La Griselda, opéra italien, livret d’Angelo Anelli (?), musique de Paer. 18 juin 1803
Théâtre de l’Opéra-Buffa.
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Titre :
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Griselda (la)
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Genre
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opéra italien
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Nombre d'actes :
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2 ou 3
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Vers / prose
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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29 prairial an 11 [18 juin 1803
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Théâtre :
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Théâtre de l’Opera Buffa
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Auteur(s) des paroles :
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Angelo Anelli [?]
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Compositeur(s) :
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Paer
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D’après Wikipedia,
Griselda, ossia La virtù al cimento, drame « semi-sérieux » en 2 actes, livret d’Angelo Anelli d’après Giovanni Boccaccio, janvier 1798, Parme, Teatro Ducale
Première représentation à Paris le 29 prairial an 11 [18 juin 1803], reprise régulière pendant toute la période impériale, et au-delà.
Le Courrier des spectacles n° 2295 du 29 prairial an 11 [18 juin 1803] annonce la création de l’opéra en ces termes
Aujourd’hui, la première représentation della Griselda, ou la Vertu à l’épreuve, grand opéra en 2 actes, musique et chef-d'œuvre du célèbre Per, avec des chœurs exécutés par les élèves du Conservatoire, et décors nouveaux.
Une brochure bilingue, à Paris, chez M.me Masson, 1807 :
[Brochure de la Bibliothèque du Congrès.]
Griselda, osia la Virtù in cimento, Dramma in msusica, en tre atti.
Griseis, ou la Vertu à l’épreuve, drame en musique, en trois actes. Représenté pour la première fois sur le Théâtre de l’Impératrice, le 30 mai 1807.
A la suite de la liste des acteurs :
La Musica è del signor Per.
La Musique est du célèbre Per.
Courrier des spectacles, n° 2296 du 30 prairial an 11 [19 juin 1803], p. 3 :
[L’opéra de Paer était très attendu, et le public n’a pas été déçu : l'œuvre offre « une foule de morceaux dignes des plus grands maîtres, une mélodie savante et variée, une harmonie large et toujours sage, des airs écrits d’une manière convenable à la situation » et elle bénéficie d’une exécution remarquable, tant pour les acteurs et chanteurs que pour l’orchestre. Cela n’empêche pas qu’on y trouve « des endroits foibles et languissans, des morceaux inutiles et dont la suppression est indispensable », deux de ces airs pouvant avoir été mal interprétés. Sinon, le critique couvre d’éloges les interprètes. Les limites vocales d’une des chanteuses sont même mises sur le compte d ela fatigue. Dernier point : il faut commencer plus tôt, pour ne pas prolonger la représentation jusqu’à minuit moins le quart...]
Théâtre Favart , Opéra-Buffa.
Première représ, della Griselda ou la Vertu à l’épreuve.
Depuis plusieurs jours on annonçoit la Griselda ; une affiche bien remplie indiquoit pompeusement chaque matin le nom du musicien dont cette pièce est le chef-d’œuvre, et ceux des acteurs qui devoient y jouer les principaux rôles. On n’avoit rien omis, pas même les accessoires qui devoient y figurer et y exécuter les chœurs. Le public craignoit de se fier à l’affiche souvent trompeuse ; mais cette fois elle n’a rien dit de trop, et la Griselda est un ouvrage qui méritoit d’être annoncé d’une manière brillante, et qui fait connoître avantageusement il siguor Per, célèbre sans doute en Italie, mais jusqu’ici ignoré des Français. C’est ici le troisième opéra que monte la troupe établie depuis peu à Paris, et c’est sans contredit le meilleur. Les amateurs de la bonne musique y ont reconnu une foule de morceaux dignes des plus grands maîtres, une mélodie savante et variée, une harmonie large et toujours sage, des airs écrits d’une manière convenable à la situation, et sur-tout une exécution tant de la part des acteurs que de celle de l’orchestre qui ajoute un nouveau prix à cette représentation. Cependant au milieu de tant de beautés, on ne peut se dissimuler qu’il n’y ait des endroits foibles et languissans, des morceaux inutiles et dont la suppression est indispensable. Nous indiquerons deux airs dont un au premier acte et l’autre au second, chantés par mad. Cantoni, qui peut-être est cause qu’ils ont paru au public longs et déplacés. Les deux tenore MM. Aliprandi et Nozari ont chanté dans cet opéra, le premier avec sa méthode et son goût accoutumés, le second avec cette fraîcheur et cette aisance qui le placent au rang des premiers virtuoses. Ce dernier sur tout a enlevé tous les suffrages dans la jolie cavatine : A leiche adoro, que l’on a redemandée et qu’il a répétée d’une manière toute différente et encore plus agréable que la première fois. Mad. Georgi-Belloc n’a rien laissé à desirer dans le rôle de la Griselda et comme actrice et comme cantatrice. On lui a fait répéter aussi un duo qu’elle exécute avec mad. Fedi avec un talent supérieur. Sa voix très-belle dans le medium n’a pas autant d’assurance dans le haut ; on s’en est sur-tout apperçu à la seconde exécution de ce duo. Mais elle étoit fatiguée, il étoit juste par conséquent de ne pas crier bis, afin de ménager ses moyens. Nous ne finirons pas cet article sans engager l’administration à faire commencer plutôt le spectacle, puisqu’hier il n’a fini qu’à minuit moins un quart.
F. J. B. P. G***.
Courrier des spectacles, n° 2299 du 3 messidor an 11 [22 juin 1803], p. 2 :
[En deux mots, poursuite du succès (nouvelle salve de compliments pour les chanteurs), et incident plutôt comique : un mouton qu’on amène sur la scène, et qui bêle quand le grand Nozari chante. Le critique espère qu’on ne reverra plus de moutons sur la scène de la salle Favart.]
Théâtre Favart, Opéra-Buffa.
La seconde représentation della Griselda n’a pas obtenu moins de succès que la première. La signora Georgi et il signor Aliprandi ont mérité de nombreux applaudissement. Il signor Crucciali a fait plaisir aussi dans le rôle de pere ; mais aucun n’a obtenu plus de témoignage de satisfaction que il signor Nozari, qui n’a , il est vrai, qu’un petit rôle, mais qui le chante d’une maniere parfaite. La cavatine A lei che adoro est toujours son triomphe, et rien n’est beau comme la seconde exécution de cet air charmant redemandée par le public à la première representation de cet opéra. Il paroissoit au second acte une bergère conduisant cinq ou six moutons ; l’éloignement dans lequel on les voyoit, laissoit croire à quelques spectateurs qu’ils étoient factices et de carton. Mais un de ces animaux trahit le secret de la troupe en accompagnant d’un bêlement il signor Nozari chantant son rectatif.
C’étoit la premiere fois que l’on voyoit figurer des moutons sur nos théâtres, et il faut espérer que ce sera ma derniere. On a eu le bon esprit de de ne point les faire paroitre a la seconde représentation.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 12e année, 1807, tome III, p. 408-409 :
[Est-ce bien une nouveauté ? Ce n’est pas très clairement dit (la création de la pièce date de 1798, à Parme). C’est d’abord les interprètes féminines qui sont mises en valeur, l’une valant surtout par sa voix, l’autre par son jeu. C’est l’occasion aussi de dénoncer l’insuffisance « de ces opéra-bouffe italiens » qui sont « l’enfance de la comédie », et qui sont si peu dramatiques qu’ils se réduisent à « des promenades et des conversations ». Autre source de scandale : la pièce en deux actes a été transformée en pièce à trois actes, par un simple baisser de rideau, « sans changer un mot à la pièce », « pour la commodité des acteurs ».]
THÉATRE DE L’OPERA BUFFA.
La Griselda.
Cet opéra attire maintenant la foule aux Bouffons ; On l'a déjà joué trois fois, et Madame Barilli, qui a débuté il y a peu de temps, y mérite, comme cantatrice, les plus grands éloges. Elle a une pureté de sons, une flexibilité de gosier qui surprennent : sa voix est peu forte ; mais peut-être même cette douceur y ajoute-t-elle un charme. Il faut maintenant qu'elle étudie la scène et qu'elle tâche d'animer sa figure ; car il est cruel pour un spectateur français de voir un acteur se mettre en colère ou se pâmer en faisant un gracieux sourire et des roulades. On voit avec plaisir dans la même pièce Mademoiselle Lorenzetti, qui joue la soubrette. Elle a bien plus de jeu et d'expression, mais moins de voix. Elle a aussi débuté dernièrement dans la Locandiera scaltra, mauvaise imitation de notre Belle Hôtesse. On ne revient pas du Décousu, de l’Insignifiance, de ces opéra-bouffe italiens. C'est toujours l'enfance de la comédie. Même en imitant nos pièces, ils en dérangent tellement la marche et l'ensemble, qu'ils ne font jamais que des promenades et des conversations.
La Griselda étoit en deux actes : on n'a pas eu le moindre scrupule d'en faire trois pour la commodité des acteurs, en faisant baisser la toile, sans changer un mot à la pièce. T. D.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 13e année, 1808, tome II, p. 195 :
[Cette reprise est l’occasion d f aire débuter un ténore dont le critique pense qu’il chante plutôt bien, mais qu’il joue plutôt mal : des ornements en foule, mais « avec grâce », manque de familiarité avec la scène, mais « des gestes expressifs et une physionomie agréable ». La musique est « excellente », et c’est elle qui fait supporter la pièce (qui doit donc être bien mauvaise).]
OPERA BUFFA.
La Griselda.
On a joué cette pièce le 11 février, pour le début de D. Garcia, premier chanteur de S. M. C. Sa voix est belle et étendue, c'est un excellent ténore. Sa méthode est un peu celle de Martin : il prodigue les ornemens; mais avec grâce. Comme acteur, il n'est pas encore familier avec la scène, mais il a des gestes expressifs et une physionomie agréable. Il ne peut être que très-utile à l'Opéra Buffa. On a entendu, avec un nouveau plaisir, l'excellente musique de Paer, dont la pièce a grand besoin pour être écoutée jusqu'à la fin.
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