mais qui osera les présenter au prince auguste et chéri auquel ces fleurs sont destinées ? Deus intersit. On ne chicanera pas sur le Deus. C'est une déesse, la déesse de la Paix, qui descend du ciel dans un char brillant, et se charge d'être auprès du monarque, son ami, l'iuterprête [sic] des sentimens du peuple dont il est l'espoir et l'amour.
Les vers de cette scène ont la mollesse qui convient assez au genre lyrique ; mais le musicien l'a déguisée sous le charme d'une musique expressive et gracieuse que l'orchestre a exécutée de manière à prouver que les artistes qui le composent font un sacrifice d'amour-propre quand ils se résignent à jouer des accompagnemens de vaudeville et des intervalles de mélodrame, triste effet de la disproportion entre le nombre des hommes de talent, et les moyens de récompense.
Les spectateurs, privés du plaisir de répéter les refrains d'une musique toute nouvelle, s'en sont dédommagés par des bravos et des acclamations.
Mme Saint-Romain, épouse du directeur, et Mme Florval, qui dans cette scène a joué par zèle un petit rôle en attendant son prochain début, ont chanté beaucoup mieux qu'il ne convient à des actrices qui n'y sont point obligées. Beaucoup de celles qui sont payées pour cela ne s'en acquittent pas aussi bien.
Le nom des 'auteurs a été vivement demandé. Les vers sont de M. Henri Dupin, qui en a fait parfois de plus mauvais ; la musique, de M. Alexandre Piccini, qui rarement en a fait de meilleure ; et le balletde M. Rhenon, qui doit desirer d'en faire toujours d'aussi agréables.
A. Martainville.
Mémorial dramatique ou Almanach théâtral pour l’an 1816, p. 227 :
[Datant la première au 26 août, ce compte rendu rapide n’a pour but que de montrer l’enthousiasme de tous pour ce véritable miracle que représente le retour de Louis XVIII. Une telle œuvre, dans ce contexte, ne peut que réussir, bien sûr.]
LA FETE D'UN BON PRINCE, scène lyrique, par M. Dupin (26 aout.)
Des bergers et de jeunes bergères ont préparé des bouquets et tressé des couronnes, mais aucun d'eux n'ose offrir lui-même ces fleurs au Prince auguste et chéri à qui elles sont destinées, ils invoquent une divinité, elle ne se fait pas attendre aux doux accords d'une musique céleste, un nuage s'ouvre, la Paix cette déité si désirée des Français, parait à tous les yeux et se charge, d'être auprès du monarque qu'elle aime, l'interprète des sentimens de son peuple.
Ce divertissement a réussi.
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