Grécourt, ou la Dînée de la diligence

Grécourt, ou la Dînée de la diligence, folie-vaudeville en un acte, 22 brumaire an 8 [13 novembre 1799].

Théâtre des Troubadours.

La date de création que fournit la brochure est infirmée par le Courrier des spectacles du 22 frimaire, qui donne pour le Théâtre des Troubadours un programme ne comportant pas cette pièce. La bonne date est le 22 brumaire, jour où le Courrier des spectacles signale bien cette création.

Titre :	Grécourt, ou la Dînée de la diligence
Genre	folie-vaudeville
Nombre d'actes :	1
Vers / prose	en prose, avec des couplets en vers
Musique :	vaudevilles
Date de création :	22 brumaire an 8 [13 novembre 1799]
Théâtre :	Théâtre des Troubadours
Auteur(s) des paroles :

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez le Libraire au Théâtre du Vaudeville, an VIII :

Grécourt, ou la dinée de la diligence, folie-vaudeville en un acte. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre des Troubadours, le 22 frimaire, an 8.

Liste des personnages :

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 5^e année, 1799, tome IV, p. 417 :

[Pas de préambule : on entre directement dans l’analyse de l’intrigue, centrée sur les démélés du couple formé par Madame Armand et l’abbé Gercourt. Les autres personnages ne semblent jouer aucun rôle (Piron parle avec l’abbé, toutefois). Comme souvent, « ni intrigue ni action », mais la pièce survit grâce à ses couplets, dont on signale le caractère libre; voire indécent. Après avoir examiné la distribution (une actrice mal placée, un acteur qui correspond bien au rôle, un autre qui « a peut-être un peu trop chargé le rôle » qu’il interprète), retour sur la décence des couplets : gaieté, oui, mais « que la plaisanterie soit couverte du voile de l'honnêteté ». C’est une mise en garde pour le Théâtre des Troubadours : s’il veut survivre, il lui faut tenir compte de la part du public soucieux de décence et de bonnes mœurs.]

THÉATRE DES TROUBADOURS.

Grécourt, ou la Dinée de la Diligence.

Grécourt et Piron voyagent ensemble, et descendent à Chartres, pour le dîner, avec leurs compagnons de voyage. Parmi ceux-ci, se trouvent M. Corbeille, marchand de pruneaux de Tours, M.^me Armant, vieille coquette, sa fille et son neveu qui doit bientôt obtenir la main de sa cousine. M.^me Armant est folle de notre poète, dont elle ignore le nom, quoiqu'elle ait promis de l'épouser ; ce n'est qu'au moment de conclure qu'elle apprend que cet homme aimable est l'abbé Grécourt, dont les écrits lui ont toujours fait horreur, quoiqu'elle les ait très-souvent relus. Elle lui pardonne, en faveur de son esprit, le tour qu'il lui avoit joué.

Cette pièce n'a ni intrigue ni action ; cependant elle s'est soutenue, grâce à des couplets très-jolis, mais quelquefois trop libres et même indécens.

La C.^e Mézières a paru trop jeune et trop aimable dans le rôle de M.^me Armant, qui doit être vieille et peu jolie, d'après les propos que tiennent Grécourt et son ami. Le C. Saint-Léger a joué le rôle de Grécourt avec la rondeur et la bonhomie qui lui conviennent. Le C. Tiercelin a peut-être un peu trop chargé le rôle de M. Corbeille.

La gaieté, sans doute, est l'ame du vaudeville ; mais il faut qu'elle soit décente, et que la plaisanterie soit couverte du voile de l'honnêteté. Nous croyons devoir conseiller aux nouveaux troubadours d'être un peu plus délicats sur cet article ; c'est le seul moyen de ne pas éloigner d'eux les personnes qui respectent encore la décence et les mœurs.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6^e année, 1800, tome III, p. 561 : annonce de la publication de la brochure (voir ci-dessus).