L'Heureux Stratagême, ou le Bachelier de Salamanque : 7 Ventôse an 7 [25 février 1799].
Théâtre des jeunes artistes
Almanach des Muses 1800
Courrier des spectacles, n° 735 du 8 ventôse an 7 [26 février 1799], p. 2-3 :
[La pièce adapte un épisode du populaire Gilblas de Lesage. Après avoir résumé une intrigue connue de presque tous (la fin est d’ailleurs assez mal racontée), le critique souligne les causes du « médiocre succès : entrée et sorties non motivées, peu de situations comiques, froideur du dialogue, languissant. L’épisode du roman est mal exploité, et l’auteur n’a pas été nommé.]
Théâtre des Jeunes Artistes.
Il n’est presque personne qui ne connoisse le joli roman de Gilblas, de Lesage: c’est de là qu’est tiré le sujet du Bachelier de Salamanque, ou l’Heureux Stratagême comédie en trois actes et en prose, donnée hier sur ce théâtre.
Dom Fernand est aimé d’Eléonore, et il porte ses vœux à Isabelle. Eléonore, sous le costume d’un jeune bachelier, se présente à dom Fernand, et afin de le guérir de sa passion pour sa rivale, elle se dit aussi favorisée d’Isabelle. Le jeune homme se livre à sa jalousie. Le faux bachelier alors lui propose de rendre une visite à une de ses cousines, qu’il lui nomme Eléonore, et dont il se déclare l’amant.
Dont Fernand y consent, après avoir rassuré contre toute entreprise de sa part le prétendu bachelier. Celui-ci va de suite changer d’habits, et c’est Eléonore qui chez elle reçoit Dom Fernand, avec qui elle a un tète-à-tête, oû elle parvient à lui tourner la cervelle. Cependant il n’a osé se déclarer, mais en attendant le bachelier qui doit venir le rejoindre il écrit à Eléonore et lui avoue l’amour qu’il a conçu pour elle. Ce billet qui doit être rendu à son amante lui est remis au moment où elle est déguisée en bachelier. Aussitôt, afin d'augmenter l’embarras et l’inquiétude de son amant, Léonze (c’est le nom supposé qu’elle a pris) répond à dom Fernand qu’il est prêt à lui disputer un cœur qui lui appartient de droit, et il lui donne un rendez-vous.
Le défi est accepté : Dom Fernand trouve Léonze et le presse de se défendre. Léonze se découvre, et fait vuir [sic] Eleonore aux yeux du jeune homme étonné,
Cette pièce n’a eu qu’un médiocre succès, des entrées et des sorties non motivées, peu de situations comiques, un dialogue froid et languissant, qui ont mérité un accueil assez défavorable. Cependant l’épisode du roman de Gilblas présentoit un sujet dont on pouvoit tirer meilleur parti.
L'auteur a été faiblement demandé et n’a pas pas été nommé.
D'après la base César, comédie en 3 actes, d'auteur inconnu.
8 représentations, du 4 mars au 26 mai 1799, au Théâtre des Jeunes Artistes (5 fois) et au Théâtre du Marais (3 fois). Le 25 mars, la pièce est jouée dans les deux théâtres (à moins qu'il ne s'agisse du même théâtre sous deux noms).
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