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Gilles dupé

Gilles dupé, vaudeville en un acte, de Demautort, 7 novembre 1792.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Gilles dupé

Genre

comédie en vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

7 novembre 1792

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

M. Dumautort

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 1 (janvier 1793), p. 387-389 :

[Deux reproches classiques : pièce qu’il faudrait resserrer, entrées et sorties trop fréquentes et trop peu motivées. Cepndant, « beaucoup d'esprit & de gaieté dans les couplets & dans le dialogue ». Il y a toutefois trop de calembours, dont la présence est toutefois « du ressort » de ce genre de pièce », et les acteurs ont joué sans ensemble. Deux de ces acteurs sont toutefois distingués, en particulier pour un menuet qu’ils dansent ensemble (mais qui est également jugé trop long !). Pour montrer la qualité des couplets, le critique en cite trois.]

Gilles dupé, vaudeville en un acte.

Cette bagatelle est une arlequinade faite pour le jeune Arlequin de ce spectacle, dont tout le monde a su apprécier le talent naissant dans Arlequin afficheur & dans Arlequin Taquin. Ici Arlequin est dans la derniere misere : il a laissé ses habits en gage au cabaret ; il n'a pas mangé depuis ving[t]-quatre heures, & il aime Marine que son tuteur, Cassandre, destine à Gilles. La scene se passe à S. Cloud. Arlequin fait si bien qu'il trouve le moyen d'offrir à Marine les bouquets & les rubans que Gilles avoit fait faire pour elle. Arlequin mange un pâté que Gilles envoie à M. Cassandre : Arlequin tire enfin de Gilles des habits, de l'argent, & finit par lui enlever Marine en le faisant chasser de la maison de Cassandre. Tel est le fonds de cette piece, qui seroit plus plaisante sans doute, si elle étoit plus resserrée, & si les entrées & les sorties, qui y sont trop fréquentes, étoient plus rares & mieux motivées. Du reste, il y a beaucoup d'esprit & de gaieté dans les couplets & dans le dialogue. Peut-être y trouve-t-on trop de calembourgs, mais les calembourgs sont du ressort de Gilles & d'Arlequin. La longueur de la piece & le peu d'ensemble avec lequel elle a été jouée, ont seuls nui à son effet. On a cependant demandé l'auteur; & le public a appris avec plaisir qu'elle étoit de M. Demautort, auteur du petit sacristain. On jugera du mérite de ses couplets par les trois suivans.

Marine.

Air : Quand l'amour naquit à Cythere.

Joli nœud, ruban que j'admire,
O toi qui viens de mon amant,
En secret, hélas ! je soupire
Après un nœud bien plus charmant !...
Pour éviter le doux reproche
D'oublier ce gage flatteur,
De mon amant je le rapproche,
En le plaçant près de mon cœur.

Arlequin vient de rencontrer son aubergiste, qui le poursuit sans cesse : il chante:

Air : Que ne suis-je la fougere.

Ce n'est que peine fans nombre,
Pour ua malheureux qui doit ;
son créancier est son ombre,
A chaque pas il le voit.
Ici bas, chose certaine,
Le diable, pour effrayer,
Quand il prend figure humaine,
Prend celle d'un créancier.

Air : de la Fansare de st. Cloud.

Puisqu'en ma triste carriere,
A mes vœux rien ne répond,
Vite, allons dans la riviere
Nous jetter du haut du pont.
Oui... mais, malgré ma détresse,
Dois-je passer tout d'un coup
Des filets de ma maîtresse
Dans les filets de saint-CIoud....

M. Laporte met beaucoup de comique, de jeu & de souplesse dans le rôle d'Arlequin, & Mde. Laporte joue très-agréablement celui de Marine : elle danse aussi très bien avec Arlequin ; un menuet que le public a beaucoup applaudi, quoiqu'il soit trop long. Quand ce petit ouvrage sera un peu élagué, & quand.il y aura plus d'ensemble dans son exécution, nous ne doutons pas qu'il n'ait un succès soutenu.

César : la pièce est donnée comme étant d'auteur inconnu. Création le 7 novembre 1792. La pièce a eu 24 représentations (18 jusqu'au 27 juin 1793, et 6 en juin et juillet 1797).

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