La Fête foraine à Tivoli. vaudeville, 20 brumaire an 8 [11 novembre 1799].
Théâtre de l'Ambigu Comique
Almanach des Muses 1801
Courrier des spectacles, n° 983 du 21 brumaire an 8 [12 novembre 1799], p. 2 :
[La Fête foraine à Tivoli (ou de Tivoly, cela ne compte guère) associe une série de scènes allégoriques faisant défiler des personnages improbables, et dont le compte rendu ne permet pas de saisir ce qui les fait apparaître, à une intrigue sentimentale plus que banale, l’éternelle histoire du jeune amant qui doit chasser un vieil rival qu’il doit éliminer s’il veut épouser sa belle. Et bien sûr, il y arrive. Le jugement du critique est désabusé : autrefois, les vaudevilles à tiroirs étaient plus drôles, et celui-ci aligne des couplets dont certains sont bien faibles. Même ceux qu’on peut qualifier de piquants, notamment contre les fournisseurs (pour l’armée ?), manquent de force. Les deux auteurs, non nommés, n’ont pas vaiment réussi. On saura seulement qu’ils sont deux...]
Théâtre de l’Ambigu Comique.
L’on a donné hier à ce théâtre la première représentation de la Fête Foraine de Tivoli, bluette en un acte et en vaudeville ; c’est un tissu de scènes épisodiques, où paroissent alternativement un marchand d’encre, une marchande de modes, une mercière, un maître de danse, un artificier, et des pantomimes qui exécutent la Mort de Cadet Roussel et de Madame Angot ; Après tous ces personnages qui ne tiennent nullement à l’action, mais qui viennent débiter force couplets ; il en vient un essentiel à l’espèce d’intrigue qu’on a cousue à cette pièce, c’est un jeune homme nommé Valcour qui, pour éloigner son rival, vieux agioteur, se présente à lui et au père d’Eléonore son amante, sous le costume d’un charlatan. Il parvient a persuader au vieil amant qu’il est malade et il l'envoie coucher. Puis, resté seul avec le père et sa maîtresse, il est bientôt soupçonné et reconnu. Il obtient grâce en faveur de son amour, et il épouse Eléonore.
Il est bien difficile, après avoir vu nos jolis vaudevilles à tiroirs, de se contenter de couplets, les uns bien foibles, les autres annonçant un travail forcé, et par cette raison-là même piquants. Beaucoup sont dirigés contre les fournisseurs, etc. ; mais pour les atteindre, il faut de meilleurs traits que ceux lancés par les deux auteurs de la Fête foraine.
G . . .
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