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Les Femmes duellistes, ou Tout pour l'amour

Les Femmes duellistes, ou Tout pour l'amour, comédie en trois actes et en prose, par Prévost, 2e jour complémentaire an 8 [19 septembre 1800].

La recherche dans les collections du Courrier des spectacles et du Journal de Paris de l'année 1800 du mot « duellistes » ne renvoie aucun résultat. La date de création fournie par la brochure est invérifiable.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. L. Perreault, an 8 [1800] :

Les Femmes duellistes ou Tout pour l'amour, comédie en trois actes et en prose. Par Prévost, artiste dramatique et directeur du théâtre sans prétention ; Représentée pour la première fois à Paris, le 2 complémentaire, an 8 de la République Française. – 1800.

Brochure, pages 3-5 :

[L'auteur affirme qu'il faut une préface à tous les ouvrages, et il s'acquitte donc, non sans ironie, d'une obligation. On sent dans son propos une certaine amertume devant le spectacle de ce qu'est devenu le théâtre, « un ramassi [sic] de mots sales, dégoutans, remplis de pitoyables calembourgs qui ont entièrement perdu le bon goût ». Lui veut montrer un théâtre respectueux de la morale, ce qui va à l'encontre de la mode. Ce qu'il propose est « renfermé dans les bornes des règles théâtrales », de la vraisemblance sans recours aux moyens spectaculaires, ni magie, ni combats. Ses pièces peuvent-elles réussir ? Il en est à sa 44e pièce, et il espère obtenir le même succès que pour les précédentes.]

PRÉFACE.

Il est d'usage d'en mettre une à la tête d'un ouvrage, si foible qu'il soit, cela dispose le lecteur. Dans cette préface l'auteur rend compte des motifs qui l'ont engagé à le faire. Moi, qui n'en ai eu aucun que celui de faire servir des habits très-petits, que j'avois achetés par hasard, et qui n'étoient bons que pour des femmes ; que dirai-je au lecteur ? Rien, et je crois que c'est le meilleur. Car, l'on me diroit : comment, nous avons un si beau champ pour exercer la plume des écrivains, et vous allez composer un ouvrage sur un sujet aussi mince que le vôtre : sous le règne de la liberté ! Vous êtes punissable. Doucement lecteur, vous n'avez pas lu la tirade de Figaro dans son mariage, dans lequel il dit, qu'il a la liberté d'écrire; mais il observe bien à quelle condition. Aussi cette liberté a t-elle donné naissance à une infinité d'ouvrages qui ne sont qu'un ramassi [sic] de mots sales, dégoutans, remplis de pitoyables calembourgs qui ont entièrement perdu le bon goût, et sont devenus tellement en vogue, qu'un ouvrage de morale se trouve proscrit. Je conviens que c'est malheureux; mais que faire? Il faut braver la mode, me direz-vous ? Vous avez raison. Mais la liberté de Figaro donc ! (Vous vous trompez, la liberté n'a jamais été aussi grande ;) c'est vrai puisqu'elle laisse le pouvoir de faire ce qui nuit aux mœurs ; mais comme ce n'est pas mon intention d'en profiter pour cet usage, j'aime mieux courir les risques que mon ouvrage ait moins de vogue et n'avoir rien à me reprocher. Dans celui-ci je n'ai donc pas suivi l'usage, puisque je me suis renfermé dans les bornes des règles théâtrales. J'ai observé la vraisemblance. Je n'ai employé ni décors, ni costumes, encore moins de spectres, de démons, de magie, de combats, de poudre, de fumée etc. etc. Bien des personnes diront ? ah ! vous nous privez d'un grand plaisir ! pas de fumée ? nous n'aurons point de motifs de tousser et cracher en allant voir jouer votre pièce ; nous serons donc forcés de l'écouter tranquilement [sic] jusqu'à la fin, ou nous en aller ? J'ai la sotte présomption de croire que vous ne vous en irez point. C'est ma 44.e pièce, et j'ai le bonheur de voir que tous les jours on écoute les autres avec indulgence. J'espère qu'il en sera de même de celle-ci malgré tous ses défauts.

Ne croyez pas cependant que j'en voudrois. à ceux à qui elle ne plairoit pas, car j'ai autant travaillé pour mon plaisir que pour le vôtre. Si j'ai réussi, alors le mien sera double , car je n'en éprouve jamais tant que lorsque je peux contribuer à celui de mes concitoyens.

Liste des personnages :

PERSONNAGES.

ACTEURS.

LÉANDRE, amoureux d'Araminte, frere d'Isabelle.

Cen. Vlivet.

OCTAVE; amoureux d'Isabelle, frere d'Araminte.

Cen. Auguste.

ARAMINTE, amoureuse de Léandre, sœur d'Octave, elle est déguisée en homme sous le nom de Floricour.

Cne. Le Sage.

ISABELLE, nièce de Gérontc, amoureuse d'Octave et sœur de Léandre, déguisée en homme au 3.e acte.

Cne. Émilie.

FRONTIN, valet de Léandre, sous le nom de Roland.

Cen. Josquin.

ANGÉLIQUE, suivante d'Araminte.

Cne Leautier.

GÉRONTE, oncle de Léandre et d'Isabelle.

Cen. Lefèvre.

BONTEMPS, jardinier.

Cen. Prévost.

La Scène se passe dans une grosse Auberge près d'une grande Ville.

L'action commence le matin et finit le soir.

Le décor est précisé au début de chaque acte :

A l'acte 1 :

Le Théâtre représente un Salon qui communique à différens Appartemens.

A l'acte 2 :

[Le Théâtre représente le Jardin de l'Auberge.]

A l'acte 3 :

[Le Théâtre représente une forêt. Il est nuit.]

La liste des personnages montre que la pièce fait un large usage des liens croisés (Araminte sœur d'Octave amoureux d'Isabelle, sœur de Léandre amoureux d'Araminte : la boucle est bouclée) et des déguisements en homme, permanent pour Araminte, limité à la fin de la pièce pour Isabelle. Un des valets a aussi un faux nom.

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