Gibraltar, vaudeville en cinq actes, de Charles Maurice [Descombes], créé sur le Théâtre des Jeunes Artistes le 8 août 1807.
Je n'en connais pas de compte rendu dans la presse.
Charles Maurice, Histoire anecdotique du théâtre: de la littérature et de diverses impressions contemporaines, tome premier [1856], p. 429 :
[Dans le chapitre 21, « 1806. – Gibraltar », l'auteur révèle les conditions particulières de la création de Gibraltar. Il s'y pose à la fois comme un précurseur du théâtre romantique, avec 23 ans d'avance, et comme l'auteur d'une simple plaisanterie.]
Tout Classique que j'aie toujours été, je n'en suis pas moins le premier qui ait ouvert la route aux Romantiques de la scène, et par une pièce aussi déraisonnable qu'aucune de celles qui l'ont suivie vingt-trois ans après. Cette débauche d'esprit s'appelait Gibraltar, du nom du héros, espèce de Pourceaugnac, et s'intitulait, par la réunion des cinq genres : Tragi-opéra-mélodracomico-vaudeville, Extravagance en cinq actes en vers et en prose. L'intéressant Théâtre des Jeunes Élèves, de la rue Dauphine, la donna le 5 janvier 1806, et y trouva longtemps matière à de fructueuses soirées. Ses acteurs étaient Ozanne, Aude neveu, Grévin, Firmin, Guénée, Pélissier, Angot, Fontenay, Basnage, et mesdames Rose-Dupuis, Savigny, Aldégonde, Pauline et Mitonneau. S'il y avait difficulté vaincue dans l'agencement (avec la même action et les mêmes personnages, des cinq espèces dont se composent les œuvres dramatiques), je puis dire qu'elle ne m'a pas beaucoup coûté, car, en moins de quinze jours, la besogne était bâclée, et, à la quatrième représentation, je partais pour l'Italie.
Adolphe Aderer, Le Théâtre à côté [1894], p. 13-14 :
[À part la remarque finale, reprise pure et simple d'un paragraphe des Histoire des petits théâtres de Paris depuis leur origine, de Nicolas Brazier. La pièce serait donc une innovation essentielle (le non respect de la séparation des genres !), mais sans lendemain notable.]
C'est sur le théâtre des Jeunes Elèves que fut représenté pour la première fois un ouvrage intitulé Gibraltar, de M. Charles Maurice, rédacteur propriétaire du Courrier des théâtres. Cette pièce en cinq actes était ainsi composée : premier acte, tragédie ; deuxième, opéra comique ; troisième, mélodrame ; quatrième, comédie en vers libres ; et cinquième, en vaudeville. C'était toujours la même action, toujours les mêmes personnages. « C'est, dit Brazier, le premier ouvrage de ce genre d'originalité qui ait été joué. » Nous ne voyons pas que l'exemple de Maurice ait été beaucoup suivi.
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