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Irons-nous à Paris ou la Revue de l'an 1810

Irons-nous à Paris ou la Revue de l'an 1810, en un acte et en vaudeville, d'Ourry et Merle, 19 janvier 1811.

Théâtre du Vaudeville.

Annoncée dès le 14 janvier dans le Journal de Paris, la pièce créée le 19 a été jouée jusqu'à la mi-mars.

Titre

Irons-nous à Paris ou la Revue de l'an 1810

Genre

comédie en vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 janvier1811

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Ourry et Merle

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, Barba, 1811 :

Irons-nous à Paris ? ou Revue de l'an 1810, vaudeville en un acte, par MM. Merle et Ourry ; représenté, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 19 janvier 1811.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome I, p. 160 :

[Pièce de début d’année, destinée à passer en revue l’année écoulée, « les succès, les ridicules et les modes », avec une petite liste de ce que l’année 1810 a offert de neuf (apparemment, on ne parle pas de politique !).]

Irons-nous. à Paris, ou la Revue de 1810, vaudeville en un acte, joué le 19 janvier.

La Famille du Jura, roman de M. le Montey. a fourni le sujet de ce vaudeville. C'est un assez joli cadre dans lequel passent en revue les succès, les ridicules et les modes de l'année qui vient de finir. Ces sortes de pièces perdent tout à l'analyse, puisque leur mérite est dans les détails. Celle-ci a obtenu beaucoup de succès. On y parle de tout, des pièces de théâtre, des conserves d'appert, des ballons, du Salon, etc.

Les auteurs sont MM. Ourrv et Merle.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome III, mars 1811, p. 286-289 :

[Il n’y a pas grand chose à dire de ce genre de pièces de fin (ou de début) d’année, où la revue de l’année écoulée permet de se livrer à toute sorte de plaisanteries plus ou moins neuves (on a une petite liste des sujets qu’on traite dans ce genre de spectacle). Dans cette revue, une petite innovation : peu de place pour les « plaisanteries un peu usées », les auteurs ont préféré attirer l’attention du public « sur les monumens plus durables et toujours nouveaux de notre grandeur et de notre gloire, sur notre bonheur présent et sur nos espérances » (un peu de flatterie du pouvoir ?), ils l’ont fait « avec beaucoup d'adresse dans des couplets spirituels, frais et brillans comme leur sujet. D’où le succès de leur pièce, dont il n’est pas utile de raconter l’intrigue (une famille s'apprêtant à aller à Paris et discutant sur ce qu’il y verra).]

Théâtre du Vaudeville.

Irons-nous à Paris ?Revue de 1810.

C'est assez l'usage du Vaudeville de jetter un coup-d'œil en arrière à la fin de l'année, et de ramener l'attention publique sur la plupart des objets qui, pendant cet intervalle, ont mérité notre admiration, ou grossi la somme des sottises de l'humanité. Dans le monde, et dans Paris sur-tout, où tout passe, où tout s’oublie, où les plus grandes merveilles cessent d'étonner au bout de huit jours, où le ridicule du lendemain fait tomber dans la plus profonde obscurité celui de la veille, il peut être amusant quelquefois de voir réuni dans un même cadre tous ces tableaux d'un genre si différens, dont quelques-uns, après avoir fait une prodigieuse fortune, se retrouvent confondus au bout de l’année avec tant d'autres dont on a presqu'entièrement ignoré l'existence ; une Revue bien faite est pour ainsi dire, un examen de conscience, où chacun est forcé de reconnaître et de s'avouer à lui-même les erreurs dont il a été le jouet ; erreurs dont il est puni sur-le-champ par un trait de satire. Mais dans leur opération, qui peut bien avoir son côté moral, les examinateurs ont eux-mêmes plus d'un écueil à éviter. Le droit qu'on leur accorde de tout dire est pour eux une véritable obligation de donner à leurs observations une forme plus piquante ; et les ridicules et les folies de l'humanité ont déjà fourni des moissons si nombreuses, que je ne sais en vérité s'il n'est pas aussi difficile de varier la forme de toutes ces critiques que d'en renouveller le fond. Je louerai donc volontiers les auteurs de la nouvelle Revue d'avoir tiré un aussi bon parti d'une récolte véritablement fort mesquine. Ou a déjà plaisanté plus d'une fois sur la peinture au lait, sur la bougie de marrons d'inde, sur les recettes pour faire des confitures, et pour conserver des petits pois, sur les pierres tombées du ciel, sur la manière de marcher dans l'eau; en un mot sur tant de curiosités ou d'inventions merveilleuses dont les journaux tiennent un registre fidèle, et il était assez difficile de faire mentir, à cet égard, le proverbe si connu : Nil sub sole novum. Mais il restait une ressource ; on pouvait glisser rapidement sur toutes ces plaisanteries un peu usées, et fixer l'attention des spectateurs sur les monumens plus durables et toujours nouveaux de notre grandeur et de notre gloire, sur notre bonheur présent et sur nos espérances, et c'est ce que les auteurs ont fait avec beaucoup d'adresse dans des couplets spirituels, frais et brillans comme leur sujet. Quelques fines épigrammes, quelques mots un peu piquans même ont aussi trouvé place à côté de la louange, et n'ont pas moins contribué aux succès de la Revue. L'intrigue de ces sortes de pièces est, comme on sait, de la plus grande simplicité ; je n'entreprendrai donc pas d'en donner l'analyse. Il suffit de faire connaître qu'une famille de provinciaux met en délibération le projet d'un voyage à Paris. On plaide alternativement le pour et le contre, et la discussion amène tout naturellement la critique ou l'éloge des merveilles ou des ridicules de la capitale. Quand on s'est bien disputé, on finit, ce qui n'arrive pas toujours, par tomber d'accord, et chacun va faire son paquet pour monter dans la diligence.

Cet ouvrage . qui a obtenu du succès, est de MM. Merle et Ourry.                   A... e.

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