La Fête de la Cinquantaine, opéra en deux actes ; par le C. Faur, musique de feu Dezèdes. 21 nivôse an 4 [11 janvier 1796].
Théâtre des Amis de la Patrie, rue de Louvois.
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Titre :
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Fête de la Cinquantaine (la)
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Genre
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opéra
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose
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en prose avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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21 nivôse an 4 [11 janvier 1796]
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Théâtre :
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Théâtre des Amis de la Patrie, rue de Louvois
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Auteur(s) des paroles :
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Faur
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Compositeur(s) :
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Dezèdes
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Almanach des Muses 1797.
M. de Montgalant, pour célébrer sa cinquantaine, a fait une petite comédie où il rappelle ce qui s'est passé entre sa femme et lui le jour de son mariage. Il persuade à madame de Montgalant de prendre ses habits de noces, et de répéter les propos galans qu'ils se sont débités, les caresses qu'ils se sont faites. Le tout s'exécute à merveille, mais est fort perfectionné par Eléonore leur petite-fille, et le jeune Durval, qui les imitent d eleur mieux. Il faut bien leur pardonner, on les marie.
Des scènes plaisantes ; jolie musique ; beaucoup de succès.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, 1796 :
La Fête de la cinquantaine, opéra en deux actes. Paroles du C. Faur, musique du C. Dézède.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1796, volume 1 (janvier-février 1796), p. 260-262 :
[Compte rendu favorable d’une pièce à succès, qui a réussi malgré un sujet que le critique trouve peu original : « l'auteur a su rajeunir son sujet par la manière dont il l'a traité ». Après le résumé de l’intrigue, le comique de la pièce est souligné : « des situations comiques & de jolis détails », le récit agréable d’une plaisanterie, un caractère principal « aimable & moral à-la-fois » (moral, c’est important). Quant à la musique, « de feu Dezèdes », ce qui est une garantie de qualité, elle « offre un chant frais & naturel, une mélodie délicieuse qui plaît également & aux connoisseurs exercés, & à ceux qui ne savent que s'abandonner au plaisir qu'ils éprouvent, sans en rechercher la cause ». Un mystère : pourquoi le Théâtre des Italiens (son destinataire naturel) n’a pas voulu d’une telle pièce ? Mais les acteurs de la rue de Louvois ont su la jouer comme il fallait.]
THÉÂTRE DES AMIS DE LA PATRIE, RUE DE LOUVOIS.
La Fête de la Cinquantaine, opéra comique en deux actes.
On donne cette pièce avec beaucoup de succès. Cette idée d'un renouvellement de mariage, après cinquante ans, semble d'abord un peu usée ; mais l'auteur a su rajeunir son sujet par la manière dont il l'a traité. Un vieillard qui a toujours bien vécu avec sa femme, M. de Mongalant, homme recommandable par ses mœurs honnêtes, & la gaîté de son humeur, veut célébrer le jour où il atteint la cinquantième année d'une union qui a fait son bonheur. Il a imaginé d'abord de donner une fête ; mais il destine les fraix qu'elle auroit coûté au soulagement des malheureux dans son canton : il se réserve seulement de se retracer des souvenirs agréables, en renouvelant, dans un divertissement donné à huis-clos, toutes les scènes de ses anciennes amours : il charge son jardinier & sa femme des rôles de précepteur & de gouvernante. Ce projet s'exécute.
Après la déclaration & autres préliminaires, les époux bien parés comme autrefois, redeviennent encore jeunes, & le précepteur d'un côté, la gouvernante de l’autre, arrivent à propos pour arrêter la vivacité de leurs ardeurs mutuelles ; mais ce qu'il y a de très plaisant, c'est que pendant ce badinage, la fille de M. de Mongalant répète en perfection les mêmes scènes avec un jeune homme qui prétend à sa main. Les vieux époux, lorsqu'ils s'en apperçoivent, ne peuvent se dispenser d'avoir de l'indulgence pour des enfans qui les imitent si bien, & de se hâter de les unir.
Il y a des situations comiques & de jolis détails dans cette petite pièce, qui est du cit. Faur, connu par plusieurs autres ouvrages de théâtre, bien reçus du public. La plaisanterie qui fait le fond de celui ci, est agréablement soutenue ; & le principal caractère, celui du vieillard, est aimable & moral à-la-fois, parce que la satisfaction qu'il ressent, la gaîté qu'il déploie, sont la récompense de sa bonne conduite pendant une longue suite d'années.
Pourla musique, elle est de feu Dezèdes ; c'est dire qu'elle offre un chant frais & naturel, une mélodie délicieuse qui plaît également & aux connoisseurs exercés, & à ceux qui ne savent que s'abandonner au plaisir qn'ils éprouvent, sans en rechercher la cause. Il est inconcevable que les comédiens ci-devant des Italiens, n'aient pas accueilli cette pièce qui leur a été présentée. Elle est en général bien jouée par les acteurs de la rue de Louvois, dont les efforts méritent des encouragemens.
(Journal de Paris.)
Dans la base César : 15 représentations du 11 janvier au 6 juin 1796, au Théâtre du Lycée des Arts ; 1 au Théâtre de la Cité le 24 avril 1797 ; 13 représentations du 11 juin au 26 octobre 1797, au Théâtre de Montansier (plus 1 le 26 juillet, sans précision de théâtre) ; 1 représentation au Théâtre de la Cité le 31 octobre 1797 ; 3 représentations du 1er janvier au 3 mars 1798, au Théâtre de Montansier. Soit 34 représentations.
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