Le Galant Savetier

Le Galant Savetier, comédie-parade en un acte, en vaudevilles, de Cordier de Saint-Firmin, 19 Ventôse an 7 [9 mars 1799].

Théâtre de la Gaîté

Almanach des Muses 1800 (annoncée au Théâtre d'Émulation dans l’Almanach des Muses).

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an vii :

Le Galant Savetier, comédie-parade, en un acte et en vaudevilles. Par le Citoyen Saint-Firmin. Représentée à Paris, sur le théâtre de la Gaîté, le 19 Ventôse an 7.

Courrier des spectacles, n° 747 du 20 ventôse 1799 [10 mars 1799], p. 2

[Les spectateurs du Théâtre de la Gaîté ne sont pas à la recherche d’« ouvrages à prétention », mais ce n’est pas une raison pour leur proposer des pièces triviales, voire obscènes. Le résumé de la pièce justifie cette mise en garde : une sombre histoire de mari volage qui courtise deux femmes en même temps, et que sa femme qu’il a abandonnée finit par retrouver, ce qui lui vaut « une grêle de coups ». Le genre poissard, que le critique n’approuve manifestement pas, n’empêche ni la gaîté, ni des couplets faciles. Succès : on a demandé l’auteur.]

Théâtre de la Gaîté.

Quand on va aux spectacles des boulevards, ce n’est pas pour voir des ouvrages de prétention. C’est pour s’y amuser, pour y rire un moment. Mais il ne faut pas que les auteurs abusent de l’indulgence du public en lui offrant des trivialités et quelquefois même des obcénités. C’est le reproche que l’on peut adresser à celui de la piece donnée hier sur ce théâtre, sous le titre du Galant Savetier.

Dutranchet, savetier, séparé de sa femme, qu’il a 1aissée en province, s’est établi à Paris, au coin d’une rue. Dans son voisinage sont deux marchandes, l’une de marons, l’autre de harengs, auxquelles il compte fleurettes. Javotte et Fauchon feignent de l’aimer et de se le disputer. La courte-paille en décide, et Javotte a la préférence. Dutranchet commande un grand repas de noces chez le marchand de vin du voisinage et va reporter son ouvrage, afin de recevoir de l’argent de ses pratiques. Javotte et Fanchon qui se moquent de sa crédulité, lisent un billet doux que le savetier écrit a l’une d’elles, et dont s’emparent Jérôme et Thomas leurs amoureux : mais ils ne savent pas lire et leur embarras est extrême. Ils voient passer une Ecaillère : ils l’appellent. C’est Nicole, leur compatriote, qui depuis quelque tems est à Paris, cherchant son mari qui l’a quittée. Ils la prient de leur faire la lecture de la lettre : Nicole reconnoit la signature, celle de Dutranchet. Alors tous trois, pour se venger du galant, l’attendent au cabaret même où il a donné rendez-vous à Fanchon et à Javotte : et lorsqu’il arrive avec elles, ils fondent sur lui. Nicole, après s’être vengée par une grêle de coups, finit par se réconcilier avec lui.

Tel est le fonds de ce vaudeville poissard, dans lequel il y a de la gaîté et des couplets qui. annoncent de la facilité. L’auteur a été demandé, on est venu nommer le cit. St-Firmin.

La base César annonce 39 représentations en 1799, et de rapides sondages en 1800 montrent ue la pièce a été souvent représentée.

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