La Forêt d'Édimbourg, ou les Écossais, mélodrame en trois actes, en prose et à grand spectacle, de Charrin fils et Frédéric [Dupetit-Méré], musique de Taix, ballets d'Adam, 6 août 1806.
Théâtre de la Gaîté.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Maldan, 1806 :
La Forêt d'Edimbourg, ou les Écossais, mélodrame en trois actes, en prose, et à Grand Spectacle, Par MM. Charrin fils et Frédéric. Musique de Taix ; Ballets de M. Adam ; Et mise en Scène de M. Ribié. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaité, 6 août 1806.
Courrier des spectacles, n° 3470 du 8 août 1806, p. 2-3 :
[Le compte rendu s'ouvre sur un ton un peu ironique sur le caractère convenu de l'intrigue du nouveau mélodrame, qui reprend tous les traits convenus du genre (un proscrit, des lieux obscurs, des maux dont il triomphe pour finir de manière glorieuse). Le critique fait ensuite le résumé traditionnel de l'intrigue (où il signale même la présence de la femme du héros, qui se travestit pour sauver son mari). Il renonce d'ailleurs à suivre toutes les péripéties d'une aventure compliquée, pour arriver plus vite à un dénouement heureux. Le jugement porté ensuite souligne sa qualité générale, décors, ballet, mais aussi ses insuffisances, une écriture peu soignée, des incidents insuffisamment exploités. Mais la pièce est plaisante pour qui aime « le mouvement et la variété ». Les divers auteurs sont cités, paroles, musique, ballets.]
Théâtre de la Gaîté.
La Forêt d'Edimbourg.
Heureux l’auteur qui peut trouver pour son mélodrame un proscrit qu’il promène de périls en périls, qu’il cache dans les antres, dans les forêts, dans les réduits les plus obscurs ; qu’il fait ensuite triompher glorieusement de tous les obstacles, et qu‘il montre environné de puissance et de force, après avoir fait pleurer sur ses maux un auditoire bénin et compatissant. Un pareil sujet est sûr du plus brillant succès. Nous avons l’ame si tendre et l’imagination si mobile ! I1 ne faut donc pas s’étonner que l’auteur de la Forêt d'Edimbourg ait obtenu du public l’accueil le plus flatteur. Le mouvement théâtral est si rapide durant trois actes, le héros est exposé à une telle série de dangers, qu’il a fallu épuiser, pour ainsi dire, le cercle des situations mélodramatiques pour le faire sortir de tant d’obstacles.
Le comte de Douglas, accusé d’avoir conspiré contre l’Etat, est proscrit et réduit à chercher un asyle dans la forêt d'Edimbourg. Le ministre qui l’a dénoncé le poursuit, fait cerner la forêt. Douglas se réfugie dans une maison, une patrouille l’y surprend. Un soldat nommé Jules, qui lui doit beaucoup, se fait un devoir de sauver son bienfaiteur ; il lui facilite les moyens d’échapper, tandis que Donald, l’écuyer du Comte, se fait arrêter comme le Comte lui-même. Douglas arrive près d’un vieux château, dont les ruines peuvent le cacher. Mais il n’y reste pas long-temps sans voir accourir les satellites qui le cherchent. Anna, l’épouse de Douglas, cachée sous les habits d’un jeune page, retrouve son mari et Jules ; ils s’esquivent tous trois du vieux château. Nous ne suivrons pas les fugitifs dans tous les détours de la forêt. Il suffira de savoir que le roi arrive lui-même, avec toute sa suite et avec le ministre persécuteur de Douglas. Celui-ci a, dans le comte do Messelbourg, un ami qui défend sa cause devant le souverain, et qui rejette tous les maux dont l’Ecosse est accablée, sur son accusateur. Le ministre se défend mal, il est démasqué ; Douglas vient lui-même le confondre ; il rentre dans les bonnes grâces du monarque, et dans toutes ses dignités.
Ce mélodrame est monté avec soin. Les décorations en sont bien distribuées ; le ballet qui se trouve au troisième acte, est agréablement exécuté. L’ouvrage pourroit être mieux écrit ; on auroit pu tirer un parti plus avantageux des divers incidens qui s’y succèdent ; mais en général la pièce peut plaire à ceux qui aiment le mouvement et la variété.
Les auteurs sont, pour les paroles, MM, Frédéric et Charin ; pour la musique, M. Taix, et pour les ballets, M. Adam.
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