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La Folle intrigue, ou les Quiproquo

La Folle intrigue, ou les Quiproquo, comédie en trois actes et en prose, de Victor Ducange, divertissement de Millot, 21 juin 1814.

Théâtre de l' Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1814 :

La Folle intrigue, ou les Quiproquo; comédie en trois acets et en prose, Par ivertissement de M. Millot, Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 21 Juin 1814.

Journal de Paris, n° 174 du 23 juin 1814, p. 3-4 :

[Plutôt que de risquer à faire l'analyse d'une pièce à l'intrigue « très-embrouillée », dont nous ne saurons dire rien, le critique préfère se poser la question du genre auquel elle appartient. D'après l'affiche qu'il a consultée, il s'agit d'une comédie « fort divertissante », une comédie d'intrigue, la moins prestigieuse des comédies, « au-dessous et même un peu loin de la comédie de caractère et de la comédie de mœurs ». Elle doit seulement ne pas perdre le public dans la complexité des incidents. Le critique propose une définition de la comédie d'intrigue, « un escamotage dramatique dont le mérite est dans l'adresse avec lequel il est exécuté ». Et l'auteur de la Folle intrigue esr qualifié d'« habile escamoteur ». Et il a été bien secondé par les acteurs qu'il a su choisir. La pièce a un divertissement réellement divertissant (ce n'est pas, semble-t-il, pas souvent le cas). L'article s'achève par un vif encouragement à aller voir une pièce, avec toutefois une sorte de restriction : elle sera une consolation pour ceux qui n'auront pas trouvé de place pour aller voir le Chien de Montargis.

Guerre ouverte, ou Ruse contre ruse et les Intrigants ou Assaut de fourberies sont des comédies de Dumaniant jouées sur le Théâtre du Palais-Royal à partir de 1786 et de 1787.]

THÉATRE DE L'AMBIGU-COMIQUE.

Première représentation de la Folle intrigue, ou les Quiproquo,
mélodrame en trois actes.

Bon courage et bon espoir ! le mélodrame se déride, l'Ambigu-Comique se souvient de son titre, et la Folle Intrigue a bien justifié le sien. C'est une succession d'incidens plus gais les uns que les autres, dont la complication très-embrouillée ne tient qu'à un premier moyen dont on ne conçoit ni l'envie, ni même l'idée de discuter la vraisemblance, parce qu'on est entraîné par le plaisir et la vive curiosité qu'excitent les scènes qui en résultent.

Il est impossible de faire une analyse claire et succincte d'une pièce d'intrigue. Je craindrais en l'entreprenant de ressembler souvent au père Labrèche, personnage très-comique du nouveau mélodrame, dont les explications ne servent jamais qu'à rendre un peu plus obscur ce qu'il veut éclaircir.

Je fais un abus de mots en appelant la Folle Intrigue un mélodrame, mais je m'appuie de l'autorité de l'affiche, c'est une comédie et une comédie fort divertissante qui, par son genre et par son mérite, aurait figure avec distinction parmi les meilleures de celles qui composaient le répertoire des Variétés du Palais-Royal dans le bon temps, lorsque M, Dumaniant y faisait jouer Guerre ouverte, les Intrigans, etc. La comédie d'intrigue n'est classée dans l'ordre de la hiérarchie dramatique qu'au-dessous et même un peu loin de la comédie de caractère et de la comédie de mœurs. Mais elle est avouée par le goût quand elle est un plaisir sans être une fatigue. Il faut que le fil de l'action ne disparaisse jamais entièrement aux yeux du spectateur, mais qu'il soit souvent sur le point de le perdre afin qu'il éprouve du plaisir à le retrouver.

Il faut que l'intrigue, prête à se dénouer, se rengage plus fortement par un incident naturel et pourtant imprévu, et qu'enfin le dénouement arrivé si rapidement, qu'il ne laisse pas le temps de réfléchir que c'est la volonté seule de l'auteur qui l'a retardé. La comédie d'intrigue est un escamotage dramatique dont le mérite est dans l'adresse avec lequel il est exécuté.

M. Victor, auteur de la Folle Intrigue, est un habile escamoteur, et il a trouvé d'excellens compères dans les acteurs auxquels il a confie ses roles. Grévin a joué, avec un très-bon ton de comedie, un role qui demande beaucoup d'intelligence et d'art pour en saisir et en rendre toutes les nuances. C'est avec un plaisir auquel la surprise ajoutait un nouveau prix, qu'on a vu la finesse et la gaieté que mademoiselle Eléonore a su mettre dans le role de la soubrette. Elle a reçu de vifs et unanimes applaudissemens qu'elle doit regarder à la fois comme une recompense et un encouragement.

La pièce est ornée d'un divertissement qui, différent de bien d'autres, divertit réellement ; les délais en sont de la folie la plus originale. On le doit à M. Millot. La Folle Intrigue, dont la couleur tranche vivement avec celle de la plupart des pièces du même répertoire, piquera la curiosité et la saisira toujours. C'est donc le boulevard qui a la vogue ; on peut en entreprendre le voyage sans craindre de regretter ses pas ou sa soirée. Ceux qui n'auront pas eu de place au Chien de Montargis, trouveront au théâtre voisin le plus agréable dédommagement.

A. Martainville.          

Journal des dames et des modes, dix-huitième année, n° 35 du 25 juin 1814, p. 273 :

[Comme on ne sait pas trop si la pièce est un mélodrame (le genre roi à l'Ambigu-Comique), le critique en fait « un mélodrame comique et très-comique », et souligne son succès.]

La Folle Intrigue, ou les Quiproquo, est un mélodrame comique et très-comique ; c'est vraiment une curiosité à l'Ambigu, où l'on pleure plus qu'on ne rit. La gaîté de l'ouvrage se soutient jusqu'au dénouement, aussi les applaudissemens ont-ils été unanimes.

Journal des arts, des sciences, et de littérature, n° 312 du 10 août 1814, p. 184 :

[Lors d'une reprise de la pièce « sans musique ». Mélodrame ou comédie, le critique hésite.]

La pièce intitulée la Folle Intrigue, ou les Quiproquo, vient d'obtenir beaucoup de succès à Versailles. On l'a jouée sans musique, et l'on a trouvé ce mélodrame une comédie fort gaie.

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