Izélide et Caldigny, drame en cinq acte[s] en prose, refusé au Théâtre Français de la rue de Richelieu le 4 avril 1790, avec cette épigraphe :
Le drame est un bâtard envain légitimé
Qui peut plaire au public sans en être estimé.
A Paris, chez Dupont, imprimeur-libraire, rue de Richelieu,n°. 14. L'an 1792.
Mercure universel, tome 16, n° 476 du lundi 18 juin 1792, p. 288 :
[La pièce, refusée, n'a pas été jouée, mais, finalement, le critique ne la trouve pas pire que bien d'autres pièces qui ont eu les honneurs de la scène. L'auteur a pris soin de placer sur la couverture de sa pièce une épigraphe qui revendique, non la légitimité pour le drame, mais l'adhésion du public. Le résumé de l'intrigue plonge le lecteur dans les ambiguïté d'une époque où père et fille peuvent être dans des camps opposés (et d'ailleurs, depuis quand les filles ont-elle une opinion politique ?), où l'amant de cette fille peut se trouver en position d'inculper le père de sa maîtresse, où celle-ci préfère se dénoncer à la place de son père, et tenir rigueur à son amant de ce qu'il a accusé son père, pourtant indiscutable coupable de menées contre-révolutionnaires. Le dénouement est facile : la situation politique est bouleversée par l'acceptation de la constitution et l'amnistie qui en découle : « toutes les difficultés » disparaissent, sans qu'on sache si Izélide consent à épouser M. de Caldigny. Il faudrait aussi faire disparaître des longueurs faciles à éliminer, mais ce n'est sans doute pas le reproche le plus grave...]
Littérature, Annonces.
Izélide et Caldigny. drame en cinq acte[s] en prose, refusé au Théâtre Français de la rue de Richelieu le 4 avril 1790, avec cette épigraphe :
Le drame est un bâtard envain légitimé,
Qui peut plaire au public sans en être estimé.
A Paris, chez Dupont, imprimeur-libraire, rue de Richelieu , n°. 14. I/an 1792.
M. de Tandal, ci-devant marquis, a une fille nommée Izélide. Elle est autant patriote que son père est aristocratique décidé. M. de Tandal est sur le point d'émigrer : il a formé un plan de contre-révolution, et avant de par tir il fait mettre par sa fille l’adres[s]e à une lettre que lui-même a dictée à un tiers, pour un de ses correspondans contre-révolutionnaire. La lettre est saisie, remise entre les mains de l’accusateur public, M. de Caldigny, qui se trouve être l’amant d’Izelide. L’écriture est reconnue. Izelide qui ne doute plus des projets de son père en prend sur elle toute la faute, se déclare l’auteur de cette lettre et du complot ; elle est arrêtée. Le caractère d’Izefide est assez soutenu. Il offre même des beautés.
M. Caldigny parvient à découvrir que M. de Tandal est l'auteur de la lettre en question ; il reçoit même une lettre dans laquelle il lui marque que lui seul est coupable , et que sensible au généreux dévouement de sa fille, il ne s'oppose point à son union avec M. de Caldigny. Mais Izelide persiste dans le refus d’épouser son amant devenu l'accusateur de son père ; enfin la nouvelle de l'acception de la constitution et celle de l'amnistie arrivent, elle leve toutes les difficultés. Cette pièce à [sic] des longeurs [sic] qu’il eut [sic] été facile de faire disparaître ; mais il faut en convenir, on a donné plus d’une nouveauté au théâtre de la rue de Richelieu qui ne valent pas celle-ci.
Ajouter un commentaire