La Fête des mariages, vaudeville, de Chazet et Armand Gouffé 26 messidor an 10 [15 juillet 1802].
Théâtre Montansier-Variétés.
Courrier des spectacles, n° 1958 du 27 messidor an 10 [16 juillet 1802], p. 2 :
[Le compte rendu commence par l'évocation du théâtre de circonstance, qui profite de la moindre occasion pour construire à la hâte une pièce sans intrigue ou presque, écrite et montée à la hâte. Il ne faut pas en attendre autre chose que des couplets. Ce qui compte, c'est « la circonstance et les applications ». Pour expliquer l'intrigue de la pièce nouvelle, il faut d'abord évoquer la série de mariages, un par arrondissement parisien, doté par le gouvernement. Dans un village, le maire décide d'imiter Paris et de doter un mariage entre deux jeunes gens du lieu. C'est l'occasion d'une compétition entre trois jeunes gens, et c'est un militaire revenu au village qui l'emporte. Le critique cite un couplet reposant justement sur une application à la gloire de Bonaparte. Les auteurs sont cités.
Théâtre Montansier.
Rien n’échappe à nos chansonniers. La plus petite circonstance est saisie, travaillée, mise en scène, jouée et chantée, et tout cela dans l’espace de huit jours au plus. En allant voir de telles productions, on ne doit point s’attendre à voir des chefs-d’œuvre ; rarement il y a une intrigue, pourvu que l’on y ait cousu quelques scènes les unes aux autres, et sur-tout qu’on y ait mis force couplets, dont on aime à croire que quelques-uns ne sont pas sans mérite; en voilà assez pour le succès : ajoutez à cela le grand mot : La circonstance et les applications, l’ouvrage doit aller aux nues. La pièce nouvelle ne s’est pas élevée si haut, son succès a été modeste : mais il doit contenter les auteurs.
Le 14 juillet, il y a eu dans les douze arrondissemens de Paris, douze mariages auxquels on a affecté pour chacun d’eux mille francs de dot ; c’est ce trait de munificence du gouvernement que l’on a mis en scène. Deux militaires reviennent dans leurs foyers ; l’un d’eux Victor, aime et demande en mariage Rosette, fille de Bertrand, invalide, que la modicité de sa fortune empêche de souscrire à cette union. Le Maire du village instruit par les papiers publics de ce qui se passe à Paris dans les municipalités, se propose d’en faire autant, et il destine pareillement une somme de mille francs pour le mariage de deux jeunes gens qui dans sa commune en seront les plus dignes. Un chasseur, bon buveur, et un artificier, espèce d’imbécille, font envain valoir leurs droits ; Victor est désigné comme le plus digne de cette faveur, et il reçoit Rosette en mariage.
Quelques couplets ont été redemandés : nous ne citerons que le suivant que nous avons retenu.
Fidèle amant de la Victoire,
Un héros cher à tout Français,
Sans divorcer avec la Gloire,
Vient enfin d’épouser la Paix.
Puissent d’âge en âge
Durer les beaux nœuds
De ce mariage
Qui fait tant d’heureux.
Les auteurs de ce divertissement sont les cit. Chazet et Armand-Gouffé.
F. J. B. P. G * * *.
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