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Guillaume le Conquérant, duc de Normandie

Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, mélodrame héroïque en trois actes et en prose, de Coffin-Rony et Clément, musique de Leblanc, ballets d'Adam, 19 pluviôse an 12 [9 février 1804].

Théâtre de la Gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, an 12 [1804] :

Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, mélodrame héroïque, en trois actes et en prose ; A grand Spectacle, orné de Chants, Danses, Combats, Pantomime, Tournois, et suivi d'une Allégorie. Par MM. Coffin-Rony et Clément. Musique de M. Leblanc ; Ballets de M. Adam. Représenté, pour la première fois, à Paris, le 19 Pluviôse an XII.

Courrier des spectacles, n° 2543 du 23 pluviôse an 12 [13 février 1804], p. 2 :

[Le sujet de la pièce aurait fourni un bon sujet de mélodrame, à condition d'y mettre de l'intérêt et de s'inspirer du plan du Guillaume le Conquérant du Théâtre Français jouée quelques jours avant. Il fallait utiliser l'intrigue sentimentale pour « répandre de l’intérêt et animer l’action », au lieu de se limiter à la « descente en Angleterre » de Guillaume aidé par la trahison d'un obligé d'Harold et la faiblesse d'un autre de ses alliés. Il ne fallait pas non plus valoriser Harold au détriment de Guillaume. Certes, la pièce est peine de mouvements, mais elle n'en est pas moins froide et ennuyeuse. Quant au spectacle de boxeur (typiquement anglais !), il est nouveau, mais « n'a rien d'agréable ». Conclusion : la pièce n'a pas d'avenir.]

Théâtre de la Gaîté.

La conquête de l’Angleterre, par Guillaume duc de Normandie, sembloit fournir le sujet d’un mélodrame plutôt que celui de tout autre genre d’ouvrage dramatique : mais pour rendre ce mélodrame intéressant , peut-être auroit-il fallu que son auteur eût conçu en partie le plan de la pièce jouée au théâtre de la République. L’intervention de Mathilde et celle de sa fille aimée par un sujet d’Harold pouvoient répandre de l’intérêt et animer l’action ; mais offrir seulement Guillaume faisant une descente en Angleterre et favorisé dans son entreprise par la trahison d’un général Anglais, il n’y a là rien de grand de la part du duc des Normands ; et le caractère d’Adelson qui trahit sans motif Harold son bienfaiteur, ce caractère , dis-je, est odieux.

Quant à Valther, autre seigneur Anglais, fidèle à son souverain par principes, mais assez foible pour sacrifier à son amour pour la fille du Duc de Montgomery les loix de l'honneur qu’il avoit su respecter malgré les outrages auxquels il s’est vu exposer ; ce Valther est une espèce de fou qui ne mérite ni éloges ni blâmes.

On peut reprocher à l’auteur d’avoir fait Harold plus grand que Guillaume, ce qui est une très-grande faute, en ce qu’il a rendu le prince Anglais plus intéressant que son vainqueur. Au total, cet ouvrage, quoique donnant lieu à beaucoup de mouvement, est froid et ennuyeux.

Les boxeurs qui occupent une partie d’un acte offrent bien un spectacle nouveau pour nous, mais il n’a rien d’agréable quant au genre ni quant à l’exécution.

Cette pièce ne peut avoir un grand succès , et déjà elle attire peu de monde.

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