Le Fermier hospitalier ou le Bon laboureur, comédie mêlée de vaudevilles et de danses, de Hapdé et Corsange, musique de Froment, 17 floréal an 5 [6 mai 1797].
Théâtre d'Émulation.
La pièce le Fermier hospitalier est parfois appelée le Cultivateur hospitalier.
Courrier des spectacles, n° 121 du 18 floréal an 5 [7 mai 1797], p. 3 :
[La pièce nouvelle est un succès, tous les auteurs s'étant bien acquittés de leur tâche, avec une mention spéciale pour le compositeur, qu'on aimerait revoir sur de plus grands théâtres. L'intrigue, que le critique trouve longue à se mettre en train, est d'une belle morale : le fermier qui a trouvé une forte somme en or l'utilise d'abord pour faire preuve de générosité envers les voyageurs, et rend l'argent quand son ancien maître que la Révolution a ruiné reparaît. C'est l'occasion pour celui-ci d'accepter que son fils épouse la fille de son ancien fermier, montrant ainsi son indifférence aux préjugés. Les interprètes sont jugés de façon positive.]
Théâtre d'Émulation.
La pièce donnée hier à ce théâtre, sous le titre du Fermier Hospitalier, est une comédie mêlée de Vaudevilles et de danses. Elle est assez agréable, et a eu beaucoup de succès. On y a applaudi de jolies scènes et de bons couplets. Les auteurs des paroles sont M.rs Hapdé et Corsange; celui de la musique est M. Froment, qui a déjà fait celle de plusieurs pièces de ce théâtre, dans lesquelles on a eu lieu de rendre justice à son talent. Celle-ci a fait grand plaisir, et fait souhaiter que ce compositeur travaille pour des grands spectacles.
Auselun, père de Louise et de Pauline, étant anciennement jardinier de M. Célicourt, si nous avons bien entendu, a trouvé, dans le jardin de ce dernier, 24000 livres en or, et n’a point alors fait part de sa découverte ; il a profité de cette somme qui lui a servi à agrandir sa fortune dont il fait un bon usage, puisqu’entr’autres bonnes œuvres, il a fait mettre sur sa porte une enseigne qui annonce aux voyageurs malheureux qu’ils trouveront chez lui asile et secours. Louise, l’aînée de ses filles, est sur le point d’épouser Alix, fils d’un fermier du voisinage et Pauline, jeune espiègle, est promise, pour l’année suivante, à Nicolas, dont la niaiserie ne sauroit plaire à sa jeune prétendue, qui se montre beaucoup plus sensible à la vue d’un jeune étranger, qui, sous le nom de Célestin, vient avec son père profiter de l’asile offert de si bonne grâce par le bon Auselun. Ces deux étrangers sont Célicourt et son fils, qui ont perdu tous leurs biens par la révolution. Auselun les reconnoit, et se sert de la fête à laquelle donne lieu le mariage de sa fille, pour faire présenter à son ancien maître les 24000 livres dans un panier de fleurs. Il avoue sa faute, et Célicourt, pour lui prouver qu’il lui conserve son estime, consent au mariage de son fils avec Pauline. Le premier acte de cette pièce est un peu long ; on en attend l’intrigue qui est souvent enveloppée dans les détails qui, à cet égard, sont assez jolis pour que l’on s’arrête moins à la marche de l’ouvrage.
M. Corse joue avec abandon et naturel le rôle d’Auselun. Ce théâtre a fait deux fort bonnes acquisitions au détriment du spectacle de l’Ambigu ; ce sont M. Robert et M.lle qui jouoit la suivante dans les bons Apôtres, et qui a mis beaucoup de finesse dans le joli petit rôle de Pauline. Les danses ont été bien exécutées.
L. P.
D'après la base César, le Fermier hospitalier ou Le Bon laboureur, d'auteur inconnu, a été joué 11 fois, du 6 mai au 30 juillet 1797 (la date du 9 mars 1797 donnée comme date de première représentation par César est une erreur).
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