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Gracieuse et Percinet

Gracieuse et Percinet, mélodrame féerie en trois actes, de Simonnin et Brazier, 28 avril 1806.

Théâtre des Troubadours.

La musique est de deux jeunes élèves du Conservatoire...

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Maldan, 1806 :

Gracieuse et Percinet, mélodrame-féerie, en trois actes, A grand Spectacle, orné de Chants, Marches, Evolutions, etc. Par MM. Simonnin et Brazier, fils. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Troubadours, le Lundi 28 avril 1806.

Courrier des spectacles, n° 3373 du 1er mai 1806, p. 2-3 :

[La pièce, un mélodrame avec des couplets et une musique originale, mais dont les compositeurs ne sont pas nommés, est une adaptation au théâtre d’un conte pour enfants très connu (mis également par écrit par madame d’Aulnoy en 1698). Sa transformation en mélodrame a été un succès. La suite de l’article raconte par le menu une histoire de conte de fée, avec méchante belle-mère, fée nuisible et pauvre orpheline fille d’un roi qui a bien du mal à ne pas succomber à la méchanceté de cette madame Grognon sa belle-mère qui terrorise les enfants, mais qui échappe à toutes les ruses de sa belle-mère grâce à son amoureux. Une dernière ruse de la méchante femme échoue, et Gracieuse trouve dans le coffre où est enfermé celui qu’elle doit épouser, non pas un affreux jardinier, mais son bien aimé Percinet. La pièce a eu « un succès très-satisfaisant pour les auteurs, les deux premiers actes étant pleins de « détails agréables » et de « couplets tournés avec facilité ». Le public s’est seulement du physique de l’acteur jouant le roi, en raison de son embonpoint. Les deux actrices jouant Gracieuse et Percinet ont bien joué et bien chanté, la Fée, caricaturale, a fait rire, et les auteurs ont été nommés, à la différence des jeunes auteurs de la musique.]

Théâtre des Nouveaux Troubadours.

Gracieuse et Percinet.

Gracieuse et Percinet attendaient que le charme de la Belle aux cheveux d’or fût un peu affiibli, pour se présenter eux-mêmes à l’admiration publique. Qui ne connaît Gracieuse et Percinet, ces deux brillans personnages de l’empire des fées ? Quel enfant n’a pas tremblé au nom redoutable de Mad. Grognon ? eh bien ! c’est Mad. Grognon dans tout l’éclat de sa puissance que le nouveau mélodrame a présentée aux regards publics. L’assemblée étoit nombreuse, et la représentation a répondu à l’attente des amateurs.

La scène est en Phrygie ; un -roi que vous nommerez, si vous voulez, Agarra, est pere d’une jeune Princesse belle comme les Amours, et que ses charmes ont fait nommer Gracieuse  ; mais ce bon Roi, qui ne devroit vivre que pour sa fille, se sent encore un peu tenté de vivre pour lui même. Il fait choix d’une nouvelle épouse ; et la dame de ses pensées se trouve être précisément la trop célébré Mad. Grognon.

Entre Grognon et Gracieuse il ne doit y avoir aucun rapport de sympathie. Aussi Grognon se met-elle à poursuivre Gracieuse de toute la force de sa vilaine ame. Elle invoque la fée Plaie-et-Bosse, qui accourt aussi-tôt, et d'un coup de baguette, fêle -si bien le Cerveau de la pauvre Gracieuse, qu’elle en devient folle et qu’on l’enferme. Mais ce premier triomphe ne suffit pas à la haine de La méchante Grognon. Un second coup de baguette transporte la prison à deux ou trois cents lieues de la Phrygie, et la transforme en île déserte. Qui osera la tirer de son exil ? Ce sera Percinet, jeune page plein d’amour et de dévouement pour la Princesse Gracieuse, et qui sait aussi opérer des prodiges avec une baguette. Il vole au secours de la belle déportée, et 1’enleve au moment où Grognon et la Fée, suivies d’une armée de douze soldats, arrivent pour la saisir. Plaie-et-Bosse reprend aussi-tôt le chemin d de la Phrygie, et arrive au Palais du Roi presque aussi-tôt que Percinet et son amante ; elle touche Gracieuse de l’extrémité de sa verge fatale, et voilà Gracieuse morte. Mais que ne peut la puissance d’un baiser ? Percinet en cueille un sur les lèvres de rose de Gracieuse, et la belle électrisée et ranimée aussi-tôt, reprend toute sa fraîcheur et .sa force.

Que reste-t-il à Grognon et à sa fée perfide ? la ruse et. l’artifice. Grognon fait venir Gracieuse, elle feint de-vouloir la marier-avec Percinet ; mais elle veut que Gracieuse s’en rapporte entièrement à sa bonne-foi. On apporte un grand coffre. « Votre mari est là, dit la Reine Grognon ; jurez que vous épouserez celui qui se trouvera dans le coffre. » On y avoit fait enfermer un gros jardinier. Gracieuse effrayée, promet tout ce qu’on veut. On ouvre le coffre, et Percinet en sort, au grand étonnement de Grognon et de la fée, qui prennent la fuite. Le Roi Agarra arrive aussi-tôt, et consent au mariage des deux jeunes amans.

Ce mélodrame a obtenu un succès très-satisfaisant pour les auteurs. Les deux ,premiers actes offrent des détails agréables et des couplets tournés avec facilité ; plusieurs ont été redemandés. Mais la corpulence et l’inertie du Roi Agarra ont un peu amusé les spectateurs, qui ont .cru devoir quelquefois s’égayer à ses dépens.

Les rôles de Percinet et de Gracieuse ont été bien joués et bien chantés par Mad. Chabert et Mlle. .Hortense. On a ri aussi de la caricature de la Fée Plaie-et-Bosse. Les auteurs de ce mélodrame sont MM. Brasier et Simonin. La musique est de deux jeunes élèves du Conservatoire.

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