L'Héroïne de Boston, ou les Français au/en Canada, pantomime en trois actes, à grand spectacle, mise au théâtre par le citoyen Mayeur, musique arrangée par le citoyen Dreuilh, ballets d'Eugène Hus, 20 vendémiaire an 10 [12 octobre 1801].
Théâtre de la Gaîté.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, se vend au Théâtre, an 10 :
L'Héroïne de Boston, ou les Français au Canada, pantomime en trois actes, à grand spectacle. Mise au théâtre par le Citoyen Mayeur. Musique arrangée par le citoyen Dreuilh. Les combats singuliers sont réglés par les citoyens Lafitte et Gougibus. Ballets de la composition du citoyen Eugène Hus. Représentée au théâtre de la Gaité, le 20 Vendémiaire, an 10.
Liste des personnages et des lieux où se déroule chaque acte :
PERSONNAGES.
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DORVILLE, officier français.
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Lafitte.
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CÉLICOUR, idem.
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Cozet.
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SIR CHARLES, officier supérieur anglais.
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Gougibus.
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Officiers de l'état-major de Sir Charles.
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Boulanger p. et fils.
Aubry et Montel.
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ACKINS, chef de sauvages.
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Gougibus fr.
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FARUGMA, roi d'une peuplade de sauvages.
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Reboul.
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Mistriss MIDDLETON, anglaise.
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Julie.
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Miss BETTY, son amie.
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Percheron
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ZARISCA, jeune sauvage.
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Maucassin
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Autres chefs sauvages.
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Labassé.
Léger jeune.
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Troupe de sauvages.
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Troupe de soldats français.
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Troupe de soldats anglais.
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Au premier acte la scène se passe à Philadelphie, dans un jardin de Middleton.
Au second acte, dans le camp anglais sur les confins de la Caroline.
Au troisième acte, chez les sauvages.
Courrier des spectacles, n° 1686 du 21 vendémiaire an 10 [13 octobre 1801], p. 2 :
[Le compte rendu semble commencer comme un éloge enthousiaste de la pièce, qui est parée de toutes les qualités, mouvement, jeu des acteurs, intensité des combats, ballets, décors. Mais la fin du premier paragraphe modère fortement cet enthousiasme : « l'intérêt y est presque nul », si bien que le succès est construit sur les accessoires plus que sur l'intrigue. Résumée ensuite, elle apparaît une assez belle collection de poncifs usés : un enlèvement, mais de la mauvaise personne, apparition des sauvages, qui finissent par cesser d'être agressifs (ils ont reconnu leur bienfaiteur), trahison de la confiance par un Anglais (on ne peut vraiment leur faire confiance), apparition de l'héroïne en soldat. Un ultime coup de pistolet met fin à l'intrigue. Si l'auteur a bien été demandé (signe de succès), il a choisi l'anonymat. La liste des auteurs précède une ultime remarque sur le jeu des acteurs participant aux combats : ils sont accusés de ne pas avoir leur rôle dans les combats, visiblement un des attraits importants de ce genre de pantomime.]
Théâtre de- la Gaieté.
L'Héroïne de Boston, pantomime en trois actes, représentée hier pour la première lois à ce théâtre, a été généralement applaudie, grâces au mouvement qui règne dans presque toute la pièce, au jeu des acteurs, à la hardiesse des combats, à l’agrément des ballets et à la beauté des décorations. Ce sont là les principales causes de son succès ; car l’intérêt y est presque nul. En voici l'analyse :
Mistriss Midleton est aimée d’un officier Américain nommé Dorville, et d’un général Anglais ; mais le premier est préféré par la belle Américaine. Son jaloux rival se porte à la violence et veut enlever Midleton ; il s’introduit la nuit dans son habitation, et se saisit d'une femme qu’il croit être l’objet de ses recherches ; mais quel est son étonnement à son arrivée à son camp, celle qu’il a emmenée est miss Betty, amie de Midleton. Les Américains, pour venger cette injure, assiègent le camp, y pénètrent et parviennent à délivrer miss Betty. Cependant Dorville tombe entre les mains des sauvages, qui vont lui ôter la vie, lorsque leur chef, qui lui doit l’existence, arrête et calme leur fureur, et jure de défendre son bienfaiteur contre toutes les attaques des Anglais. Ceux-ci surviennent, repoussent les sauvages, mais les Américains accourent et font changer la face du combat. Dorville, seul aux prises avec son rival, le désarme et lui dit de ramasser son épée. L’Anglais tire un pistolet et mesure l'Américain, lorsque mistriss Midleton, sous le casque et sous l’habit de dragon, voyant le danger de son amant, renverse le traître d’un coup de pistolet.
L’auteur a été vivement demandé, il paroît qu’il desire garder l’anonyme.
La pièce a été montée par le citoyen Mayeur ; les ballets sont du citoyen Eugène-Hus, et les combats du citoyen Gougy aîné, qui joue avec bien de l’intelligence le rôle du Général Anglais.
Le citoyen Lafite est toujours bien dans ses rôles où il faut de beaux développemens. Il remplit celui de Dorville. Nous désirerions néanmoins que ces deux acteurs sçussent mieux les combats, car ils ont laissé à désirer dans l’exécution.
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