La Fête de Jean-Jacques Rousseau

La Fête de Jean-Jacques Rousseau, intermède en un acte, mêlé de vaudevilles, de Dusautoir, 11 octobre 1794.

Théâtre lyrique des Amis de la Patrie, ci-devant Louvois.

Ne pas confondre avec la Fête en l'honneur de Jean-Jacques Rousseau.

Titre :

Fête de Jean-Jacques Rousseau (la)

Genre

intermède

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

 11 octobre 1794

Théâtre :

Théâtre lyrique des Amis de la Patrie, ci-devant Louvois

Auteur(s) des paroles :

Dusautoir

Les Petites affiches du 27 vendémiaire an 3 [18 octobre 1794] parlent de la pièce comme d’un hommage, « le seul de ce genre qu’on ait donné sur un philosophe cher à tous les Républicains ».

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1794, volume 10 (octobre 1794), p. 293-296 :

THÉÂTRE LYRIQUE DES AMIS DE LA PATRIE, ci-devant LOUVOIS.

La fête de Jean-Jacques Rousseau, intermede en un acte, mêlé de vaudevilles.

Cette bleuette intéressante, la seule de ce genre qu'on ait donnée sur un philosophe cher à tous les républicains, fait honneur à l'auteur qui l'a faite, & au théatre qui l'a jouée. La scene se passe à Ermenonville, dont les habitai» ont vu, avec quelque sensibilité, qu'on leur enlevât le corps d’un homme dont ils chérissent la mémoire : cependant l'honneur qui attend ce grand homme au panthéon, les console de l'avoir perdu, & le maire leur ménage une fête où l'on couronne la buste de Jean-Jacques sous les yeux de sa veuve : tous les habitans assistent à cette fête, & l'on chante des couplets touchans sur les ouvrages de l'immortel auteur d'Emile. Il regne, dans cet intermede, une teinte de sensibilité, qui prouve que son auteur étoit bien pénétré de son sujet. Il est mis d'ailleurs avec soin, & joué par les premiers artistes de ce théatre, Valville, Ducaire, Laforce, les citoyennes Berger & Serigny : tous partagent le zele & les sentimens républicains de l'auteur, par l'intérêt qu'ils mettent à l'exécution de son ouvrage. On y fait répéter plusieurs couplets bien faits, entr'autres les suivans, qui peignent & la reconnoissance nationale, & le motif qui a dirigé la plume de l'auteur.

LE MAIRE.

Air : Ce fut par la faute du sort,

O jour pour moi plein de douceurs !
Rousseau,. le modelé des hommes !
Ton image est dans tous les cœurs,
Ta place est par-tout où nous sommes.
Combien nous devons le fêter !
II combattit la tyrannie :
Les François viennent s'acquitter
De ce qu'il fit pour la patrie.

Au public.

Aux yeux de ses concitoyens
Peindre les vertus , la sagesse,
îl n'est pas de plus sûrs moyens
Pour faire excuser la foiblesse.
On fait toujours grace à l'auteur,
Et bientôt il se justifie,
Quand il présente au spectateur
L'amour sacré de la patrie.

Cet intermede est de Dusautoìr, de la section de la Montaigne, auteur de l’Office des décades, & de plusieurs poésies fugitives. La fête de Jean-Jaeques Rousseau est imprimée, & se trouve chez Dufart, libraire, rue Honoré, maison d'Auvergne, n°. 100, près la ci-devant église Roch.

On nous a adressé le couplet suivant, qui fait l'éloge de l’intention patriotique de Dusautoir.

A l'auteur de la fête de Jean-Jacques Rousseau.

Air : Ce fut par la faule du sort.

Dusautoir, tes charmans couplets
Sont d'une ame patriotique.
De Jean-Jacques, de ses bienfaits,
Tu fais le tableau véridique.
En lui consacrant ton pinceau,
Tu rends graces à son génie.
Peindre les vertus de Rousseau,
C'est rendre hommage à la patrie.

Par Regnard, de la section des Sans-culottes.

(Annonces & avis divers.)

La pièce de Dusautoir est évoquée dans le livre de Ling-Ling Sheu, Voltaire et Rousseau dans le théâtre de la Révolution (éditions de l’Université de Bruxelles, 2005), p. 50 et 60. Elle est reliée aux cérémonies de translation des cendres de Rousseau au Panthéon. C’est de ce livre que je tiens la date de représentation de la pièce.

Pas trace de cette pièce dans la base César.

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