Gilles ventriloque, parade mêlée de vaudevilles, en un acte, de Gersain, Année et P.-A. Vieillard. 14 ventôse an 8 [5 mars 1800].
Théâtre du Vaudeville
-
Titre :
|
Gilles ventriloque
|
Genre
|
parade mêlée de vaudevilles
|
Nombre d'actes :
|
1
|
Vers / prose
|
en prose, avec des couplets en vers
|
Musique :
|
vaudevilles
|
Date de création :
|
14 ventôse an 8 [5 mars 1800]
|
Théâtre :
|
Théâtre du Vaudeville
|
Auteur(s) des paroles :
|
Gersain, Année et P.-A. Vieillard
|
Almanach des Muses 1801
Facétie qui a réussi. On y a beaucoup applaudi quelques couplets malins et satiriques.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, chez Louis, chez Hugelet, an viii :
Gilles ventriloque, parade mêlée de vaudevilles, en un acte ; Par les Cs Gersin, Année et Vieillard. Représentée pour la première fois sur le théâtre du Vaudeville, le 14 Ventôse de l'an 8.
Courrier des spectacles, n° 1097 du 15 ventôse an 8 [6 mars 1800], p. 3 :
[Le Vaudeville cherche toujours quelque chose à ridiculiser, et il s’en prend ici à un collègue, la Fantasmagorie et son spectacle qui comprend un ventriloque : va pour le ventriloque, c’est Gille qui s’y colle, et les auteurs bâtissent rapidement un intrigue dont on dira bien sûr que « c’est peu de chose », mais c’est drôle parce que méchant. Sinon, l’intrigue est une nouvelle arlequinade, avec un seul élément nouveau : le ventriloque, un imposteur quand c’est Gilles qui s’y essaie et se fait rouler par Arlequin qui débauche ses complices, mais un habile homme qui s’y met : Gilles n’épousera pas Colombine, ayant échoué, c’est Arlequin qui, comme d’habitude, l’épouse. De la pièce, dont les auteurs ont été nommés, grâce à des « couplets malins et satyriques » et dont le critique nous donne un exemple qu’il juge remarquable, il n’y a plus ensuite qu’à dire une méchanceté sur la pièce (encore des longueurs !), et à dire du bien des interprètes.]
Théâtre du Vaudeville.
Le Vaudeville fait sa ronde dans Paris, rien n’échappe à son œil malin ; la Fantasmagorie, dans un coin, au fond du cloître des ci-devant Capucines, se croyoit à l’abri de ses traits, il apperçoit le Ventriloque, et vite, vite, il faut saisir ce sujet-là : Créons, dit-il, un Ventriloque ; mais qui le sera ? Gilles. Voici l’analyse de cette bluette :
Cassandre a un établissement de Fantomagie, qui cesse d’être aussi fréquenté qu’auparavant. Pour rappeler le public, il s’associe un Ventriloque, et ce compagnon c’est. Gilles, qui doit épouser Colombine si sa première expérience réussit. Arlequin, que l’on croit en campagne, arrive, se découvre à Colombine seule, et parvient à savoir que l’expérience de Gilles se fait au moyen de compères apostés pour répondre. Il se mêle parmi eux, puis les fait adroitement partir. Gilles, qui les croit aux places qu’il leur a indiquées, commence l’expérience devant une société nombreuse : mais personne ne répond, et son stratagème se découvre. Cassandre irrité veut le chasser, lorsqu’Arlequin s’offre pour Ventriloque. Il parle et répond en imitant les diverses intonnations de la voix de deux ou trois personnes. Cassandre enchanté de cette acquisition, lui accorde la main de Colombine.
C’est peu de chose sans doute, mais c’est mordant et un peu méchant. Cet ouvrage est des cit. Gersin, Année et Vieillard, et il a obtenu des applaudissemens pour les couplets malins et satyriques qu’il présente. Voici un de ceux qui ont paru faire plus de plaisir :
Gilles.
Air : J’ai fait une pacotille.
Dans cette heureuse circonstance,
Annoncez mon expérience,
Et vous sortirez d’embarras.
Du spectacle j’ai vu le liste,
Elle est partout maussade et triste.
D’about Relâche à l'Opéra,
Ainsi donc personne n’ira :
La République fatiguée
Suspend son Abbé de l'Epée.
J’ai, le spectacle étant trop beau,
Levé l’affiche de Feydeau :
Pourceaugnac au Palais sommeille,
Et pour endormir Poullot veille :
L’Opéra Comique à grands frais
Reprend sa Maison du Marais;
Je ne dis rien du Vaudeville,
Je n’en pourrois parler qu’en Gille.
A Louvois répétition,
Et même indisposition ;
A la Cité la troupe entière
Est aujourd'hui sur la litière,
Et se repose jusqu’au neuf,
Attendant qu’on la ferre à neuf
Il y a des longueurs vers le milieu de la pièce, et sur-tout dans la scène où Arlequin se découvre à Cassandre ; il est aisé de les supprimer. Le jeu des cit. Laporte, Carpentier et Lenoble, et de Mlle. Aubert , a réuni tous les suffrages.
C ***.
Journal général de la littérature de France, troisième année (an 8, 1800), n° 3 (nivose an 8), p. 95-96 :
[Un peu de théâtre dans le théâtre : une arlequinade située dans le monde du spectacle, avec un faux ventriloque et donc pas de ventriloque. Mais cette parade « est remplie de couplets ingénieux et malins ».]
Théâtre Du Vaudeville. [...] Gilles Ventriloque, un acte, des citoyens Gersain, Année, et Vieillard. M. Cassandre fait voir aux amateurs une fantomagie; la recette baisse, il y joint un ventriloque, c'est Gilles, qui doit épouser Colombine au premier succès. Arlequin, qu'elle aime, éloigne les compères, et Gilles sans compères, ne peut plus contrefaire le ventriloque. Arlequin imite plusieurs voix, et Cassandre enchanté lui donne Colombine. On voit qu'il n'y a pas de ventriloque dans cette parade, mais elle est remplie de couplets ingénieux et malins.
La Décade philosophique, littéraire et politique, an 8, 2e trimestre, n ° 17 (20 ventose) p. 497 :
[La bluette a réussi « grâce à quelques couplets malins et satiriques ». Des longueurs, qui devraient disparaître. Les auteurs ont été nommés.]
La bluette de Gilles ventriloque a réussi, grâce à quelques couplets malins et satiriques dont l'effet est toujours sûr, et malgré quelques longueurs que les auteurs feront sûrement disparaître, ils ont été demandés et s'appellent Gersin, Année, et Vieillard. L. C.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5e année, 1799, tome 6, p. 255-256 :
[Lien intéressant entre méchanceté et succès... « Point d’intrigue, mais des couplets charmans » (le mot évoque peu la méchanceté...). On en donne un exemple (à chacun de juger). Les auteurs sont nommés, et les acteurs ont bien joué.]
Gilles Ventriloque.
Encore une méchanceté, encore un succès. Le Vaudeville s'empare de tout, et sa malice se fait toujours applaudir. La petite pièce, jouée le 14 ventôse, n'a point d'intrigue, mais des couplets charmans. Voici un de ceux qui ont été redemandés :
GILLES.
Air : Eh allons donc, jouez violons ?
Dans cette heureuse circonstance,
Annoncez mon expérience,
Et vous sortirez d'embarras.
Du spectacle j'ai vu la liste ;
Elle est partout maussade et triste.
D'abord, Relâche à l'Opéra,
Ainsi donc personne n'ira :
La République, fatiguée,
Suspend son Abbé de l'Epée.
J'ai, le spectacle étant trop beau,
Levé l’affiche de Feydeau:
Pourceaugnac chez Brunet sommeille,
Et pour endormir Poulot veille.
L'Opéra comique, à grands frais,
Reprend sa maison du Marais.
Je ne dis rien du Vaudeville,
Je n'en pourrois parler qu'en Gille.
A Louvois répétition,
Et même indisposition.
A la Cité, la troupe entière
Est aujourd'hui sur la litière,
Et se repose jusqu'au neuf,
Attendant qu'on la ferre à neuf.
Les auteurs sont les CC. Aimée-Gersain et Vieillard.
Le jeu des CC. Carpentier, Laporte, et de M.lle Aubert, a réuni tous les suffrages.
Ajouter un commentaire